mercredi 22 août 2018

Mon avis sur "Poupée volée" d'Elena Ferrante

Décidément, j'ai du mal avec Elena Ferrante... Souvenez-vous je suis l'une des rares à ne pas avoir été embarquée par sa saga L'amie prodigieuse que j'ai finalement abandonnée à peine le second tome achevé. J'avais dans ma PAL Poupée volée, alors cet été sur la plage, j'ai récidivé.

Leda est enseignante à l'université de Florence. Seule depuis que ses deux filles sont parties rejoindre leur père au Canada, elle passe quelques semaines au bord de la mer. Parmi les estivants qu'elle observe chaque jour sur la plage, elle s’intéresse à une véritable tribu. Elle se lie d'amitié avec Nina, une jeune femme mariée à un homme plus âgé et à sa fille Elena. Cette rencontre constitue pour Leda l'occasion de réfléchir aux rapports qu'elle entretient avec ses propres filles, qu'elle a abandonnées pendant trois ans alors qu'elles étaient encore petites, mais également à une maternité qu'elle n'a jamais pleinement assumée. Tout s'accélère lorsque la petite Elena perd sa poupée et que Leda constate que c'est toute une famille qui se mobilise pour la retrouver. Mais pourquoi Leda a-t-elle substitué la poupée ? 

Poupée volée est l'un des premiers romans d'Elena Ferrante. Il a été publié chez Folio alors que le troisième opus de sa célèbre saga napolitaine était attendu. Si l'écriture et le style de l'auteure ne sont pas désagréables, c'est le mal-être et l'univers dans lequel évolue cette femme au demeurant parfaitement restitués, qui rendent la lecture de ce court roman pesante. En effet, qu'est-ce qui a poussé Leda à voler la poupée de cette petite fille ? Qu'est-ce qui pousse cette même femme à participer activement à la battue qui est organisée sur la plage pour la retrouver ? On ne le sait pas vraiment, mais son geste insensé est le catalyseur d'une introspection, d'un huis clos entre le passé et le présent de cette femme qui oscille entre raison et la folie. Elle, qui n'a pas su accueillir la maternité, qui n'a pas su concilier vie professionnelle et vie familiale, qui a fait le choix d'abandonner ses filles, jalouse cette jeune femme qu'elle observe et qui développe des liens maternels forts avec sa petite fille. Leda est torturée par les rapports mère-filles, c'est une mère dénaturée. 

On referme Poupée volée avec une étrange impression de malaise. J'ai dans ma PAL un autre roman d'Elena Ferrante, Les jours de mon abandon, j'avoue ne pas être pressée de le lire.

Belle lecture !

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