jeudi 31 mars 2022

Mon avis sur "555" d'Hélène Gestern

Bien qu'elle ait écrit sept romans et un essai, Hélène Gestern était jusqu'à ce que son 555 soit primé, une auteure assez confidentielle. Elle vient de recevoir le Grand Prix RTL - Lire Magazine Littéraire 2022. À mon humble avis, cette distinction risque fortement de faire évoluer son statut et c'est tant mieux. Place à la musique.

C’est en défaisant la doublure d’un étui à violoncelle que Grégoire Coblence, l’associé Giancarlo Albizon qui est luthier, découvre une partition ancienne.
A-t-elle été écrite par Scarlatti, comme il semble le penser ? Mais, à peine déchiffrée, la partition disparaît, suscitant de folles convoitises. Cinq personnes, dont l’existence est intimement liée à l’œuvre du musicien, se lancent à la recherche du précieux document sans se douter que cette quête éperdue va bouleverser durablement leur vie.
555 est officiellement le nombre de sonates pour clavecin que Domenico Scarlatti a composées. Et si il y en avait une  556ème ? Tel est l'enjeu du dernier roman d'Hélène Gestern.

Cinq personnages tous liés au compositeur italien vont voir leur quotidien bouleversé par ce qui pourrait bien ressembler à une découverte inédite. Mais à peine trouvée, cette énigmatique composition va déjà disparaître. Dès lors, s'ensuit une quête effrénée à la recherche de la partition disparue. Chaque personnage va tout mettre en œuvre pour tenter de retrouver la précieuse lorsqu'une sixième voix s'invite à la fête. Et si cette dernière avait orchestré le tout pour amener chacun des cinq protagonistes à se révéler ?

555 est un roman choral à la construction impeccable. Aucune fausse note. Dès les premières pages j'ai été happée par cet environnement mélomane dont la musique omniprésente m'a bercée toute ma lecture durant. L'intrigue est habilement construite. Chaque chapitre se fait l'écho d'une voix révélant la psychologie et le passé des protagonistes. Bien que tous évoluent dans des milieux différents, Scarlatti les rassemblent. Il y a les artisans, le luthier et l'ébéniste, une célèbre pianiste-claveciniste, un docteur en musicologie qui enseigne à la Sorbonne et un collectionneur. Tout ce petit monde est mené à la baguette par un chef d'orchestre dont l'identité ne sera révélée qu'à la toute fin. 

Nul besoin d'être amateur de clavecin ou connaisseur de Domenico Scarlatti pour apprécier 555. Il suffit de se laisser porter par cette sixième voix qui, d'une main de maître, compose son œuvre. 
555 est un roman choral captivant servi par la sobriété de la plume d'Hélène Gestern. Il se lit d'une traite et se clôture par un vrai épilogue, fait trop rarissime pour ne pas être souligné. Un conseil, laissez-vous gagner par cette énigmatique 556ème sonate.

Belle lecture !

mardi 29 mars 2022

Mon avis sur "On l'appelait Maïco" de Yseult Williams

Yseult Williams est grand reporter. Afin de mettre en lumière une femme d'exception qui a failli rentrer au Panthéon, elle a rassemblé des archives, lu la correspondance que son héroïne a entretenu avec son père, sa sœur, sa mère et certains de ses amis, mais également les carnets qu'elle a écrits durant sa détention à Auschwitz et Ravensbrück. Avec On l'appelait Maïco (publié chez Grasset), Yseult Williams fait revivre deux familles étroitement liées par les métiers de la presse, les Brunhoff et les Vogel, mais surtout redonne vie à l'extraordinaire Marie-Claude Vaillant-Couturier. 

Marie-Claude Vaillant-Couturier, dite Maïco, est la fille gâtée de Lucien Vogel, éditeur d’avant-garde qui a fondé Vogue, et Cosette de Brunhoff, sœur du créateur de Babar. Adolescente à l’aube des années 30, Maïco danse aux bals russes, pose pour Vogue, croise Aragon, Picasso, Gide, Malraux, bien d’autres… Apprentie peintre à Berlin en pleine montée du nazisme, elle en revient métamorphosée et se tourne vers la photo. Elle fréquente alors les jeunes Capa, Cartier-Bresson, Gerda Taro, qui, comme elle, voient en l’URSS le seul rempart contre le nazisme. En 1933, son reportage clandestin au camp de Dachau est un scoop mondial. Bientôt, elle rencontre le grand amour avec le célèbre communiste Paul-Vaillant Couturier. Dix jours après leur mariage, il meurt brutalement, lui laissant en héritage sa foi en l'URSS, seul rempart contre le nazisme et promesse de lendemains qui chantent. Résistante, déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, selle choisit d'y rester à la libération pour soigner les mourants avant de témoigner au procès de Nuremberg, en 1946. Son récit implacable sur l'honneur concentrationnaire nazie fera le tour du monde.

