mardi 1 décembre 2020

Mon avis sur "La fièvre" de Sébastien Spitzer

Sébastien Spitzer est traducteur et journaliste. Son premier roman Ces rêves qu’on piétine a reçu un formidable accueil critique et public. Il a été le lauréat de nombreux prix. Avec Le Cœur battant du monde, il a été finaliste du Goncourt des Lycéens 2020. La fièvre est son troisième roman, disponible chez Albin Michel. Ndlr : Toute ressemblance avec la pandémie que nous connaissons actuellement est purement fortuite. 

Memphis, juillet 1878. En pleine rue, pris d’un mal fulgurant, un homme s’écroule et meurt. Il est la première victime d’une étrange maladie, qui va faire des milliers de morts en quelques jours.

Anne Cook tient la maison close la plus luxueuse de la ville et l’homme qui vient de mourir sortait de son établissement. Keathing dirige le journal local. Raciste, proche du Ku Klux Klan, il découvre la fièvre qui sème la terreur et le chaos dans Memphis. Raphael T. Brown est un ancien esclave, qui se bat depuis des années pour que ses habitants reconnaissent son statut d’homme libre. Quand les premiers pillards débarquent, c’est lui qui, le premier, va prendre les armes et défendre cette ville qui ne voulait pas de lui. Trois personnages exceptionnels. Trois destins révélés par une même tragédie.

À l'origine de ce troisième roman, La fièvre, il y a eut le fou rire d’Elvis Presley lors d'un concert en août 1969. Désireux de savoir pourquoi le King a éclaté de rire sur scène et ne pouvant se dépêtre de son habit de journaliste, Sébastien Spitzer a effectué des recherches. En lisant une biographie qui était consacrée au chanteur, il a découvert que Memphis avait été touchée par une épidémie qui a tué plus de cinq mille de ses habitants et complètement ruiné son économie. Une recherche en amenant une autre, l'auteur a voulu savoir précisément ce qu'il s'était passé l’été 1878. La fièvre a balayé le King. 

La fièvre nous transporte quelques années après la fin de la Guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage, à Memphis. La fièvre jaune y décima en quelques jours une grande partie de la ville. Cette épidémie va pousser les memphisiens à révéler leur véritable nature. D'aucuns vont l'affronter avec courage et rester pour aider les malades, d'autres vont s'empresser de fuir et se comporter en parfait égoïste. Les plus valeureux ne seront pas forcément ceux que l'on croit. Une petite métisse épileptique désespérément à la recherche de son père, le directeur du journal local, le Memphis Daily, raciste notoire et membre du Ku Klux Klan et la tenancière du bordel de la ville vont se battre pour sauver ce qui pourra encore l'être. Ensemble, ils transformeront ce lieu de débauche en hôpital de fortune. Ailleurs un ancien esclave qui était rejeté de tous, va organiser la défense et le sauvetage de Memphis.

Si l'épidémie est le fait générateur du troisième roman de Sébastien Spitzer, l'auteur s'attache davantage à mettre en avant le comportement des Hommes face à cet évènement dramatique. Le courage des uns contrebalance la lâcheté des autres. La fièvre est un roman admirablement documenté, la plume de Sébastien Spitzer et son talent de conteur nous transportent d'une crise sanitaire à une autre ce, pour notre plus grand plaisir.

Belle lecture !

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