Après un premier roman qui a reçu en 2018 le prix de la Closerie des Lilas, Odile d'Oultremont revient avec un second roman, Baïkonour. Il est publié aux Éditions de l'Observatoire et fait partie de la sélection de la rentrée d’automne 2019 des 68 premières fois.
Anka vit au bord du golfe de Gascogne, dans une petite ville de Bretagne offerte à la houle et aux rafales. Fascinée par l'océan, la jeune femme rêve depuis toujours de prendre le large. Jusqu'au jour où la mer lui ravit ce père qu'elle aimait tant : Vladimir, pêcheur aguerri et capitaine du Baïkonour.
Sur le chantier déployé un peu plus loin, Marcus est grutier. Depuis les hauteurs de sa cabine, à cinquante mètres du sol, il orchestre les travaux et observe, passionné, la vie qui se meut en contrebas. Chaque jour, il attend le passage d'une inconnue. Un matin, distrait par la contemplation de cette jeune femme, il chute depuis la flèche de sa grue et bascule dans le coma.
Quelque part entre ciel et mer, les destins de ces deux êtres que tout oppose se croiseront-ils enfin ?
Baïkonour est un roman entre ciel et mer, entre hauteur et profondeur. Grâce à sa plume aérienne, Odile d'Oultremont aborde toute en subtilité, douceur et mélancolie notre rapport au deuil, à l'héritage et à la renaissance ce, à travers des portraits de gens ordinaires. Le tout est baigné par la houle du Golfe de Gascogne. Baïkonour nous ballotte sur mer et dans les airs. Les personnages centraux que sont Anka et Marcus sont délicatement touchants. L'une l'est parce que bouleversée par la perte de ce père que la mer a englouti, par cette mère qui se réfugie dans le déni. L'autre l'est en raison de sa timidité qui le fera trébucher et le mènera inerte sur un lit d’hôpital. Entre ciel et mer il y a la terre. C'est donc là que deux êtres se trouveront, parviendront-ils ensemble à un certain bonheur ?
Et justement, du bonheur il y en a dans Baïkonour. Bercée par les flots, par les mots, par la poésie d'Odile d'Oultremont, j'ai aimé me promener cheveux au vent sur le port de cette petite ville de Bretagne, côtoyer ces marins pêcheurs, enfiler une blouse à fleurs, me faire chahuter par ces bourrasques du haut de cette grue de chantier. Au fil des pages, l'iode, l'odeur de soupes, de l'ammoniaque, de l’éther m'ont enveloppée. Puis, lorsque l'horizon s'est éclairci, je suis partie.
Beau voyage, belle lecture !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire