J'ai découvert l'univers très éclectique de Laurent Malot il y a quelques mois lorsque j'étais jurée du Prix des Lecteurs 2020 du Livre de Poche. Son premier roman, De la part d'Hannah avait été sélectionné. Alors, lorsque Babelio m'a proposé de recevoir en avant-première son dernier roman, Que Dieu lui pardonne publié chez XO Éditions, j'ai tout de suite accepté.
Maya a dix-sept ans. Lorsqu’elle décide d’échapper à la violence de son père, elle trouve refuge à Fécamp, au pied des falaises. Elle se reconstruit et peut enfin se rêver un avenir : elle sera architecte.
Mais dans l’appartement mitoyen du sien, quatre enfants, de six à douze ans, sont la proie d’un homme tyrannique. Son combat, désormais, n’est plus seulement de sauver son âme, mais de les protéger.
Jamais elle n’aurait imaginé que les choses se passeraient ainsi. Elle va agir avec son cœur. Sans réfléchir. Que Dieu lui pardonne. Comme il pardonne aux lâches. Aux misérables...
Décidemment cette rentrée littéraire d'hiver est placée sous le signe des violences faites aux enfants. Entre viols et maltraitances physiques, voici de quoi déprimer. Pour autant, Que Dieu lui pardonne nous épargne. Laurent Malot ne tombe ni dans le pathos, ni la dramaturgie. Il a pris le parti de traiter ce sujet du point de vue des enfants. En se mettant à hauteur de trois pommes, il introduit fraîcheur et luminosité. Laurent Malot met en scène cinq enfants. Une adolescente qui a fui sa famille pour se libérer de ses traumatismes et une fratrie livrée à la tyrannie de leur ivrogne de beau-père. Parce que les adultes n'ont pas été capables de les protéger, de les secourir, parce qu'ils ont préféré fermer les yeux et les écoutilles, ces enfants vont s'entraider et organiser leur vie à l'abri du regard de ces lâches et dans l'indifférence la plus totale, jusqu'au jour où certains vont enfin se réveiller et s'en mêler.
Bien que certaines situations soient poignantes, d'autres révoltantes, que les réflexions du petit Lucien, la répartie de Maya soient à la fois touchantes et drôles et qu'elles permettent de tenir à distance l'horreur, il n'empêche que certaines situations entament la crédibilité de l'histoire. Pour autant, il est indispensable de traiter de ces sujets, de dénoncer l'impuissance des institutions et le silence des uns, de soutenir le combat des autres et de rappeler à ceux qui l'auraient oublié que l'enfance est sacrée et que le rôle des adultes est de préserver les enfants et non pas de les maltraiter.
Malgré sa thématique ce roman reste tout à fait abordable. La plume de Laurent Malot est simple et limpide. Outre les quelques invraisemblances, Que Dieu lui pardonne reste agréable à lire.
Belle lecture !
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