dimanche 1 mai 2022

Mon avis sur "Les ailes collées" de Sophie de Baere

Il y a un peu plus d'un an, grâce aux 68 premières fois j'ai découvert la plume et l'univers de Sophie de Baere avec Les corps conjugaux. Lorsque j'ai appris en début d'année qu'elle publiait un nouveau roman, je n'ai pas hésité un instant. Je crois que j'ai bien fait puisque Les ailes collées (JC Lattès) a remporté le Prix du Cercle littéraire de Maffliers 2022. 

« Sa poésie à Paul, c’était Joseph. Et Joseph n’était plus là. »
Suis-je passé à côté de ma vie ? C’est la question qui éclabousse Paul lorsque, le jour de son mariage, il retrouve Joseph, un ami perdu de vue depuis vingt ans.
Et c’est l’été 1983 qui ressurgit soudain. Celui des débuts flamboyants et des premiers renoncements. Avant que la violence des autres fonde sur lui et bouleverse à jamais son existence et celle des siens.

Une fois de plus, Sophie de Baere nous propose un roman d'une grande sensibilité et incandescent sur la complexité et la force des liens filiaux et amoureux. Tout commence par une belle journée de noces. Paul épouse Ana. Cette dernière a réservé une surprise de taille à son promis, elle a convié Joseph, l'ami d'enfance de Paul. Voici des années qu'ils ne sont pas vus. Dès lors, tout le ramène en 1983. 
Paul raconte l'enfant chétif et bègue qu'il était. Parce qu'il butait sur les mots, il était la honte de son père, le souffre douleur de ses camarades de classe. Il raconte les déboires familiaux. Un père infidèle et toujours absent, une mère trop occupée à noyer son chagrin dans l'alcool, incapable de s'occuper de Paul et de sa petite sœur. Heureusement ce dernier trouvera son salut après de Joseph, un garçon libre, qui croque la vie à pleines dents. Les deux enfants se lient d'amitié. Et puis lors d'une soirée, tout bascule. 

Avec Les ailes collées non seulement Sophie de Baere décrit avec beaucoup de finesse la fragilité des adolescents, leurs doutes, leurs quêtes, leur cruauté, mais également les adultes qu'ils sont devenus, tout ce à quoi ils ont renoncé. Sa plume est tel un scanner, elle révèle tout ce que les âmes de ses personnages contiennent de plus intime et de plus douloureux. C'est un très beau roman qui ne se raconte pas, il se vit. Il faut le lire pour comprendre l'émoi qu'il suscite. 

Belle lecture !

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