Bien que je l'ai lu voici plusieurs mois, Le soldat désaccordé de Gilles Marchand (Aux forges de Vulcain) m'habite encore. Depuis, ce roman a remporté différents Prix dont celui des Libraires et son auteur a été invité à La grande librairie. Une vraie consécration. Une juste reconnaissance.
Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d'amour que le jeune homme a vécue au milieu de l'Enfer. Alors que l'enquête progresse, la France se rapproche d'une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d'espoir dans un monde qui s'effondre.
Parce qu'un homme revenu d'une guerre n'est jamais le même que celui qu'il était avant son départ, parce que lui a perdu une main au tout début du conflit, parce qu'il a quitté le front très rapidement pour conduire des camions militaires, parce qu'il eu la chance de retrouver sa femme mais pas son emploi, parce qu'il culpabilise, le narrateur, puisque c'est de lui qu'il s'agit, de retour de la Grande Guerre offre ses services à tous ceux qui ont perdu un proche. Il devient enquêteur et reconstitue le passé de tous ces hommes disparus, de tous ceux qui sont devenus amnésiques, de tous ceux dont les proches ne savent pas ou qui sont persuadés de savoir. Et puis, il y a cette mère qui sait. Elle sait que son fils est vivant. Émile Joplain n'a pas succombé. Évidemment ! À l'instar de son histoire d'amour avec Lucie, ce soldat est immortel.
C'est donc en reconstituant le parcours de tous ces disparus et plus particulièrement du jeune tourtereau éperdu d'amour pour sa belle et à travers ses poétiques missives que Gilles Marchand nous entraîne dans les tranchées boueuses au milieu des rats, des corps mutilés et des âmes grises. Le tout est agrémenté de poésie, empreint d'une profonde humanité. Le soldat désaccordé est un roman qui allie Grande et petites Histoire(s). L'horreur teintée d'onirisme est mise en musique par un poète. Dès lors, impossible de ne pas succomber au charme de ce soldat quand bien même désaccordé.
Belle lecture !
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