dimanche 15 février 2015

Mon avis sur "Le quatrième mur" de Sorj Chalandon

Paris 1974, imaginez-vous battre le pavé parisien, aux cris de "Palestine vaincra", un homme à proximité au souffle court répond "Palestine vivra".

Alors, vaincre ou vivre ?
 
L'idée de Sam était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth.
Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
 
Samuel était grec. Juif, aussi. Le frère de Georges en quelque sorte. Un jour, il lui a demandé de participer à cette trêve poétique.
Il lui a fait promettre. Il lui ai dit oui. Georges délaissera les siens pour honorer son engagement. Il ira à Beyrouth le 10 février 1982 afin de convaincre des acteurs de toute nationalités, religions,  de tous bords de jouer cette pièce : elle serait un répit dans la guerre, et chacun, le temps d'une représentation, devrait oublier son camp.

Pari impossible ou espoir fou ?
 
Profondément humaniste, magnifique et désespéré ,"Le Quatrième Mur" est le récit d'une utopie et une ode à la fraternité. Pour autant, l'auteur ne nous épargne pas la réalité de la guerre, les traumatismes des bombardements, les corps et les âmes déchiquetés. Il dégaine les mots comme d'autres les balles et leur puissance nous fait vaciller.

On ne sort pas indemne de la lecture de ce livre.
 
A lire, relire et à faire lire...

Bonne lecture & bonne chance au Quatrième mur que je sélectionne sans hésitation pour concourir au Prix des Lecteurs !


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