tag:blogger.com,1999:blog-33901362088032734612024-03-15T10:00:05.688+01:00The Fab's blogFab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.comBlogger456125tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-47960510591345319412023-10-30T15:15:00.006+01:002023-10-30T15:56:55.734+01:00Mon avis sur "L'amour" de François Bégaudeau<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;">François Bégaudeau est un écrivain, critique littéraire et scénariste français. Auteur de nombreux romans, on lui doit le fameux <i><a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Entre-les-murs">Entre les murs</a></i></span><span style="font-size: large;">, inspiré par son expérience d'enseignant en ZEP au Collège Mozart à Paris qui lui a valu le Prix France Culture-Télérama et </span><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;">la Palme d'or au Festival de Cannes 2008 puisque ce roman </span></span><span style="font-size: large;">a été porté à l'écran par Laurent Cantet. </span><span style="font-size: large;"><span>Pour cette rentrée littéraire, l'auteur vient nous raconter </span><i>L'amour</i><span> (<a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Verticales/Verticales/L-amour">Éditions Verticales</a>). Et c'est exactement ce dont nous avions besoin !</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWxDjdiBFI6XpGZP_CE2BkZDgisukw49hq6ogM-POQJfnSU8GdLyGljubsGIw0SJ0ys4_ehpDwwRKrS1Iy7EKxLVn8q8GCL4aEKZPxruBji_k6FSjMQP7DMxEI4Bv-6NxJzJ9RrWzsaokIBCtFr9keI9CsbaFSDVj7pkKeK3MSkV-RmVPvVPhuTDOUmHf5/s718/L'amour.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="718" data-original-width="490" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWxDjdiBFI6XpGZP_CE2BkZDgisukw49hq6ogM-POQJfnSU8GdLyGljubsGIw0SJ0ys4_ehpDwwRKrS1Iy7EKxLVn8q8GCL4aEKZPxruBji_k6FSjMQP7DMxEI4Bv-6NxJzJ9RrWzsaokIBCtFr9keI9CsbaFSDVj7pkKeK3MSkV-RmVPvVPhuTDOUmHf5/s320/L'amour.jpg" width="218" /></a></div>J’ai voulu raconter l’amour tel qu’il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même.</div><div>Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l’un de l’autre. C’est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n’est pas sûr.</div><div><br /></div><div><i>L'amour</i> entre ces deux-là s'écrit sans majuscule et en moins d'une centaine de pages. Pourtant, il a duré une cinquantaine d'années. Un amour simple et ordinaire à l'instar de la vie de Jeanne et Jacques Moreau. Elle est réceptionniste dans un hôtel, il travaille dans l’entreprise de maçonnerie de son père. Entre eux, pas de coup de foudre, pas de passion dévorante, juste une attirance qui au gré des rencontres va les mener devant Monsieur le Maire. S'ensuit le petit pavillon, l'enfant que l'on n'a pas vu grandir et voilà qu'arrivent déjà les petits-enfants. La vie sans histoire des Moreau défile au gré des pages. Une vie simple ancrée dans le quotidien, parsemée de chamailleries, d'instants bonheurs mais également de petits et grands malheurs. </div><div><i><br /></i></div><div><i>L'amour </i>est autant d'instantanés mis bout à bout. En effet, ce roman se lit comme on feuillèterait un album de famille dont les photos auraient jauni. Avec mélancolie. On constate que le temps file, que les choses évoluent. Les téléphones sont à touches, les bouteilles de soda en plastique, les mouchoirs en papier, les têtes d’hommes nues, les machines à coudre envolées, le papier peint suranné, les baguettes tradition, les wagons non-fumeurs, les shorts de foot longs. Ils vieillissent ensemble et puis un jour l'un des deux disparaît. Alors l'autre survit.</div><div><br /></div><div>Aucun doute, François Bégaudeau nous offre un petit bijou éminemment touchant, empli de tendresse. Certes <i>L'amour</i> qui unit Jeanne et Jacques n'est pas grandiloquent, mais il est profond et sincère. Il s'est construit à deux. Au jour le jour. Jusqu'à ce qu'elle devienne sa compagne et lui son compagnon. Jusqu'à ce que l'ordinaire devienne extraordinaire. Pour preuve, la longévité de leur couple ! Finalement, il n'y a pas que les amours impossibles qui fendent les cœurs, mouillent les yeux, il y a aussi celles ordinaires qui nous narrées avec brio. À lire d'une traite.</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-3739828163579421202023-10-22T17:45:00.002+02:002023-10-30T15:48:11.827+01:00Mon avis sur "Au sol" de Charlotte Milandri<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: inherit;">Avocate de formation, Charlotte Milandri est une amoureuse des mots. Pour preuve, elle est la fondatrice de l'association </span><a href="https://68premieresfois.wordpress.com/" style="font-family: inherit;">68 premières fois</a><span style="font-family: inherit;">, association qui met en lumière les premiers romans et leurs auteurs et développe des actions littéraires en milieu carcéral. Ceux qui me suivent savent que depuis plusieurs années je suis une inconditionnelle du projet associatif des 68 premières fois, lequel m'a permis de découvrir de nouvelles plumes de qualité. C'est donc à travers sa passion et les évènements qu'elle et ses comparses ont pu organiser que j'ai rencontré Charlotte Milandri. Une femme discrète, que l'on devine plus à l'aise derrière les projecteurs que sous leurs feux. Une femme qui, à l'instar de son </span>héroïne, a<span style="font-family: inherit;"> opéré un virage à 180 degrés </span>puisqu'elle a troqué sa robe d'avocate pour les livres. Charlotte Milandri est aujourd'hui responsable <span style="font-family: inherit;">du service éditorial et des ateliers à l'école d'écriture </span><a href="https://lesmots.co/" style="font-family: inherit;">Les Mots</a><span style="font-family: inherit;">. </span><i style="font-family: inherit;">Au sol</i><span style="font-family: inherit;"> (</span><a href="https://editionsdesequateurs.fr/auteur/Charlotte-Milandri/266816">É</a><a href="https://editionsdesequateurs.fr/auteur/Charlotte-Milandri/266816"><span style="font-family: inherit;">ditions des </span>É</a><span style="font-family: inherit;"><a href="https://editionsdesequateurs.fr/auteur/Charlotte-Milandri/266816">quateurs</a>) est son premier roman.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwOkDr3lNeRl08-KchUfvqyb9mnBu3JM4PvVvtyWVEILasxiiwHl8Kbg7oQijlhMfJACAAt9hXmiNSkdNHowEJJgvo3JPUbQ9VfX-rk5NidRZYshopCuK2UTXuzo02T0yD9YRolKwf1oNknFAg8LiVqcKFPyzeyG9hP06aP1yLYiQA-MhArl23TV3UdB0W/s411/C%20Milandri%20Au%20sol.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" data-original-height="411" data-original-width="275" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwOkDr3lNeRl08-KchUfvqyb9mnBu3JM4PvVvtyWVEILasxiiwHl8Kbg7oQijlhMfJACAAt9hXmiNSkdNHowEJJgvo3JPUbQ9VfX-rk5NidRZYshopCuK2UTXuzo02T0yD9YRolKwf1oNknFAg8LiVqcKFPyzeyG9hP06aP1yLYiQA-MhArl23TV3UdB0W/s320/C%20Milandri%20Au%20sol.jpg" width="214" /></span></a></div><span style="font-size: large;">Découper les courgettes en cubes réguliers, préparer le poulet du dimanche, sourire, oui, merci, tout va bien : cette vie-là, Claire n’en peut plus, n’en veut plus. Elle, la petite fille autrefois si docile, la jeune femme bien comme il faut, l’avocate toujours irréprochable, toujours discrète, crève de cette vie sans couleurs, sans passion, sans surprise.</span></div><div><span style="font-size: large;">Elle voudrait hurler pour faire s’écrouler les murs immaculés de cette maison où rien ne fait plus écho, claquer la porte, sentir son corps désirant, faire enfin naître le feu allumé dix ans plus tôt dans les flammes de la folle création d’un homme : Jackson Pollock.