J'ai découvert l'univers et la plume d'Adeline Dieudonné avec La vraie vie, son premier roman aux multiples prix. J'attendais avec impatience son second roman quand Kérozène publié aux Éditions L'iconoclaste m'a débarquée à 23h12 dans une station-service.
Une station-service, une nuit d’été, dans les Ardennes. Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d'un cheval et d'un macchabée. Juliette, la caissière, et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Chelly, prof de pole dance, Joseph, représentant en acariens... Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer. Chacun d'eux va devenir le héros d'une histoire, entre elles vont se tisser parfois des liens.
Kérozène commence et s'achève sur une aire d'autoroute où se croisent les destins d'une poignée de protagonistes en prise avec leurs vies respectives. Très peu de choses relient entre eux tous ces individus, si ce n'est qu'ils vont, par cette chaude nuit d'été, se croiser sous les néons de ce lieu de passage hors du temps : la station-service.
Ni roman, ni recueil de nouvelles, Kérozène est une galerie de portraits, de tranches de vies. Si on compte le cheval, mais qu'on exclut le cadavre, quatorze personnes sont présentes à cette heure précise, parmi lesquelles une vieille dame venue de la forêt, un couple de gynécologues, une mannequin qui a la phobie des dauphins, un représentant en acarien, un pirate de la drague, une prof de pole dance accro à Insta, une nounou philippine et puis le cheval doué de parole. Autant de situations incongrues, voire ubuesques, qui tournent majoritairement autour du sexe.
Avec Kérozène, Adeline Dieudonné confirme son style incisif et addictif, sa créativité débordante, sa singularité déjantée, pour autant, je dois bien reconnaître que je n'ai pas été totalement convaincue. Alors que les portraits défilaient, j'attendais le moment où il y aurait une interaction entre tous ces individus à l'instar de L'anomalie d'Hervé Le Tellier. Après tout, que l'on se croise à la même heure dans une station-service ou que l'on embarque tous dans un même avion, il faut bien à un moment décoller. Et bien, Adeline Dieudonné m'a fait le coup de la panne. Point de bouquet final. Je suis restée sur ma fin, c'est le cas de le dire ! Néanmoins, il y a des nouvelles qui valent vraiment la peine que l'on s'y attarde sur cette aire d'autoroute. Je pense notamment à celle de Victoire ou encore celle des gynécologues, glaçant.
Belle lecture !
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