Marcia Burnier est une jeune auteure franco-suisse. Les orageuses est son premier roman. Il est publié aux Éditions Cambourakis et a été sélectionné par les 68 premières fois.
Depuis qu’elle avait revu Mia, l’histoire de vengeance, non, de “rendre justice”, lui trottait dans la tête. On dit pas vengeance, lui avait dit Mia, c’est pas la même chose, là on se répare, on se rend justice parce que personne d’autre n’est disposé à le faire. Lucie n’avait pas été très convaincue par le choix de mot, mais ça ne changeait pas grand-chose. En écoutant ces récits dans son bureau, son cœur s’emballe, elle aurait envie de crier, de diffuser à toute heure dans le pays un message qui dirait On vous retrouvera. Chacun d’entre vous. On sonnera à vos portes, on viendra à votre travail, chez vos parents, même des années après, même lorsque vous nous aurez oubliées, on sera là et on vous détruira.
Les orageuses est un premier roman qui fait la part belle à la solidarité entre femmes post ère #MeToo. Ces femmes ont en commun d'avoir subi des violences sexuelles. Leurs auteurs ont connu l’impunité ou n'ont pas été puni à la hauteur de la souffrance qu'ils ont infligé. Dès lors, elles n'avaient qu'une envie, se rendre justice. Alors, pour reprendre le contrôle de leur vie, elles ont créé leur gang.
Les orageuses est certes un court roman mais qui claque, percute. Il résonne tel un déchirement dans la nuit. Un véritable cri de rage. Pour autant, c'est sans aucun voyeurisme que Marcia Burnier a écrit sur le viol et la sororité. Ses mots et sa plume servent son combat. L'auteure rend un bel hommage à toutes celles qui ont été victimes de violences sexuelles sans jamais heurter leur sensibilité. Les orageuses est un premier roman saisissant. La peur peut enfin changer de camp. À bon entendeur...
Belle lecture !
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