</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Ne vous fiez pas aux apparences. Bien que Claire soit à l'abri avec sa vie de famille conventionnelle, un garçonnet craquant et si sage, un mari aimant, un métier qui claque, elle n'en peut plus. Claire suffoque de cette vie où les sans s'empilent. Sans surprise. Sans inattendu. Sans déviation. Sans risque. Sans désir. Sans envie. Elle voudrait être bousculée Claire. Percutée. Oui, percutée. Exactement comme lorsqu'enfant elle a vu pour la première fois cette toile de Jackson Pollock. C'était à l'occasion d'une sortie scolaire au musée. La petite Clara qui visite le Palais la renvoie à cette époque, à ses émotions. Les mêmes qu'elle a ressenti à New York lorsqu'à l'occasion de son voyage de noces, elle a revu cette toile. Claire s'éteint. Elle se meurt. Jusqu'au jour où elle sombre. Elle ne veut que lui. Celui qui mort, lui tord le ventre. Elle veut être sa créature et qu'il soit la sienne. Elle ne veut que cela depuis qu'elle l'a rencontré, depuis qu'elle accumule les tubes de peinture. Plus que tout, elle veut le rejoindre lui et son univers. Alors Claire se laisse partir. Elle accélère la chute. Sombre. <i>Au sol</i>.</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Pour un premier roman, Charlotte Milandri a frappé fort. <i>Au sol </i>est un uppercut à l'écriture âpre et saisissante qui coupe le souffle et vous laisse à terre. Ce livre est aussi dérangeant qu'intense comme peut l'être le processus de création artistique. À travers Claire, l'auteure nous (se) rappelle, s'il en était besoin, combien il est urgent de vivre, d'être accompli. Se réaliser tout simplement. Se libérer de ses chaînes, des conventions sociales et être soi. Et s'il faut sombrer pour y parvenir, alors s'engouffrer. Comme Jackson Pollock, flirter avec la folie, mais ne pas se vautrer dedans. Créer son univers. <i>Au sol</i> est un roman audacieux qui devrait ravir tous ceux que les romans insipides ennuient. Un grand bravo à Charlotte Milandri qui fait une entrée fracassante de l'autre côté.</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Belle lecture !</span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-18346808223256964992023-09-29T18:22:00.000+02:002023-09-29T18:22:40.355+02:00Mon avis sur "Fuir l'Eden" d'Olivier Dorchamps
<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;">Toujours difficile de revenir sur le devant de la scène littéraire après un remarquable premier roman de surcroît, lorsqu'il a été treize fois primé. On imagine que pour celui qui suit, l'auteur doit être attendu au coin du bois. Si tant est qu'il en était un pour lui, je peux vous assurer qu'Olivier Dorchamps a relevé ce challenge haut la main. En effet, après <i><a href="https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/01/mon-avis-sur-ceux-que-je-suis-dolivier.html">Ceux que je suis</a>, </i>il a enchainé avec <i>Fuir l'Eden</i> (<a href="https://www.finitude.fr/index.php/livre/fuir-leden/">Éditions Finitude</a>) un roman si percutant que l'on voudrait qu'il ne se termine jamais...</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMCz1_qWbd9AasueSyzyRfatgha3TC3q69KoLARY1GOoFlhbXUXGYmShBbSDPC0zddV3F2Wkcmriw7QpvoOyRAzCvGuGFu6oz8Se8ICH3jiwURA4G4Gso56CGlTyQq5Zn2KkKZScfFH_tzrqRO3ob2LCE_3NPWwYH8jMidovSuf3mQnv0RD7JsOwlD153L/s330/Fuir%20lEden.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="330" data-original-width="223" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMCz1_qWbd9AasueSyzyRfatgha3TC3q69KoLARY1GOoFlhbXUXGYmShBbSDPC0zddV3F2Wkcmriw7QpvoOyRAzCvGuGFu6oz8Se8ICH3jiwURA4G4Gso56CGlTyQq5Zn2KkKZScfFH_tzrqRO3ob2LCE_3NPWwYH8jMidovSuf3mQnv0RD7JsOwlD153L/s320/Fuir%20lEden.jpg" width="216" /></a></div>« Elle a mon âge. Ses yeux clairs ont peu dormi. Elle est jolie, perdue dans sa solitude. Elle doit porter un peu de rouge à lèvres mais c’est discret. Comme elle. Une fille invisible au rouge à lèvres discret. Elle me rappelle ma mère ; des bribes de ma mère. Sa douceur. Sa mélancolie. Sa fragilité. Comme un puzzle, si tu veux, les morceaux du bord. Avec un grand vide au milieu. »
