mercredi 3 juin 2020

Mon avis sur "Tout le bleu du ciel" de Mélissa Da Costa

Mélissa Da Costa est une romancière française. Tout le bleu du ciel est son premier roman, publié initialement sous le titre Recherche compagnon(ne) de voyage pour ultime escapade. Il fait partie de la sélection du Prix des Lecteurs 2020 du Livre de Poche.

Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.
Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence. Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.

Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même. Inspiré par sa singulière compagne de voyage et la citation de Confucius, Émile va entreprendre ce grand voyage intérieur dans lequel il entraînera Joanne sans qu'il ne l'ait prémédité. À l'âge où l'on a la vie devant soi, à l'âge où l'on ne pense qu'à dévorer l'existence, Émile est en sursis. Atteint d'une maladie incurable qui va inéluctablement générer une perte d'autonomie et de mémoire, il n'a plus que quelques mois à vivre. Alors plutôt que de se lamenter sur son sort et faire subir cette injustice à son entourage, il choisira la liberté. C'est donc au volant de son Combo fraîchement acquis, qu'il s'évadera. Libéré de toute contrainte hospitalière, de tout protocole de soins, il part. Il part non pas pour fuir, mais pour vivre. Partir pour vivre intensément le temps qu'il lui reste. Partir pour aller à la rencontre de soi, des autres, de tout ce qui l'entoure. Partir pour enfin apprendre à regarder, à observer et à comprendre. 

Tout le bleu du ciel est un premier roman tout en émotions subtiles, un roman qui traite de la résilience et qui recentre les sans ciel, sur l'essentiel. Une question de fond nous taraude toute la lecture durant, faut-il être au pied du mur pour s'émerveiller des petits riens du quotidien, pour apprécier à sa juste valeur la vie, pour saisir la beauté de la nature environnante ou tout simplement l'instant présent ? 

Tout le bleu du ciel aurait pu être un roman dégoulinant de mièvrerie, à dire vrai, telle était ma crainte, mais la plume de Melissa Da Costa alliant simplicité et authenticité et surtout l'habile dosage de bons sentiments et d'humanité qui habitent ses personnages, agrémenté d'une bonne dose d'humour et d'autodérision, nous en éloigne. De surcroît et bien que la fin soit sans issue, Tout le bleu du ciel célèbre la vie. 

C'est donc apaisé que l'on quitte Émile et Joanne, que l'on referme cet imposant premier roman (838 pages tout de même !) qui nous rappelle, s'il en était encore besoin après la période inédite que nous venons de traverser, combien la vie est belle et l'urgence qu'il y a à l'apprécier à sa juste valeur. Alors, laissez-vous tenter et venez donc faire le tour de vous-même...

Belle lecture !

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