mardi 20 avril 2021

Mon avis sur "Ces orages-là" de Sandrine Collette

Sandrine Collette n'est plus à présenter. Tous les afficionados de romans noirs connaissent sa plume, son univers et ses livres multiprimés. Alors quand un nouveau Sandrine Collette est publié, c'est toujours un évènement. Ces orages-là est paru en janvier dernier aux Éditions JC Lattès, il fait partie de la sélection du Prix Cercle littéraire château de Maffliers 2021, dont je suis membre du jury. Autant vous dire que ce roman n'a pas fait mentir la réputation de l'auteure.

Clémence a trente ans lorsque, mue par l’énergie du désespoir, elle parvient à s’extraire d’une relation toxique. Trois ans pendant lesquels elle a couru après l’amour vrai, trois ans pendant lesquels elle n’a cessé de s’éteindre.
Aujourd’hui, elle vit recluse, sans amis, sans famille, sans travail, dans une petite maison fissurée dont le jardin s’apparente à une jungle.
Comment faire pour ne pas tomber et résister minute après minute à la tentation de faire marche arrière  ?

Ces orages-là s’ouvre sur une scène de conte fantastique. Une jeune femme à moitié nue court en pleine nuit dans la forêt poursuivie par un homme. Cet homme, c'est Thomas, son compagnon. Il la terrorise. Malgré l'emprise, Clémence parvient à s'enfuir. Elle a tout quitté du jour au lendemain. Ailleurs, retirée dans une maison lugubre dotée d'un jardin en friche, Clémence va tenter de tout oublier et de se reconstruire. Elle se sent comme cette moitié de poisson qui survit dans le bassin qui orne le jardin. Cette jeune femme est amputée d'une partie d'elle-même.

Tout le propos de Ces orages-là consiste à décrire l'après, cette période synonyme de tension permanente qui habite celle qui a fui. Peut-on seulement échapper à son prédateur ? L'ombre de ce dernier rôde. À chaque coin de rue, derrière chaque nouveau visage, l'héroïne s'attend à ce que le machiavélique pervers ressurgisse. Dès lors, tout n'est que tension, oppression et c'est en apnée que la traquée tente de reprendre le cours de sa vie, de se remettre debout. Ces orages-là est un huis clos psychologique qui sonne, qui claque. Sandrine Collette parvient à plonger le lecteur dans le psyché de la bête traquée. Comme elle, le lecteur est aux aguets, il s'attend à chaque page, à chaque coin de rue à voir surgir le prédateur et il l'imagine se ruer sur sa proie. Et si finalement c'était le lecteur la proie et non cette jeune femme ? 

Vous l'aurez compris, Ces orages-là est un roman puissant. Il est haletant, prenant et angoissant à la fois. L'écriture au scalpel de l'auteure parfaitement maîtrisée nous tient en haleine du début à la fin. Un livre à ouvrir à tout prix !

Belle lecture !

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