Adam a dix-sept ans et vient de tomber amoureux, là, sur le quai de la gare de Clapham Junction, à deux pas de cet immeuble de la banlieue de Londres où la vie est devenue si sombre. Cette fille aux yeux clairs est comme une promesse, celle d’un ailleurs, d’une vie de l’autre côté de la voie ferrée, du bon côté. Mais comment apprendre à aimer quand depuis son enfance on a connu plus de coups que de caresses ? Comment choisir les mots, comment choisir les gestes ?
Mais avant tout, il faut la retrouver…</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><div><span style="font-size: large;"><span style="font-family: inherit;">Adam, le narrateur, vit du côté moche des voies ferrées dans la </span>barre<span style="font-family: inherit;"> d'immeubles au fond d'une impasse. </span><span style="font-family: inherit;">Vu de l'extérieur et d'après le panneau qui orne les grilles de l'Eden Tower, ce lieu présente un intérêt artistique. I</span>ssu du mouvement brutaliste, il <span style="font-family: inherit;">est </span>classé auprès du Fonds Mondial pour les Monuments. <span style="font-family: inherit;">Construit en </span>béton<span style="font-family: inherit;"> ce bâtiment de </span>quatre-vingt-dix-huit mètres est<span style="font-family: inherit;"> composé d'une barre d'habitation dans laquelle les familles modestes s'</span>empilent<span style="font-family: inherit;"> et d'une tour, surnommée Cap Canaveral, </span><span>dédiée aux </span>ascenseurs, <span>canalisations et tous les trucs qui tombent </span>régulièrement <span>en panne. </span><span style="font-family: inherit;">L'une et l'autre sont reliées par des passerelles. L'Eden Tower est une véritable attraction touristique. Vu de l'intérieur, </span>l'Eden c'est l'enfer. Adam y vit avec sa petite sœur, Lauren, et l'autre. L'autre c'est le père, celui qui a fait fuir la mère. Elle n'en pouvait plus d'amortir ses coups avec son ventre, de subir ses assauts nocturnes. Un beau matin, elle est partie. Elle n'avait de cesse de dire à Adam que le choix n'existe qu'au-delà des rails. Depuis, il n'a qu'un objectif, <i>Fuir l'Eden</i>. En attendant ce jour, il s'accroche à la vie avec Ben et Pav, ses amis, et travaille chez Claire, une aveugle à qui il fait la lecture. Auprès de cette femme Adam découvre qu'une autre vie est possible. Elle lui ouvre les portes d'un monde insoupçonné, sans violence, sans cri. De ce côté-ci des rails, Adam est considéré, respecté. Il s'élève et se surprend à rêver d'un après. D'un autrement. Jusqu'au jour où, sur le quai de la gare, son destin va basculer. </span><span style="font-size: large;">Eva. Elle s'appelle Eva. </span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;"><span><i>Fuir l'Eden</i> est un roman d'initiation qui irradie tant il apporte de la lumière là où tout ne pourrait être que noirceur. Ce roman nous cueille dès les premiers mots, il nous embarque dans un univers qui aurait pu être pesant, mais qui ne l'est pas. En effet, malgré l'environnement social défavorisé, malgré la violence, <i>Fuir l'Eden</i> ne verse ni dans le pathos, ni dans l'apitoiement. Tout en étant réaliste, d'une justesse et d'une humanité bouleversante, </span>Olivier Dorchamps y a mis une bonne dose de légèreté. De ce fait, son roman social<span> se mue en véritable cri d'amour, une ode à la liberté et à la fraternité. Sans compter qu'il met à mal la fameuse théorie du déterminisme social selon laquelle nous serions conditionnés par </span>le milieu social auquel nous appartenons. Heureusement, certaines rencontres élèvent. Encore faut-il à l'instar