Bérénice Pichat vit et enseigne au Havre. Auteure, La petite bonne (Les Avrils) est son troisième roman et il n'est pas passé inaperçu lors de la dernière rentrée littéraire et tous ceux qui l'ont ouvert savent pourquoi...
Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?
Dans la France de l'après-Grande Guerre, Bérénice Pichat nous propose un huis clos absolument magnétique entre une jeune domestique et son maître.
Dès les premières pages, la construction de La Petite Bonne est saisissante. Rapidement, nous comprenons que dans ce roman très intimiste, trois voix résonnent. Celle d'une domestique, du maître et de la maitresse de maison. Trois voix auxquels trois styles littéraires répondent.
Son rêve à elle, s'acheter une bicyclette pour soulager son dos et se rendre plus facilement de maison en maison avec balais, brosses et chiffons.
Son rêve à lui, vivre de sa musique, son piano. Mais depuis que la Guerre lui a cassé la gueule, l'a privé de ses jambes et mains, son rêve s'en est allé. Monsieur est devenu un poids pour celle qui s'octroie enfin trois jours de respiration à la campagne.
En acceptant de garder Monsieur le temps de l'escapade de Madame, La petite bonne voit une occasion de réaliser son rêve. Mais contre toute attente, entre prose et vers libres, au gré des confidences, des liens se tissent entre ses deux êtres que tout semble opposer.
Parce que rien n'est jamais immuable, leur destin va basculer.
La petite bonne est un grand roman empreint d'humanité et de poésie sur fond de musique classique sortie d'un vieux gramophone. Il est pour moi le plus beau des romans de la rentrée littéraire 2024. Ne passez surtout pas à côté.
Belle lecture !
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