A l'aube de ses quatre-vingt-dix ans, elle nous a quittés. Unanimement, nous l'avons pleurée. Elle est de ces personnes qui ont eu une vie hors du commun. Elle, c'est Simone Veil bien évidemment. Femme de lettres, c'est à Guy de Maupassant qu'elle a emprunté le titre de sa biographie, Une vie. Sa vie n'était pas une simple vie, c'était une vie exceptionnelle, une vie qui force le respect. Jugez plutôt !
Simone Veil est l'une des figures politiques françaises les plus populaires. Plutôt discrète, elle a accepté il y a une dizaine d'années de se raconter. Ma vie, c'est son histoire, l'histoire d'un parcours hors norme.
Avec beaucoup de pudeur et de retenue, Simone Jacob évoque une enfance heureuse entourée de ses parents, ses sœurs et de son frère jusqu'au jour où elle sera déportée à Auschwitz. Elle n'avait que seize ans. Elle y vivra l'innommable, y perdra sa mère à qui elle vouait une véritable adoration, son père et son frère. Rescapée et déterminée, elle entreprend six mois après sa libération, des études de droit, tout en suivant les cours à Sciences Po. Elle fut l'une des premières femmes à s'y inscrire. Elle y rencontrera celui qui deviendra son mari, Antoine Veil. Mère de trois enfants, femme indépendante, elle est farouchement décidée à concilier vie professionnelle et vie privée. Brillante juriste, elle entrera dans la magistrature en 1957. Elle y côtoiera les plus éminents juristes, ceux que des générations d'étudiants en droit auraient rêvé de rencontrer. Travaillant à l'administration pénitentiaire et constatant que le régime des femmes détenues était beaucoup plus dur que celui des hommes, elle s'en saisira et s'attachera à l'améliorer. Les rencontres se succèdent, les opportunités se multiplient jusqu'au jour où Simone Veil se verra confier le Ministère de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle mènera à son terme la réforme sur l'IVG qui avait été initiée sous le Gouvernement Messmer et que le décès brutal de Georges Pompidou stoppa net. C'est cette loi, son discours à l'Assemblée Nationale et les débats houleux qui ont suivi, qui révèleront Simone Veil au grand public. Femme d'engagement et de convictions, c'est avec une très grande dignité qu'elle encaissera les critiques les plus douteuses notamment celles se référant au nazisme. À cette époque personne ne savait encore que Simone Veil avait été déportée, ni ce qu'elle avait enduré. Cette loi votée, sa popularité ne cessera de s'accroître. Simone Veil poursuivra sa mission en toute discrétion, tout en s'intéressant à la question de l'Europe. Ses convictions et son positionnement la conduiront au Parlement Européen, d'abord en qualité de députée, puis en tant que Présidente de cette assemblée. En 1993, elle rejoindra le gouvernement d’Édouard Balladur en tant que ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, puis deviendra membre du Conseil constitutionnel en 1998 pour une durée de neuf ans. De 2000 à 2007, elle sera présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Une vie s'achève en 2007, mais pas celle Simone Veil. Ironie du sort, cette femme au destin exceptionnel qui aurait pu mourir à Auschwitz a été élevée au rang des immortels le 20 novembre 2008 en entrant à l'Académie Française.
Une vie est bien plus qu'une simple biographie. C'est un témoignage d'un parcours de vie hors du commun que Simone Veil évoque avec pudeur, dignité et humilité. En se livrant, c'est avant tout le portrait d'une femme volontaire, déterminée et profondément humaine qu'elle nous dévoile. Jamais agressive, elle a toujours défendu ses idées avec détermination. Toutes ses actions, toutes les responsabilités qu'elle a assumées ont toujours été en adéquation avec ses convictions et son éthique. Néophyte en politique, c'est son intelligence, son ouverture d'esprit, sa curiosité et sa droiture qui lui ont permis de réussir. De toute sa vie, elle n'a jamais transigé pour des raisons électorales ou partisanes avec ses convictions, pas comme certains hommes politiques, qu'elle égratigne au passage. Même si elle est devenue immortelle, Simone Veil n'est plus depuis le 30 juin dernier, cette biographie est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir son parcours exceptionnel. Elle restera pour beaucoup, pour moi en particulier, un modèle. Je me réjouis de savoir qu'on lui ouvre grand les portes du Panthéon, à n'en pas douter, elle y a toute sa place.
Une vie est bien plus qu'une simple biographie. C'est un témoignage d'un parcours de vie hors du commun que Simone Veil évoque avec pudeur, dignité et humilité. En se livrant, c'est avant tout le portrait d'une femme volontaire, déterminée et profondément humaine qu'elle nous dévoile. Jamais agressive, elle a toujours défendu ses idées avec détermination. Toutes ses actions, toutes les responsabilités qu'elle a assumées ont toujours été en adéquation avec ses convictions et son éthique. Néophyte en politique, c'est son intelligence, son ouverture d'esprit, sa curiosité et sa droiture qui lui ont permis de réussir. De toute sa vie, elle n'a jamais transigé pour des raisons électorales ou partisanes avec ses convictions, pas comme certains hommes politiques, qu'elle égratigne au passage. Même si elle est devenue immortelle, Simone Veil n'est plus depuis le 30 juin dernier, cette biographie est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir son parcours exceptionnel. Elle restera pour beaucoup, pour moi en particulier, un modèle. Je me réjouis de savoir qu'on lui ouvre grand les portes du Panthéon, à n'en pas douter, elle y a toute sa place.
Une vie est un témoignage de vie à lire et à relire, de même que le discours que Simone Veil a prononcé devant l'Assemblée Nationale le 26 Novembre 1974 lequel est annexé à cette biographie. Il est d'une exceptionnelle qualité.
Belle lecture !
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