L'appel est le premier roman de Fanny Wallendorf publié aux Éditions Finitude. Je l'ai lu dans le cadre des 68 premières fois. C’est grâce à une vieille photo de Dick Fosbury, le champion olympique de 1968 qui a donné son nom au saut en hauteur, que l'auteure a trouvé l'inspiration. Loin d'être un traité sur la technique du saut en hauteur, L'appel est un roman sur la détermination et la différence.
Richard est un gamin de Portland, maladroit et un peu fantasque. Comme tous les adolescents de l’Amérique triomphante du début des années 60, il se doit de pratiquer un sport. Richard est grand, très grand même pour son âge, alors pourquoi pas le saut en hauteur ?
Face au sautoir, il s’élance. Au lieu de passer la barre en ciseaux, comme tout le monde, il la passe sur le dos. Stupéfaction générale. Cette singularité lui vaut le surnom d’Hurluberlu. Il s’en fiche, tout ce qu’il demande, c’est qu’on le laisse suivre sa voie. Sans le vouloir, n’obéissant qu’à son instinct, il vient d’inventer un saut qui va révolutionner sa discipline.
Les entraîneurs timorés, les amitiés et les filles, la menace de la guerre du Vietnam, rien ne détournera Richard de cette certitude absolue : il fera de son saut un mouvement parfait, et l’accomplissement de sa vie.
Nul besoin d'être un féru de sport et plus particulièrement de saut en hauteur pour apprécier L'appel. D'ailleurs ce roman n'est pas la biographie de Dick Fosbury. L'auteure a revisité la légende, celle d'un athlète qui a révolutionné cette discipline. Ce qui la fascinait davantage, c'était la détermination de ce sportif. Richard pratique l'athlétisme plus par dépit que par passion. La compétition ne l’intéresse pas. Mal à l'aise avec ce corps qui ne cesse de grandir, Richard plafonne à 1,62 mètre. N'écoutant que ses envies et son intuition, c'est en passant la barre de dos qu'il progressera. En ce temps-là, l'originalité n'est pas franchement bien accueillie. Les conventions doivent être respectées, les entraîneurs s'y emploieront. Peu importe, Richard aura la force intérieure de n'écouter que ce que lui dictent ses jambes. C'est donc à coup de persévérance et de détermination que l’hurluberlu imposera envers et contre tous son style et remportera les jeux olympiques en 1968. Cette année-là, à Mexico une légende est née et par là même une nouvelle technique de saut en hauteur.
L'appel est une véritable ode à la liberté, à l'opiniâtreté et au dépassement de soi. Fanny Wallendorf a su captiver l'attention du lecteur grâce à sa plume aérienne et fluide mais également à l'originalité avec laquelle elle a abordé ce mythe. Un premier roman à découvrir.
Belle lecture !
Belle lecture !
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