lundi 3 mai 2021

Mon avis sur "Au tournant de la nuit" de Vincent Raynaud

Vincent Raynaud est éditeur. Il dirige le domaine italien aux Éditions Gallimard. C'est lui qui a édité Elena Ferrante. Il est par ailleurs traducteur littéraire, de l’anglais, de l’espagnol et de l’italien. Au tournant de la nuit est son second premier roman. Et oui, avant d'être publié sous ce titre chez Folio (que je remercie au passage), il l'a été initialement sous Toutes les planètes que nous croisons sont mortes chez L'iconoclaste. Un rock'n roll book.

Il chantait comme s’il devait convaincre quelqu’un et n’avait qu’une seule chance de le faire, maintenant ou jamais. Il chantait magnifiquement et ne le savait pas. 
Tristan a treize ans lorsqu’il assiste à son premier concert de rock, à Paris dans les années 1970. Une révélation. Plus tard, il fonde son propre groupe, La Monstrueuse Parade. Surdoué et magnétique, le chanteur connaît avec ses musiciens une ascension fulgurante. Mais les tournées usent, la drogue est partout, les dérapages se multiplient. Tristan, intransigeant, s’attire le ressentiment de ses amis. Les rêves de ce jeune idéaliste survivront-ils au siècle qui s’éteint ?

C'est bien connu, la musique rythme nos vies. Qu'elle soit classique, pop, rock, punk, électro, elle est partout. En nous. Indissociable de nos souvenirs. Comme nos goûts, elle évolue. Au tournant de la nuit raconte le rapport charnel que Tristan entretient avec elle. Alors qu'il se destinait à une carrière de percussionniste classique, l'adolescent a tout reconsidéré le jour où il a assisté à un concert rock. Ce fut pour lui une véritable révélation. Changement de cap. Tristan veut devenir batteur et jouer dans un groupe. Mais un évènement personnel va précipiter son destin. Tristan devra se prendre en main. Dès lors, il va nous plonger dans l'univers du rock. Au son des riffs, nous allons traverser les époques, côtoyer ceux qui ont contribué à écrire l'histoire du rock, partir en tournée, vivre  les succès, les défaites, les excès, jusqu'aux trahisons. 

Durant plus de quatre cent cinquante pages, dans un style littéraire singulier de sa propre composition, Vincent Raynaud nous embarque sur des rythmes effrénés, dans un univers qui claque, qui percute, qui dit toute l'urgence qu'il y a à vivre. Au tournant de la nuit est si dense qu'une fois refermé on a l'impression d'avoir assisté à un concert marathon. On en ressort sonné. C'est un roman percutant qui non seulement donne envie de reprendre ses baguettes et d'aller au bout de ses rêves sans pour autant devoir se trahir. Qui sait, à force de travail et d'acharnement je parviendrai peut-être à jouer comme Sheila E. ? Rendez-vous Au tournant de la nuit.

Belle lecture !

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