Albert Einstein a dit « Nous aurons le destin que nous aurons mérité ». 
Je ne sais pas si Marie-Claude Vogel a mérité le sien, mais je sais qu’elle a eu un sacré destin. Quelle vie ! Et quel travail réalisé par Yseult Williams pour mettre en exergue cette femme libre, rebelle et humaine qu’a été Marie-Claude Vaillant-Couturier. On l’appelait Maïco est la biographie d'une femme hors norme.

Maïco a grandi dans une famille bourgeoise mais néanmoins bohème. Couturiers, poètes, écrivains, acteurs, metteurs en scène, hommes politiques et d’influence se retrouvent à la Faisanderie, la maison des Vogel à Saint-Germain en Laye. Dès son plus jeune âge Maïco côtoie tous ceux qui font l’Intelligentsia parisienne. Elle va se passionner pour les questions sociétales. Dès lors naîtra chez elle un réel désir d’engagement pour défendre ses idéaux. Après des études d’art en Allemagne, Maïco rentre en France peu de temps avant que le conflit mondial n’éclate. Elle fera la connaissance d’un brillant jeune homme engagé dans le communisme, cause qu’elle va embrasser par amour pour Paul Vaillant-Couturier. Malheureusement, dix jours seulement après son mariage, Maïco devient veuve. En mémoire de son mari et parce qu’elle veut poursuivre son combat, elle étudiera la philosophie du communisme avant d’être déportée au camp de concentration d'Auschwitz, puis de Ravensbrück. À la libération, elle décidera de rester dans ce camp pour accompagner les mourants dans leurs derniers instants. Maïco deviendra la porte-parole des détenus, des déportés et témoignera au procès de Nuremberg. Son récit sur l’horreur nazie fera le tour du monde. Malgré tout ce qu’elle a enduré, Maïco poursuit son engagement aux côtés des plus faibles et des minorités, ce qui lui vaudra de siéger dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Elle s’est éteinte le 11 décembre 1996.

Sa vie a été si riche et intense que l’on a l’impression que Maïco n’en n’a pas vécu une, mais plusieurs. C’est donc le portrait et le destin d’une femme extraordinaire d’intelligence, de courage, de générosité, de beauté, de détermination et d’engagement que nous propose Yseult Williams. On l’appelait Maïco est un livre dense, particulièrement réussi, magnifiquement documenté qui met en lumière une femme aujourd’hui méconnue du grand public. En 2015, alors même que tout le monde s’accordait à dire que Marie-Claude Vaillant-Couturier avait été l’une des grandes héroïnes du XXe siècle, les portes du Panthéon sont restées closes. Heureusement qu’il y a des écrivains pour honorer la mémoire d’êtres hors du commun à l'instar de Maïco.

On l’appelait Maïco est un remarquable document qui se lit comme un roman. Il fait partie de la sélection du Grand Prix des Lectrices ELLE 2022. Un bel hommage à découvrir.

Belle lecture !

mercredi 23 mars 2022

Mon avis sur "Ne t'arrête pas de courir" de Mathieu Palain

Mathieu Palain a grandi en banlieue parisienne à Ris-Orangis. Enfant, il rêvait d'une carrière de footballeur ou de prof de sport, il est devenu journaliste. Son premier roman, Sale Gosse est né de son immersion au sein de la Protection judiciaire de la jeunesse d'Auxerre pour les besoins d'un reportage. Particulièrement sensible à tout ce qui a trait à la délinquance des jeunes, l’histoire de Toumany Coulibaly a tellement intrigué Mathieu Palain qu'il lui fallait comprendre. Comment un homme peut être champion le jour, voyou la nuit ? In fine, le travail de l'auteur a abouti à la publication aux Éditions de L’Iconoclaste de son second livre, Ne t’arrête pas de courir.

Parce qu’il a y a une dizaine d’année, il a rencontré aux États-Unis Dewey Bozella, un afro-américain condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis mais qui lui a coûté vingt-six ans de sa liberté, parce qu’une jeune fille qu’il a connu enfant devenue activiste de l’ETA a été incarcérée pour terrorisme, parce que son père était éducateur de la PJJ, Mathieu Palain s’est intéressé très tôt à l’environnement carcéral. Alors, quand il a lu dans la presse que l’athlète Toumany Coulibaly qui a son âge, qui a grandi quasi au même endroit que lui, qui a été champion de France du 400 m en salle en 2015, purgeait une peine pour cambriolages, Mathieu Palain a voulu en savoir plus. Il a donc écrit au champion. Un an après, ce dernier lui a répondu. S’en est suivi deux ans de parloir. Deux années au cours desquelles ils ont parlé à cœur ouvert. 

