J'en avais envie, Polar'Osny l'a fait. En effet, voici quelque temps que je voyais passer son nom, que son univers semblait faire mouche auprès des lecteurs, alors lorsque dans le cadre du festival du roman policier qui se déroulera à Osny du 12 au 30 novembre prochain, on m'a demandé de chroniquer un des auteurs parmi les invités. Sans hésitation, j'ai choisi Sandrine Collette. Animal est son dernier et septième roman. Ambiance...
Dans l’obscurité dense de la forêt népalaise, Mara découvre deux très jeunes enfants ligotés à un arbre. Elle sait qu’elle ne devrait pas s’en mêler. Pourtant, elle les délivre, et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher. Elle les a baptisés Nin et Nun.
Vingt ans plus tard, dans une autre forêt, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Comment cette jeune femme peut-elle être aussi exaltée par la chasse, voilà un mystère que son mari, qui l’adore, n’a jamais résolu. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal. Cette fois, guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres sont lancés sur les traces d’un ours. Un ours qui les a repérés, bien sûr. Et qui va entraîner Lior bien au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même.
Animal est un roman qui réunit noirceur et tension. Dès les toutes premières pages Sandrine Collette plonge le lecteur dans une jungle faite de misère et d'un ailleurs. Une singulière cellule familiale se compose pour se décomposer quelques pages plus loin. Vingt ans ont passé. Le lecteur impuissant est propulsé en Extrême-Orient russe et assiste à une grande chasse. Une femme et un groupe d'hommes traquent l'ours à moins que ce ne soit l'inverse. Animal et humains se jaugent, se défient. L'hostilité de l'environnement naturel à laquelle s'ajoute la détermination à exterminer la bête révèlent l'animalité de l'Homme. Si les grands espaces sont généralement propices au voyage intérieur et à une certaine quiétude, Sandrine Collette n'hésite pas à démontrer que la traque de l'Animal qu'il soit ours ou tigre, peut faire surgir une quête. Et si Lior, cette femme que la chasse rend méconnaissable, ne poursuivait pas qu'un animal sauvage, si cet univers la propulsait vers un ailleurs plus sombre pour l'aider à dépasser ses peurs et ses traumatismes ?
Animal met en lumière l'intelligence et l'humanité des animaux pour mieux décortiquer la nature humaine capable d'animalité. Sous la plume acérée de Sandrine Collette, l'être humain devient Animal, l'Animal devient humain.
Puisque la chasse est ouverte, avant d'aller traquer le gibier un conseil, lisez Animal.
Belle lecture !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire