Laurence Peyrin a été journaliste de presse pendant vingt ans avant de se consacrer à l’écriture. Une toute petite minute (Pocket) ayant été sélectionné pour concourir au Grand Prix des Lecteurs Pocket, c'est dans ce cadre-là et en ma qualité de jurée que je l'ai lu. Encore une belle découverte...
Il a suffi d’une minute… D’une toute petite minute. Une nuit de réveillon 1995, Madeline s’enferme dans la salle de bains en compagnie de sa meilleure amie. Soixante secondes plus tard, Estrella est morte. Personne ne saura jamais la vérité sur ce drame.
Comment se pardonner ce qui est impardonnable ? Vingt ans de prison n’y ont pas réussi. Entrée adolescente, Madeline en ressort femme. Vingt ans au cours desquels elle n’a pas vu mourir son père, grandir sa sœur, changer sa mère… Comment, dès lors, se raccorder au fil des jours ? Et s’accorder le droit de vivre, d’aimer, d’être aimée peut-être… ?
Il en faut peu pour qu'une vie bascule. Une rencontre, un simple clic, un égarement, un instant… En l'espèce, Une toute petite minute a suffi pour qu'une fête se transforme en cauchemar. Madeline a 17 ans quand son étoile, Estrella, sa meilleure amie, s'est définitivement éteinte. Vingt ans plus tard, Mad sort de prison. Une toute petite minute a suffi à obscurcir son ciel. Sa peine intégralement purgée, parviendra t-elle à le rallumer, à y accrocher de nouvelles étoiles ?
Avec beaucoup de subtilité, Laurence Peyrin raconte la vie d'avant et d'après de son héroïne. Elle donne la parole à Madeline qui dévoile l'enfant qu'elle était, ses rêves d'adolescente, puis ses conditions d'enfermement, son obstination à vouloir purger sa peine jusqu'au dernier jour, jusqu'à la dernière minute. Ce récit alterne avec celui de Mad, la femme que Madeline est devenue, celle qui, une fois libérée, n'a plus de repères sociaux, celle qui doit se reconstruire, s'insérer dans cette société qu'elle ne connaît pas.
Cette double temporalité permet de cerner la psychologie ambivalente de Madeline, de la comprendre, de cheminer avec elle et d'espérer que sa rédemption réussisse tout en cherchant à savoir ce qu'il s'est vraiment passé dans cette salle de bains le 31 décembre 1995. Ce n'est qu'à la toute dernière minute de lecture que l'intrigue sera levée.
Une toute petite minute est un roman empreint d'une grande humanité. Parfaitement construit, il est également d'une grande justesse et d'une finesse qui rendent le tout parfaitement crédible. Le milieu carcéral, l'impact du drame sur la famille et les proches, la difficulté à se réinsérer, la puissance de la nature, incontournable source de rédemption et enfin, l'espoir qu'une belle rencontre puisse de nouveau rallumer les étoiles. Une toute petite minute est un roman touchant qui nous transporte sur les chemins de Montauk Point Light et surtout sur ceux de la résilience. Ce roman a été pour moi une belle découverte qui m'a donné la furieuse envie d'apprendre à faire des crêpes d'œuf ! (Seuls les lecteurs savent).
Belle lecture !
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