jeudi 23 janvier 2020

Mon avis sur "Après la fête" de Lola Nicolle

Lola Nicolle est éditrice. Elle est l’auteure d’un recueil de poésie et a participé à un ouvrage collectif. Après la fête est son premier roman. Je l'ai lu dans le cadre de mon adhésion aux 68 premières fois.

Raphaëlle et Antoine se sont connus à l’université et aiment se retrouver. Le temps est aux discussions intenses et à la fête. Jusqu’au jour où, insidieusement, ils arrivent à ce moment de transition, de bascule entre les études et le monde du travail. De rupture aussi.
Tous deux habitent le quartier de Château-Rouge, à Paris. Elle est issue de la petite bourgeoisie, lui vient de la cité. Elle trouve rapidement du travail quand le chemin se fait pour lui plus épineux… Et la réalité se rappelle soudain à eux. Comment faire alors pour que la vie, toujours, reste une fête ? Après la fête saisit cet instant, celui de la fin de l’insouciance, quand les amis s’éloignent et que les premières amours se tarissent. Même celles de Raphaëlle et Antoine.

La jeunesse est-elle une fête faite d'insouciance et de légèreté dont il faudrait impérativement se départir pour enfin grandir ? C'est à cette question que le premier roman de Lola Nicolle tente de répondre.

Après la fête relate l'histoire d'un jeune couple lâché dans une époque sans pitié. Dès les premières pages, au lendemain des attentats du Bataclan, l'issue est révélée. Raphaëlle et Antoine ne résisteront pas à tout ce qui les sépare. Leur origine sociale, leur insertion professionnelle, leur vision de la vie. Dès lors la nostalgie s'invite à la fête. Aux sons et aux rythmes d’une époque, notamment du RAP, d’une génération (la Y), Raphaëlle, la narratrice convoque ses souvenirs pour mieux comprendre tout ce qui l'a, peu à peu, éloigné de celui qu'elle a aimé. Inévitablement l'échec de leur relation se profile. Elle détricote leur histoire et à travers elle, celle de toute une classe d'âge qui prend conscience du monde qui l'entoure. Sans être tout à fait effrayant, il n'est pas franchement réjouissant. 

S'il est vrai que l'écriture de Lola Nicolle est à la fois poétique et gracieuse, cela n'aura pas suffi à me faire oublier la mélancolie qui colle au corps de cette jeunesse désabusée. J'aurai aimé que ce roman soit plus festif.

Belle lecture !

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