lundi 26 juillet 2021

Mon avis sur "Un bonheur sans pitié" d'Éric Genetet

Éric Genetet est journaliste radio et télévision. Un bonheur sans pitié est son cinquième roman. Il est publié aux Éditions Héloïse d'Ormesson et inspiré d'une histoire vraie, celle qu'une amie lui a racontée pour qu'il l'écrive.  

« Je n’aurais jamais imaginé devenir cette fille-là. Personne ne peut comprendre pourquoi je ne le quitte pas, je l’ignore moi-même. »
Après quelques mois d’une passion enivrante et sans nuage, Marina sait qu’elle a enfin trouvé le bonheur avec Torsten. Mais un jour, le masque se fissure et il révèle son vrai visage. Emportée par ses sentiments, Marina pardonne inlassablement et s’habitue à l’inacceptable, jusqu’à se perdre et sombrer.
Un bonheur sans pitié est le récit d’un amour insensé, incompréhensible et fatal. Avec justesse et sensibilité, Éric Genetet raconte, sans jamais la juger, l’histoire d’un couple régi par une violence physique et morale qui engloutit leur existence et transforme leur union en prison.

On les nomme pudiquement PN, ils seraient immatures émotionnellement, n'auraient aucune empathie. C'est simple, pour eux l'autre n'existe pas. Ce sont des manipulateurs, des prédateurs qui n'ont qu'une finalité, détruire celui ou celle qui tombe entre leurs serres. Marina ne le sait que trop bien. Les six premiers mois qui ont suivi leur rencontre ont été fabuleux, pourtant elle n'y croyait plus, elle qui venait de quitter Malek. Un vrai conte de fée. Beau, intelligent, charismatique, charmeur. Torsten était tout cela à la fois. Elle n'aurait jamais pu espérer vivre une telle histoire. Puis, il a commencé à souffler le chaud et le froid. Mais Marina aveuglée par son amour, a ignoré ces signes, elle a préféré rester dans le déni. Elle aurait dû s'écouter, elle aurait dû trouver la force de partir mais elle en a été incapable. Il est devenu son essentiel. Elle est devenue sa proie.

Un bonheur sans pitié est un court roman mais ô combien addictif. Je suis tombée entre les mots d'Éric Genetet comme Marina entre les serres de Torsten. Sans porter de jugement, l'auteur dissèque avec force et subtilité le schéma du pervers narcissique. Telle une araignée, il a tissé sa toile, a attiré sa proie et peu à peu l'a privée de tout oxygène. Et parce que l'on ne comprend pas toujours pourquoi une jeune femme intelligente, indépendante ne fuit pas cet homme torturé, l'auteur nous introduit dans les pensées de chacun d'entre eux et de leur entourage. En procédant ainsi, il nous fait vivre de l'intérieur le processus vertigineux de la manipulation mentale au sein d’un couple. C'est donc sous tension et en apnée que ce roman se dévore, que l'on se surprend à vouloir hurler à Marina de fuir, de ne pas se couper des siens, de ne plus lui donner d'argent, de ne pas lui faire d'enfant, d'arrêter ce gâchis. En vain. Et puis soudain on se rappelle que ce n'est qu'un roman. Mais quel roman ! Aucun doute, Éric Genetet est sans pitié pour son lecteur.

Belle lecture !

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