Le bal des folles publié chez Albin Michel est le premier roman de Victoria Mas. Et pour une toute première fois, elle fait fort cette jeune auteure. Elle a déjà remporté le Prix Renaudot des lycéens, le Prix Stanislas et le Prix Première Plume. Et qui dit premier roman, dit 68 premières fois, évidemment !
Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange bal des folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires.
Réparti sur deux salles - d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques - ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise, Thérèse et Geneviève.
Si vous vous demandez à quoi peu bien ressembler une hystérique, aucun doute, Le bal des folles est pour vous. Vous venez de décrocher un billet pour l’événement tant convoité du Tout-Paris à la mi-carême. Enfilez votre plus beau déguisement et venez assister à ce zoo costumé, venez observer toutes ces femmes qui pour la plupart ont commis l'unique erreur d'être sorties des sentiers battus. Et oui, c'est qu'à l'époque il était mal venu pour certaines femmes d'être excentriques, mélancoliques ou simplement d'exprimer leurs opinions, de révéler ce qu'il pouvait se passer dans l'intimité d'un foyer ou encore de tenir tête à la gent masculine. Toute récalcitrante malade ou non était enfermée d'autorité à la Salpêtrière. Le Professeur Charcot, figure imposante de l'hôpital, un brin sombre, homme inatteignable, pouvait alors s'adonner à des séances d'hypnose devant un public tout acquis à sa cause. Servir sa réputation plutôt que de chercher à guérir, tel était le but de ces séances. D'ailleurs à quoi bon vouloir soigner puisque ces femmes pour la plupart n'étaient même pas souffrantes ? Si elles souffraient, ce n'était que d'injustice, d'incompréhension.
Et c'est justement toute la démarche de Victoria Mas qui dénonce à travers Le bal des folles le peu de considération que la Société bourgeoise du XIXe siècle manifestait à l'égard des femmes. Néanmoins, elle a choisi de les mettre à l'honneur, cantonnant les hommes a un rôle secondaire. Ces hommes à l'esprit étroit semblaient avoir tellement peur des femmes, de leur corps qu'ils ne comprenaient pas, qu'ils préféraient les museler en les enfermant plutôt que d'avoir le courage de les affronter. Très en vogue à cette époque, Victoria Mas a introduit une part de fantastique dans sa narration pour évoquer le spiritisme. Celles qui le pratiquaient étaient mises au ban, internées.
Le bal des folles est un premier roman particulièrement réussi. Le classicisme de l'écriture et des dialogues rendent sa lecture très agréable, le sujet de fond nécessairement révoltant et qui n'est pas sans rappeler un asile situé outre-manche où le vendredi les patients dansaient sous l’œil observateur du Dr Charles Fuller (vous aurez très certainement reconnu la référence à La salle de bal, d'Anna Hope) interpelle, marque les esprits et pas uniquement ceux qui font tourner les tables...
Belle lecture !
Si vous vous demandez à quoi peu bien ressembler une hystérique, aucun doute, Le bal des folles est pour vous. Vous venez de décrocher un billet pour l’événement tant convoité du Tout-Paris à la mi-carême. Enfilez votre plus beau déguisement et venez assister à ce zoo costumé, venez observer toutes ces femmes qui pour la plupart ont commis l'unique erreur d'être sorties des sentiers battus. Et oui, c'est qu'à l'époque il était mal venu pour certaines femmes d'être excentriques, mélancoliques ou simplement d'exprimer leurs opinions, de révéler ce qu'il pouvait se passer dans l'intimité d'un foyer ou encore de tenir tête à la gent masculine. Toute récalcitrante malade ou non était enfermée d'autorité à la Salpêtrière. Le Professeur Charcot, figure imposante de l'hôpital, un brin sombre, homme inatteignable, pouvait alors s'adonner à des séances d'hypnose devant un public tout acquis à sa cause. Servir sa réputation plutôt que de chercher à guérir, tel était le but de ces séances. D'ailleurs à quoi bon vouloir soigner puisque ces femmes pour la plupart n'étaient même pas souffrantes ? Si elles souffraient, ce n'était que d'injustice, d'incompréhension.
Et c'est justement toute la démarche de Victoria Mas qui dénonce à travers Le bal des folles le peu de considération que la Société bourgeoise du XIXe siècle manifestait à l'égard des femmes. Néanmoins, elle a choisi de les mettre à l'honneur, cantonnant les hommes a un rôle secondaire. Ces hommes à l'esprit étroit semblaient avoir tellement peur des femmes, de leur corps qu'ils ne comprenaient pas, qu'ils préféraient les museler en les enfermant plutôt que d'avoir le courage de les affronter. Très en vogue à cette époque, Victoria Mas a introduit une part de fantastique dans sa narration pour évoquer le spiritisme. Celles qui le pratiquaient étaient mises au ban, internées.
Le bal des folles est un premier roman particulièrement réussi. Le classicisme de l'écriture et des dialogues rendent sa lecture très agréable, le sujet de fond nécessairement révoltant et qui n'est pas sans rappeler un asile situé outre-manche où le vendredi les patients dansaient sous l’œil observateur du Dr Charles Fuller (vous aurez très certainement reconnu la référence à La salle de bal, d'Anna Hope) interpelle, marque les esprits et pas uniquement ceux qui font tourner les tables...
Belle lecture !
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