dimanche 3 décembre 2017

Mon avis sur "Le jour des morts" de Nicolas Lebel

C'était un de mes objectifs, découvrir l'univers de Nicolas Lebel. Et comme novembre rime avec Toussaint, rien de mieux que de lire Le jour des morts. Un polar de saison, mais pas que...
 
Paris à la Toussaint. Le capitaine Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour sont appelés à l'hôpital Saint-Antoine : un patient vient d'y être empoisonné. Le lendemain, c'est une famille entière qui est retrouvée sans vie dans un appartement des Champs-Élysées. Puis un couple de retraités à Courbevoie... Tandis que les cadavres bleutés s'empilent, la France prend peur : celle qu'on surnomme bientôt l'Empoisonneuse est à l'œuvre et semble au hasard décimer des familles aux quatre coins de France depuis plus de quarante ans. Les médias s'enflamment alors que la police tarde à arrêter la coupable et à fournir des réponses : qui est cette jeune femme d'une trentaine d'années que de nombreux témoins ont croisée ?
 
Dès les premières pages, nous voici embarqués aux côtés du capitaine Mehrlicht et son équipe aussi réduite que soudée. D’emblée, ce sont les personnages qui attirent. Ils ont tous de l'épaisseur, sont tous parfaitement travaillés, racés.  Mehrlicht est une espèce d'ours mal léché au grand cœur et à la répartie aux petits oignons. C'est un régal de lire les bons mots de cet épicurien. Quant au lieutenant Dossantos, c'est un flic érudit, passionné, capable pour chaque infraction de citer précisément l'article du Code pénal qui la sanctionne. Sophie  Latour est la touche féminine de l'équipe. Amoureuse d'un sans-papier, elle n'a qu'une obsession, le faire naturaliser. Et pour compléter ce fabuleux trio, voici que débarque un stagiaire, Lagnac. Un beau gosse insupportable, fils de... Une vraie caricature de sale type, qui sans le piston de son père ne serait bon qu'à faire le café. Et encore...

Côté intrigue, nous ne sommes pas en reste. Elle est parfaitement construite, rythmée. Tout commence à l'hôpital Saint-Antoine à Paris pour nous embarquer dans le limousin nous renvoyant à une époque sombre de notre histoire. Aucun temps mort, l'intrigue court sur plusieurs générations. En parallèle de l'enquête on croise un collectionneur amoureux de beaux livres anciens et son bouquiniste passionné, des hommes et femmes de pouvoir qui viennent alimenter l'intrigue sans oublier la référence au plaidoyer contre la peine de mort de Victor Hugo.

Le jour des morts est un polar de très bonne facture. Nicolas Lebel, linguiste et enseignant, nous propose une écriture riche, des personnages hauts en couleurs qui ont de l'épaisseur, une intrigue parfaitement ficelée. Tout est réuni  pour oublier la grisaille automnale et passer un très bon moment.
 
Belle lecture !
 

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