vendredi 27 novembre 2020

Mon avis sur "Betty" de Tiffany McDaniel

Tiffany McDaniel vit dans l’Ohio, où elle est née. Son écriture se nourrit des paysages de collines ondulantes et de forêts luxuriantes de la terre qu’elle connaît. Elle est également poète et plasticienne. Son premier roman, L’Été où tout a fondu, est à paraître chez Gallmeister, mais son second roman, Betty, est dores et déjà disponible. Il nous embarque dans l'Amérique profonde là où les médias ne s'aventurent jamais, à savoir au fin fond de l’Ohio, du Kentucky et de la Virginie Occidentale. Betty est le prénom de la mère de Tiffany McDaniel, une métisse cherokee. Ce roman s'inspire de sa vie. Il a remporté le Prix du Roman Fnac 2020 et est sélectionné pour de nombreux autres Prix.

Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne.
La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

Betty c’est l’histoire d’une famille américaine, les Carpenter. Parce que le père est un cherokee à la peau trop brune et que ses enfants sont métis, toute la tribu sera mise au ban de la bourgade rurale, raciste, ignorante et inhumaine qu'est Breathed. Pour expliquer le monde cruel et injuste qui les entoure, Landon, le père, a toujours une histoire en réserve. Et pas n'importe laquelle. Une histoire faite d'émerveillement, de magie et de poésie. Ce père met de jolis mots sur les maux des siens, il s'évertue à illuminer la noirceur des épreuves qu'ils traversent, à enchanter leur quotidien, il magnifie la nature qui les entoure et s'efforce de capturer toutes les étoiles du ciel pour faire briller les yeux de ses enfants. Cet homme est un merveilleux magicien. Il adoucit les épreuves de la vie pour les rendre plus tolérables. La violence, la pauvreté, les viols, la dépression, la mort deviennent plus supportables au côté de cet homme exceptionnel, mystique. Betty, la petite indienne, puisera toute sa force dans l'imaginaire de son père auquel elle a besoin de croire pour garder l'espoir de jours meilleurs.

Betty est une magnifique fresque à la fois poignante et éblouissante. Elle célèbre le pouvoir de l'imagination en métamorphosant le tragique destin d'une famille en un récit dont on se délecte. C'est un roman à la fois enchanteur et tragique. Il raconte les mystères de l’enfance, la perte de l’innocence et donne naissance à une héroïne inoubliable. Aucun doute, de sa merveilleuse plume Tiffany McDaniel a écrit un très grand livre. En effet, Betty est de ces romans que l'on garde à jamais en soi. Un conseil, lisez-le et laissez-vous bercer par sa poésie.

Très belle lecture !

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