Ne t’arrête pas de courir est le fruit de vingt-quatre mois d’échanges et de l’enquête qu’a menée l’auteur afin de tenter d’éclaircir pourquoi un sprinter courrait le jour, volait la nuit, doublé d’une réflexion sur l’enfermement. L’idée que des juges puissent encore voir la prison comme une solution le révolte. Au-delà du cas Coulibaly, il s’interroge sur ce qui fait que certains s’en sortent d’autres pas.

Ne t’arrête pas de courir est un livre passionnant à plus d’un titre. Il apporte un éclairage sur la personnalité de Toumany Coulibaly, ce champion d’athlétisme d’origine malienne, cinquième d’une fratrie de dix-huit enfants, au père absent, aux deux mères toujours en couche. Coulibaly a commis son premier vol alors qu’il n’avait que six ans. Il reconnaît être insaisissable. Il veut tellement plaire aux autres, exister, qu’il ne sait pas dire non, même s’il sait que ça va le mettre dans des histoires. Il est faible Coulibaly. Il a des pulsions incontrôlables. Il vole des téléphones, braque des pharmacies. Comme il n’aime pas la violence, qu’il ne se bat pas, il n’a pas basculé dans le grand banditisme. Mais il a le vol compulsif. Dès qu’il quitte la piste de course, il part voler. C’est plus fort que lui. Multirécidiviste, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Ni son séjour au Mali, ni sa femme, ni la naissance de ses enfants, ni le sport à haut niveau. Reste la prison. Après avoir effectué un travail sur lui et bénéficié d’un suivi psychologique, Coulibaly en est certain, il veut maintenant s’en sortir. Il veut se réinsérer, trouver un emploi de comptable, devenir un bon père de famille et après, s’il le peut encore, courir.

Mathieu Palain l’écrit, « Il ne faut jamais s’arrêter de courir. C’est au bout du chemin qu’on trouve la liberté ». Celui de Toumany Coulibaly a commencé le mardi 16 février 2021. Ne t’arrête pas courir, cours Coulibaly, cours !

Le second livre de Mathieu Palain est un document très éclairant, passionnant et surtout qui donne de l’espoir.

Belle lecture !

lundi 7 mars 2022

Mon avis sur "Le voyant d'Étampes" d'Abel Quentin

Abel Quentin est avocat pénaliste à Paris. Le Voyant d’Étampes (L’Observatoire) est son second roman. Il a remporté le Prix de Flore 2021 et fait partie de la sélection du Grand Prix des Lectrices ELLE 2022.

« J’allais conjurer le sort, le mauvais œil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d’Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J’allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. »
Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l’écriture d’un livre pour se remettre en selle : Le voyant d’Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l’Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ?

Le voyant d’Étampes est le titre de l'essai que Jean Roscoff a écrit sur Robert Willow. Un essai, pas un roman. Écrit pas un universitaire retraité, pas par un auteur à succès. A priori, pas de quoi déchaîner les foules et surtout les critiques. Oui mais voilà, l’auteur a juste omis une information de taille, enfin de couleur… Le poète disparu était afro-américain. Noir. Et alors, me direz-vous ? 
Alors, lorsque l’on a milité contre le racisme et que l’on a fait partie du Mouvement SOS Racisme, forcément ça fait tâche. Et puis parce que de nos jours, tout passe et trépasse par les réseaux sociaux, l’ancien universitaire ne manquera pas d'être pris dans une tourmente médiatique, cueilli à froid par les gardiens de la pensée que sont les éveillés. Jean Roscoff va goûter au lynchage y compris de la Gauche, ce parti qu’il a tant fréquenté plus jeune et dont il partage encore les valeurs. Pourtant, ce Mouvement idéologique n’hésitera pas à le traiter de raciste, ce que l’extrême droite ne manquera pas d’exploiter. Absolument absurde. Ubuesque même.

Abel Quentin aborde ici un sujet éminemment d’actualité. Il raconte la chute d’un anti-héros romantique et cynique, à l’ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Il dénonce le règne de la polémique et de l’insulte, les attaques aveugles et en meute sur les réseaux sociaux, la lâcheté d’amis et de proches qui se détournent plus vite que leur ombre de celui qui est mis à mort virtuellement et publiquement, trop heureux d’avoir été épargnés. 