d'Adam savoir saisir les mains qui se tendent, s'ouvrir à d'autres horizons et tout mettre en œuvre pour passer de l'autre côté des rails. </span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Vous l'aurez compris, <i>Fuir l'Eden</i></span><span style="font-family: inherit; font-size: large;"> est un immense coup de ❤️❤️❤️ pour moi. J’ai tout aimé. L’histoire, le style, la plume d’Oliver Dorchamps, l’humour, l'autodérision, la répartie de ses personnages tellement attachants. Sans jamais tomber dans la </span><span style="font-size: large;">facilité</span><span style="font-family: inherit; font-size: large;">, cet auteur véhicule un beau message d'espoir et nous rappelle, s'il en était besoin, qu'au bout du tunnel, il y a le soleil.</span></div><div><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Un grand merci aux <a href="https://68premieresfois.wordpress.com/">68 premières fois</a> qui ont mis entre mes mains ce petit bijou. Un conseil, ne passez pas à côté.</span></div><div><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Belle lecture !</span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-82850403696633759362023-09-28T19:24:00.000+02:002023-09-28T19:24:46.247+02:00Mon avis sur "Les narcisses blancs" de Sylvie Wojcik<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">C'est parce qu'à plusieurs reprises, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ZlpxBrdRRgw">Gérard Collard</a>, célèbre libraire de <a href="https://lagriffenoire.com/la-librairie.html">La Griffe Noire</a>, n'a pas tari d'éloges sur <i>Les narcisses blancs</i> (<a href="https://www.arlea.fr/Les-Narcisses-blancs">Arléa</a>) et que j'apprécie la ligne éditoriale de cette maison d'édition (<i><a href="https://the-fab-blog.blogspot.com/2019/10/mon-avis-sur-les-amers-remarquables.html">Les amers remarquables</a></i>, <i><a href="https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/04/mon-avis-sur-un-ete-lislette-de.html">Un été à l'Islette</a></i>, <i><a href="https://the-fab-blog.blogspot.com/2022/03/mon-avis-sur-555-dhelene-gestern.html">555</a></i>) que je me suis décidée à lire ce roman de Sylvie Wojcik.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEht5mKT2BxNRrMZGVr49QOsewjtWt4MdGrCxV8IPAUGytuoZhGWobV8ZLAtVu7ldyNXaeVmVcUgHHm4E1MK7F5Xvp_YrT3Q2H_oekZiiy2MQSJ5F6gfFeVNjIjbLmmgQHNF8i6mUXYiClhpgLWCG3t9eYpITReBsUq-0glIw6OYmW98ZzooClvsB81dAbfh/s400/couv_les_narcisses_blancs.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="274" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEht5mKT2BxNRrMZGVr49QOsewjtWt4MdGrCxV8IPAUGytuoZhGWobV8ZLAtVu7ldyNXaeVmVcUgHHm4E1MK7F5Xvp_YrT3Q2H_oekZiiy2MQSJ5F6gfFeVNjIjbLmmgQHNF8i6mUXYiClhpgLWCG3t9eYpITReBsUq-0glIw6OYmW98ZzooClvsB81dAbfh/s320/couv_les_narcisses_blancs.jpg" width="219" /></a></div>Jeanne et Gaëlle se rencontrent par hasard, un soir d’orage et de tempête, dans un gîte d’étape sur les sentiers de Compostelle. Spontanément, elles prennent la route ensemble. Très vite, elles quitteront ce chemin de randonnée bien tracé pour un autre chemin, au cœur de l’Aubrac, de ses pâturages et de ses champs de narcisses. Ce chemin dans un milieu à la fois dur et enchanteur les ramènera chacune à son histoire, son passé, sa raison de vivre. Elles ne sont pas là pour les mêmes raisons, mais au bout de leur quête, c’est pourtant le même besoin de lumière et de paix qui les fait avancer. Tout semble les opposer, une différence d’âge, d’éducation, de milieu social, mais, de ces différences, naîtront une grande proximité, une force qui les nourrira l’une et l’autre.