Mon aventure en tant que jurée du Prix du meilleur roman des Éditions Points touche presque à sa fin... L'avant-dernier livre de la sélection 2016, Les partisans, a une résonance toute particulière pour son auteur.
Aharon Appelfeld est né en 1932 à Czernowitz en Bucovine. Quand la guerre éclate, sa famille est envoyée
dans un ghetto. En 1940 sa mère est tuée, son père et lui sont séparés
et déportés. À l'automne 1942, Aharon Appelfeld s'évade du camp de
Transnistrie. Recueilli en 1945 par l’Armée rouge, il traverse l’Europe
pendant des mois avec un groupe d’adolescents orphelins, arrive en
Italie et, grâce à une association juive, s’embarque clandestinement
pour la Palestine où il arrive en 1946. À la fin des années 1950, il
décide de se tourner vers la littérature et se met à écrire en hébreu. Aharon Appelfeld est l'un des plus grands écrivains juifs de
notre temps. Il a publié une trentaine de livres, principalement des
recueils de nouvelles et des romans.
Les partisans ce sont des jeunes juifs
constitués en armée de fortune qui durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, ont organisé, malgré le froid et la faim, dans les
forêts d’Ukraine leur résistance pour lutter contre l'armée allemande.
Sous le commandement de leur chef de guerre et guide spirituel, Kamil, ce groupe composé d’hommes, de femmes et d’enfants n'ont qu'un but, faire dérailler les trains, sauver des Juifs et atteindre "la cime", un lieu à la fois géographique et spirituel. C'est Edmund, un jeune juif de dix-sept ans, qui nous narre Les partisans. Edmund a fui vers les
montagnes, abandonnant ses parents sur le quai d'une gare en route vers
les camps. Empreint d'un fort sentiment de culpabilité qui ne le
quitte jamais, il nous décrit la préparation des actions des partisans, l'organisation de leur survie en ce milieu hostile balayé par le vent, le froid et la neige. Il nous livre leur réflexion, leur méditation sur leur spiritualité.
Les partisans est un roman largement inspiré de la vie de son auteur. Les chapitres sont brefs, l'écriture fluide, le style simple et dépouillé. Action et méditation ne cessent de se répondre. Malgré la gravité des propos et leur intérêt, la construction de ce roman qui s'apparente à un conte, une fable, ne m'a pas vraiment emportée au cœur des forêts d’Ukraine. J'ai eu le sentiment que le tout était déshumanisé, désincarné. Ce témoignage doit néanmoins être lu pour que l'on se rappelle de l'Histoire et que l'on n'oublie jamais.
Belle lecture !
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