mercredi 4 mai 2022

Mon avis sur "Les maisons vides" de Laurine Thizy

Il y a des premiers romans qui sont annonciateurs de talent à suivre de près. Les maisons vides de Laurine Thizy (Éditions de l'Olivier) est de ceux là. Pour preuve, à peine publié qu'il est lauréat du Prix Régine Deforges du premier roman 2022 organisé par la librairie La bicyclette bleue et du prix du roman Marie Claire, sans compter qu'il a été l'un des huit finalistes du Prix du Cercle littéraire de Maffliers 2022 et qu'il fait partie de la sélection 2022 des 68 premières fois. Il y a des faits qui parlent d'eux-mêmes...

« Par une nuit aux étoiles claires, Gabrielle court à travers champs. Elle court, je crois, sans penser ni faiblir, court vers la ferme, la chambre, le lit, s'élance minuscule dans un labyrinthe de maïs, poussée par une urgence aiguë, par le besoin soudain de voir, d'être sûre. Gabrielle sait qu’il est trop tard - ses paumes meurtries le lui rappellent - pourtant elle court, de toute la vigueur de ses treize ans. »

Les maisons vides s'ouvre alors que Gabrielle a rendez-vous avec un cadavre. Un corps qu’elle connaît bien, des yeux verts dont elle a hérité, des mains noueuses qui l’ont tant de fois coiffée… L'une est partie, l'autre doit quitter l'enfance. Dès lors, débute les récits. Celui de la naissance jusqu'à l'adolescence et celui d'après. Les deux s'entrechoquent, se répondent et sont agrémentés d'énigmes et de figures métaphoriques. Elle devait être une fille d'été, elle sera finalement une fille de printemps, née le même mois que celui de la Vierge Marie que son arrière-grand-mère aimait tant. Prématurée, Gabrielle affrontera le monde avec ses fragilités et ses araignées velues. Elle se fera l'écho des générations de femmes qui l'ont précédée. Suzanne, Joséphine, María. Sa mère, sa grand-mère et son arrière grand-mère. Autant de femmes sacrifiées ou mal aimées, qui ont appris à se dévouer, à faire face et, souvent, à se taire.

Au gré des chapitres, tel un puzzle, l'histoire se met subtilement en place tout en préservant l'intrigue et sa part de mystère. Les maisons vides est un premier roman singulier porté par une écriture alliant rythme et délicatesse. Aucun doute, Laurine Thizy est une auteure très prometteuse. Un conseil, lisez-la !

Belle lecture !

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