mercredi 24 juillet 2019

Mon avis sur "Les déracinés" de Catherine Bardon

Il y a des premières fois particulièrement réussies, Les déracinés est de cette trempe là, vraiment ! Voici un premier roman à découvrir. Tout d'abord, il compte pas loin de huit cents pages (respect !) et surtout c'est une fresque qui vous embarquera de l'Autriche à la République dominicaine, en passant par la Suisse, les Etats-Unis, puis Israël. Ce premier roman est palpitant. Faut dire que son auteure, Catherine Bardon est une amoureuse de la République dominicaine. Elle y a vécu, a écrit des guides de voyage et un livre de photographies sur ce pays. Autrement dit, elle avait le décor, il ne lui manquait qu'une histoire à nous raconter...

Autriche, 1931. Lors d'une soirée où se réunissent artistes et intellectuels viennois, Wilhelm, jeune journaliste de 25 ans, a le coup de foudre pour Almah. Mais très vite la montée de l'antisémitisme vient assombrir leur histoire d'amour. Malgré un quotidien de plus en plus menaçant, le jeune couple attend 1939 pour se résoudre à l'exil. Un nouvel espoir avant la désillusion : ils seront arrêtés en Suisse. Consignés dans un camp de réfugiés, ils n'ont qu'un seul choix : faire partie des cent mille Juifs attendus en République dominicaine après l'accord passé par le dictateur local Trujillo avec les autorités américaines. Loin des richesses de l'Autriche, la jungle sauvage et brûlante devient le décor de leur nouvelle vie. Là, tout est à construire et les colons retroussent leurs manches. L'opportunité de se réinventer ? 

Les déracinés débute dans une Vienne moderne en pleine effervescence artistique et intellectuelle. Parmi les deux cent mille Juifs qui y vivent, un jeune journaliste va rencontrer une jeune femme étudiante en dentisterie. Tous deux apprécient l'art, la littérature. D'esprit frivole, ces amoureux transits croquent la vie à pleines dents jusqu'à ce que l’antisémitisme s'invite et que Vienne soit annexée. L'exil s'impose. S'ensuit un périple fait d'épreuves, d'abandons, de désillusions jusqu'à la découverte d'une terre nouvelle. Aride, brûlée par le soleil, il faudra à tous ces déracinés déployer efforts et travail acharné pour la dompter. Grâce à leur instinct de survie, la République dominicaine deviendra la terre d'accueil d’Almah, de Wilhelm et des leurs.  

Inspiré de faits réels, Catherine Bardon a choisi de mettre en lumière un pan de l'histoire de la Seconde guerre mondiale méconnu. Formidablement documenté et particulièrement romanesque, Les déracinés est une vaste fresque qui s'étire sur trois décennies. Ce roman mêle petite et grande histoire, saga familiale et historique. La plume de Catherine Bardon est fluide, son style narratif tantôt classique, tantôt journalistique donne un certain dynamisme à la lecture de cette épopée. 

Les déracinés est un premier roman indéniablement réussi. Puissant et émouvant, je ne peux que vous en recommander sa lecture. Il vous transportera. Pour ma part, je remercie vivement la plateforme NetGalley et les Éditions Les Escales pour cette belle découverte et surtout de me permettre de lire la suite. Et oui, figurez-vous que Catherine Bardon a écrit une suite. Après Les déracinés, place à L'Américaine. Allez zou, je file, j'ai lecture !

Belle lecture !

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