Bien que la thématique soit intéressante, que Le voyant d’Étampes comporte quelques jolies formules, que la plume d’Abel Quentin soit acérée et que la construction de son récit soit habile, il n’en demeure pas moins que cet anti-héros qu’est Jean Roscoff sombrant chaque jour qui passe un peu plus dans la déprime et totalement dépassé par son époque, m’a tenue à distance. En effet, malgré l’injustice dont il est victime, la surréaction des soi-disant bien-pensants, je n’ai pas ressenti d’empathie pour ce bonhomme. C'est donc de loin que j'ai assisté à son exécution virtuelle. C’est vraiment dommage ! 
Ça l’est parce que j’attendais beaucoup de cette lecture et parce que je reste convaincue qu’il est indispensable de sensibiliser le plus grand nombre sur les dérives des réseaux sociaux et la dictature de tous ceux qui s'auto-proclament gardiens notre conscience collective. Il est certain que les digressions et les longueurs du premier tiers du livre qui ont rendu ma lecture très poussive, n'ont pas aidé. De plus, et même s’il est patent que l’auteur se soit parfaitement documenté sur ce qu’il dénonce, il m'a manqué un souffle romanesque, si bien qu'en refermant ce livre, j’ai cru avoir lu, non pas un roman, mais un document. Quoi qu'il en soit, Le voyant d'Étampes mérite d'être lu, ne serait-ce que pour la prise de conscience qu'il suscite.

Belle lecture !

dimanche 6 mars 2022

Mon avis sur "Presque le silence" de Julie Estève

Julie Estève est journaliste spécialiste d'art contemporain. Presque le silence (Stock) est son troisième roman. Ses deux précédents livres, Moro-sphinx et Simple ont été très remarqués par la presse.

« Les mots m’étranglent. J’ai mal : tête, ventre, tout le temps. Je suis un calvaire de treize ans, un mètre cinquante, quarante kilos qui se brisent. Je ne ressemble à rien sinon à une laideur bizarre. Ce n’est pas avec cette gueule-là que je vais pécho Camille Leygues. Il est dans ma classe cette année et il me déteste, comme tout le monde. »
Cassandre est rousse, frisée et haïe des autres enfants. On l’appelle le Caniche. Elle aime Camille, un garçon très beau et fou de chevaux. Un jour, elle se rend chez un voyant pour connaître son avenir. Mais la séance tourne mal. Le cartomancien lui révèle cinq prophéties terrifiantes qui ne cesseront, au cours de sa vie, de la hanter.

Presque le silence raconte la vie d’une femme en dix chapitres, de son enfance à sa mort. Une vie qui traverse dix grandes pertes, l’amour fou et les deuils. Une vie mêlée au sort des hommes, des animaux et des arbres où les tourments de l’âme sont les miroirs de l’effondrement du monde. Presque le silence est un roman d’apprentissage, écologique et tragique, où l’intime déchire l’universel. 
Cassandre traverse le monde tant bien que mal avec sa différence qui l'isole, mais également ses peurs, ses pertes, ses incertitudes mais aussi sa part d'ensoleillement. Comme pour taire ses angoisses et son perpétuel état de questionnement, malgré son jeune âge, elle consultera un voyant. Elle ressortira de chez ce dernier avec cinq prophéties qui vont impacter le cours de sa vie et à travers elle, l'Humanité.

Presque le silence est un roman métaphorique, onirique sur l'urgence. L'urgence qu'il y a à agir pour sauver notre monde du chaos qui mène à la folie. Presque le silence est un roman puissant, empreint à la fois de noirceur et d'espérance, d'amour et de poésie. Il est si dense, qu'il est impossible à résumer. Et puis, il se vit, se ressent. D'ailleurs, pour l'apprécier pleinement, le lecteur doit se rendre disponible, ne serait-ce que pour savourer la plume acérée de Julie Estève. Cette dernière écrit comme d'autres peignent ou composent une symphonie. Chaque mot est pesé, méticuleusement choisi comme pour mieux faire jaillir une merveilleuse harmonie au détour de chaque phrase, de chaque page, de chaque chapitre. De la belle ouvrage, comme on dit dans le milieu de l'Art.

J'ai refermé Presque le silence troublée. Évidemment j'ai été complètement conquise par l'écriture percutante de l'auteure et son univers, mais ce n'est que plusieurs jours plus tard que j'ai compris pourquoi j'avais été malgré tout tenue à distance de ma lecture. Enfant, pour m'extraire du monde et évacuer mes peurs je faisais toujours le même rêve. Tel un oiseau, je volais. Dès lors, c'est à l'angle du mur et du plafond de ma chambre que je me réfugiais et que j'observais ce qu'il se passait. Là, j'étais inatteignable. Cassandre malgré elle, m'a renvoyée dans le refuge de mon enfance. Pourquoi ? Ça, c'est une autre histoire...

Belle lecture !