vendredi 30 juillet 2021

Mon avis sur "Pour seul refuge" de Vincent Ortis

Véritable touche à tout, Vincent Ortis est venu au polar après avoir écrit des chansons, pièces de théâtre et avoir participé à l'écriture de différents scénarios. Pour seul refuge est son premier roman. Il est disponible en format poche aux Éditions Pocket. Déjà primé en 2019, il concourt dans la catégorie polar français du Prix des Nouvelles Voix du Polar 2021.

De la neige à perte de vue, une ourse affamée, pas une habitation à des kilomètres à la ronde. Seuls, perdus dans les immensités sauvages du Montana, à plus de deux mille mètres d'altitude, deux hommes se font face : un jeune Indien, accusé de viol avec tortures, et le juge qui l'a condamné. Chacun possède la moitié des informations qui pourraient les sauver. Ensemble, ils s'entretueront. Séparés, ils mourront.

Bienvenue dans les grands espaces enneigés où il ne fait pas bon tomber en panne de voiture. Pourtant c'est exactement ce qui est arrivé au juge Mc Carthy alors qu'il allait visiter son fils tombé pour trafic de  drogue. Heureusement pour lui, Ted, policier qui passait par là, va le recueillir et l'héberger pour la nuit dans son refuge. S'ensuit un huis clos sous haute tension auquel un troisième homme va être associé. Et si l'enchaînement des évènements n'était pas dû au hasard, si tout cela avait été prémédité ?

Pour seul refuge est un thriller psychologique dans sa première partie avant de céder la place aux grands espaces et à l'action. Le tout est parfaitement cadencé, maîtrisé. La tension monte crescendo au fur et à mesure que l'intrigue et les motivations de Ted sont révélés. En les distillant avec parcimonie Vincent Ortis parvient à maintenir l'intérêt du lecteur du début à la fin. Pour ne rien gâcher, la plume de l'auteur est fluide, le scénario bien ficelé et la fin suffisamment déstabilisante au point que l'on se demande si l'on avait tout saisi. Bien joué !

Pour seul refuge est un bon thriller, l'atmosphère de sa première partie m'a fait penser à l'excellent Les désossés de François d'Épenoux. Frisson garanti. Normal, me direz-vous, la vengeance n'est-elle pas un plat qui se mange froid ? Bien sûr, congelé même parfois. Aucun doute, ce premier roman qui a reçu le Grand prix des enquêteurs a vraiment toute sa place pour concourir au Prix des Nouvelles Voix du Polar 2021.

Belle lecture !

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