mardi 15 octobre 2019

Mon avis sur "Tous tes enfants dispersés" de Beata Umubyeyi Mairesse

Née d’une mère rwandaise et d’un père polonais, Beata Umubyeyi Mairesse a grandi à Butare, au sud du Rwanda. Lors du génocide des Tutsi, elle échappe à la mort. En passant par le Burundi voisin, Beata et sa mère arrivent en France le 5 juillet 1994. Hypokhâgneuse elle a publié des recueils de nouvelles et de poèmes avant d'écrire son premier roman, Tous tes enfants dispersés, édité chez Autrement et sélectionné par les 68 premières fois.

Peut-on réparer l'irréparable, rassembler ceux que l'histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d'exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s'aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d'où il vient. 
Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d'entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d'aujourd'hui. 

Sur fond de génocide, Tous tes enfants dispersés mêle les voix de  la grand-mère, la fille et le petit-fils pour raconter la tragédie rwandaise et ses conséquences psychiques, sur l'identité et la construction de soi. Rescapée du génocide Tutsi, la fille, Blanche, une métisse, a fui et vit à Bordeaux. Quelques années plus tard, elle rebrousse chemin et se rend dans son village d'enfance pour se confronter à ses fantômes et au silence de sa mère.

Loin d'être un énième livre sur le génocide, Tous tes enfants dispersés est avant tout un roman qui raconte comment la Grande Histoire impacte les liens du sang, comment elle disperse les membres d'une famille, comment elle conduit à la perte d'identité et à l'absence de transmission des traumatismes entre les générations. Au fil des pages, grâce aux mots et à la littérature, aux  allers-retours entre passé et présent, ici et là-bas, les maux, les rancœurs s’estompent, la famille semble être reprisée.

La plume de Beata Umubyeyi Mairesse est aérienne, poétique. La description de son pays natal, de son village est aussi flamboyante que ce jacaranda sous lequel mère et fille tentaient de prendre racine. Pour autant, je ne suis pas parvenue à m'ancrer à cette famille, à me laisser embarquer par la musicalité des mots de l'auteure. Je leur suis restée étrangère.

Belle lecture !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire