lundi 14 octobre 2024

Mon avis sur "Un printemps en moins" d'Arnaud Dudek

Arnaud Dudek se présente sur son compte Instagram comme étant écrivain, de temps à autres. Sinon, il a participé à plusieurs revues, dont Les Refusés, la Revue Décapage, Tempo, ou encore Rouge Déclic. Il est également le cofondateur des rencontres littéraires AlternaLivres. J'ai lu son dernier roman Un printemps en moins (Les Avrils) grâce à Babelio et sa Masse critique de la rentrée.

Gabriel a 14 ans. Un âge en principe insouciant, fait de parties de foot, d’amitiés, de premiers flirts. Sauf que Gabriel est dans un lit d’hôpital, plongé dans le coma. En suivant ses pensées, mais aussi celles de son père et d’une enseignante qui n’ont rien vu venir, le puzzle du drame se recompose. Les moqueries en classe, les injures incessantes, les photomontages immondes sur les réseaux sociaux. Jusqu’au matin où Gabriel n’a plus pu supporter. Durant ce printemps volé à sa vie, tous revisitent leurs vulnérabilités pour y puiser la tendresse qui permet de se reconstruire
.

Un printemps en moins c'est trois voix pour comprendre ce qui a poussé Gabriel à passer à l'acte. Celle de son père, de sa prof de français et la sienne. Comment les deux premiers ont-ils pu passer à côté de son mal-être, à côté de tout ce que les autres lui faisaient subir constamment ? Comment un collégien comme tant d’autres en est-il arrivé à cela ? Pourquoi alors qu’à son âge il devrait courir après une balle, les filles et tout ce qu’il aime, Gabriel se retrouve immobilisé sur un lit d’hôpital entre la vie et la mort ?
Un printemps en moins c'est trois voix pour décrire l'indescriptible, la violence subie sans répit qui se prolonge hors la classe, la culpabilité de ceux qui n'ont rien vu venir, de ceux qui, trop préoccupés par leurs propres problèmes, n'ont pas su détecter la souffrance de cet enfant et qui n'ont pas pu agir pour empêcher ce geste.
Un printemps en moins c'est trois voix pour expliquer, pour sensibiliser et pour qu'un jour le harcèlement scolaire qui blesse, qui tue, cesse.

En alternant les voix, en reconstituant le puzzle au gré des déclarations des uns et des autres, en écrivant des chapitres courts mais percutants, Arnaud Dudek permet au lecteur de plonger pleinement dans ce printemps en moins. Ses propos font l’effet d’un uppercut et nous laissent sans voix.

Lorsque l'on sait que plus d’un élève par classe est en moyenne victime de harcèlement scolaire selon les résultats d’une grande enquête nationale,  que 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement, on ne peut qu'espérer que Un printemps en moins soit lu pour que chacun prenne conscience de la gravité des situations vécues par les enfants et que tous ensemble nous luttions contre ce fléau.

Un grand merci aux Editions Les Avrils et à la Masse critique Babelio de septembre pour cette lecture responsable !

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