Organisé par les Éditions Pocket, le Prix Nouvelles Voix du Polar, a pour but de défendre et promouvoir de nouveaux auteurs. Parmi une sélection du catalogue Pocket, les libraires ont choisi deux thrillers d'auteurs français et deux d'auteurs étrangers. Les quatre titres en lice sont ensuite envoyés au jury composé de lecteurs qui doit désigner un lauréat pour chaque catégorie. Ayant l'honneur d'être jurée, j'ai reçu les quatre titres en compétition. Emma dans la nuit de Wendy Walker concourt dans la catégorie étranger.
Une nuit, Emma et Cassandra Tanner, deux sœurs de quinze et dix-sept ans disparaissent. Tout est envisagé : fugue, enlèvement, meurtre. Trois ans plus tard, Cass revient, seule. Et raconte. La fuite d’Emma cette nuit-là, Cass qui l’a suivie, un couple d’inconnus, une route, un bateau, une île transformée en prison, puis son évasion. Lorsque Abby Winter, psychiatre du FBI, recueille le témoignage de Cass, elle est envahie par le doute. Dit-elle toute la vérité ?
Emma dans la nuit est avant tout un thriller psychologique. Dès les premières pages, l'auteure nous plonge au sein d'une famille dysfonctionnelle dont la mère narcissique et manipulatrice est le personnage central. Dès lors, comment se construire avec une telle figure maternelle ?
Afin d'immiscer le doute, de mettre le lecteur sous tension, Wendy Walker alterne le récit de Cass et l'analyse d'Abby Winter, psychiatre du FBI. Au gré des chapitres, les personnalités des membres de cette famille se révèlent. S'il est acquis que la mère souffre de troubles psychologiques, ses filles ne semblent pas être en reste. Depuis la séparation de leurs parents, elles évoluent dans un climat malsain, où le père et la mère se livrent une bataille sans nom pour obtenir leur garde. Prête à tout pour sauver les apparences et conserver son statut de mère parfaite, Judy n'hésitera pas à manipuler ses enfants. Mais les filles seront à bonne école et apprendront vite, très vite à s'arranger avec la vérité. Seule une psychiatre parviendra à déjouer les pièges.
Bien que l'auteure ait fait preuve d’une certaine imagination pour mettre en place l'intrigue dont le final est assez inattendu, bien qu'elle dissèque les mécaniques familiales retorses qui ont mené au drame et qu'elle explore les dégâts du narcissisme, il m'a néanmoins manqué un je ne sais quoi pour que je sois emportée par cette intrigue. En effet, les personnages m'ont semblé trop froids, le manque d'émotion, les multiples digressions de la psychiatre notamment, ne m'ont pas permis de rentrer pleinement dans cette histoire.
Lorsqu'un thriller psychologique n'emporte pas le lecteur, c'est forcément décevant. Cela l'a été d'autant plus qu'Emma dans la nuit est l'un des deux finalistes dans la catégorie étranger du Prix Nouvelles Voix du Polar. Je m'attendais à vivre un moment d'angoisse mémorable, ce ne fut pas le cas. La prochaine fois peut-être...
Belle lecture !
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