dimanche 25 avril 2021

Mon avis sur "Lunch-box" d'Emilie de Turckheim

Emilie de Turckheim est l’auteure d'une dizaine de romans et de livres pour enfants. Elle a reçu plusieurs prix. Elle anime des ateliers d’écriture, notamment en milieu pénitentiaire et scolaire. Lunch-box publié chez Gallimard est son dernier roman. Il est l'un des huit finalistes du Prix du Cercle littéraire Novotel Château de Maffliers 2021, auquel je participe. Alors, vous prendrez bien un peu de drame pour le déjeuner ?

Dans la ville rêvée de Zion Heights, sur la baie du détroit de Long Island, un petit monde gravite autour de l’école bilingue : les mères délurées organisent des garden-parties, les pères, souvent absents, suivent de loin les affaires de la vie courante, les couples se font et se défont tandis que les enfants préparent le spectacle de fin d’année. Tous ont pour coqueluche Sarah, la professeur de chant, célèbre pour ses comédies musicales extravagantes. Jusqu’au jour où, par accident, elle bouleversera leurs vies et la sienne, à jamais. Ce roman lumineux, où l’émotion affleure à chaque page, explore la manière dont chacun, témoin, victime ou coupable, surmonte l’irrémédiable.

Véritable institution aux États-Unis, la Lunch-box est ce que le jambon-beurre est au déjeuner des français. C'est donc au cœur d'une ville de fiction qu'Emilie de Turckheim a choisi de nous la faire découvrir. Là, dans la baie de Long Island, les familles sont heureuses. Beaucoup de français s'y sont installés. L'école est donc bilingue. Les mamans passent leur temps à confectionner des gâteaux et à s'investir dans la vie scolaire de leurs enfants. Ces familles semblent vivre dans un monde idéal, préservées de tout, jusqu'au drame de la Lunch-box. Le vrai visage des uns et des autres va-t-il enfin se révéler ?

Lunch-box est un récit choral binaire. Il y a l'avant et l'après le drame. 
En premier lieu, l'auteure nous plonge dans l'ambiance. Tout commence avec la gourmandise de M. Patok. Un vieux Monsieur prêt à tout, notamment à traverser la ville, pour se délecter de son péché mignon, un gâteau à la noix de pécan. Malheureusement, il meurt foudroyé alors qu’il n’y avait objectivement aucune raison qu'il soit touché par la foudre. Les présentations se poursuivent via une voix off qui nous campe les personnages ainsi que leur lieu de vie idyllique. Immédiatement, la tonalité m'a fait penser à Amélie Poulain. J'allais me délecter de cette Lunch-BoxJe n'en ai pas eu le temps. Question de tempo, d'accident. Si le décor reste le même, l'ambiance a littéralement changé. Nous voici propulsés dans ces lotissements typiquement américains à la Desperate Housewives. À la magie de la première partie succède une atmosphère plus superficielle, déliquescente. Les masques tombent, la vérité claque. Et à partir de cet instant, l’auteure m’a tenue à distance. En disséquant la tragédie, elle m'a projetée dans un monde dénué d’empathie, d’humanité. C'est vraiment dommage car mélanger l’univers poétique d’Amélie Poulain et celui plus superficiel des Desperate était une idée très originale. 

Quoi qu'il en soit, Lunch-box reste un roman très original pour aborder la question du deuil. De plus, Emilie de Turckheim a une belle plume et a su composer un menu tout en finesse. Alors, vous lirez bien Lunch-box pour votre déjeuner ?

Belle lecture !

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