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div>C'est en marchant sur la route de Compostelle que deux femmes vont se rencontrer. L'une est jeune, mutique et rebelle, l'autre est âgée et malade. Instinctivement, elles vont rassembler leur solitude pour tracer la route ensemble avant de bifurquer sur les sentiers de l’Aubrac. Cette nature environnante et surtout les champs de narcisses blancs vont être propices à l'introspection et au dépassement de soi. En peu de mots, mais à force d'observation, ces deux marcheuses vont s'apprivoiser, se dévoiler pour in fine s'attacher. </div><div><div><i>Les narcisses blancs</i> est un récit dépouillé qui nous amène avec grâce et émotion à la rencontre de l'Autre. Ce court roman est porté par l'écriture épurée et juste de Sylvie Wojcik qui se fond à merveille dans le décor naturel et sauvage de l'Aubrac. Marchez donc dans les pas de Jeanne et Gaëlle et laissez-vous gagner par la puissance de la nature et des rencontres.</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-29222759202672912832023-09-25T11:24:00.000+02:002023-09-25T11:24:27.104+02:00Mon avis sur "Témoin de rien" de Tom Noti<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span>C'est le <a href="https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/12/mon-avis-sur-nos-silences-ne-sont-pas.html">troisième roman</a> que je lis de Tom Noti, auteur humaniste. Une fois de plus, avec </span><i>Témoin de rien </i>(<a href="https://www.editionslatrace.com/product-page/t%C3%A9moin-de-rien">Éditions La Trace</a>), il m'a touchée en plein cœur. Cet auteur n'a pas son pareil pour aborder des sujets graves, nous plonger dans sa puissance narrative quand bien même tout soit évoqué du point de vue d'un clébard. Oui un clebs, un chien quoi.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_dumj32Qfb1pBjKZdCoqofcPxCLF4z9XfZQIIGED5_OG-sjDkAad3xUhrD6LNxIu5H-QyJtKYcykSO0kKVSo24c7VqJQFQO2GY3QDGaBUT4nQSvHbmwotBdfBcuQ3zGn1VpKIJWMhYqlEocYDl1JElDuzI43heOYGM6Rl_uGPRu4Pfwb0t2n9zXA8spAL/s500/T%C3%A9moin%20de%20rien.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="344" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_dumj32Qfb1pBjKZdCoqofcPxCLF4z9XfZQIIGED5_OG-sjDkAad3xUhrD6LNxIu5H-QyJtKYcykSO0kKVSo24c7VqJQFQO2GY3QDGaBUT4nQSvHbmwotBdfBcuQ3zGn1VpKIJWMhYqlEocYDl1JElDuzI43heOYGM6Rl_uGPRu4Pfwb0t2n9zXA8spAL/s320/T%C3%A9moin%20de%20rien.jpg" width="220" /></a></div></span><span style="font-size: large;"><div>Gaétane et Jeanne sont deux sœurs de l'après-guerre qui ont grandi dans une famille nombreuse et en apparence unie Elles sont aussi opposées qu'inséparables. Une fois mariées, c'est un peu contraintes qu'elles se retrouvent pour vivre côte à côte sur un terrain cédé par leur père. Leurs existences sont liées dans les joies, les tristesses, les victoires, les défaites, les petits et grands malheurs. C'est sous l'œil d'un témoin un peu particulier, que les vies imbriquées de chacun des membres de ces deux familles défileront. Mais le bonheur de leurs destins croisés pourra-t-il résister à la tragédie ?</div><div><br /></div><div>Un chien passant d'un foyer à l'autre, <i>Témoin de rien </i>mais qui voit, renifle et sent tout. Absolument tout. Tout ce que les uns ne veulent pas montrer, tout ce que les autres ne veulent pas voir. Tout ce qui se fissure, qui craque. Il entend les silences pensants et assourdissants, les non-dits, les brimades et le bruit sourd des coups. C'est impuissant que ce <i>Témoin de rien</i> assiste à tout, dans l'indifférence de tous. C'est donc à travers le regard de cet animal de compagnie que Tom Noti aborde la question des violences domestiques. Ce parti pris permet d'encaisser les coups, de les amortir. Avec beaucoup de pudeur, l'auteur évoque le parcours de ces deux sœurs, de leurs foyers qui doivent affronter les petites et grandes épreuves de la vie, celles qui font basculer les humains du côté sombre et qui éclaboussent l'entourage. Tous tentent d'affronter les tempêtes tout en essayant de ne pas trop vaciller malgré tout. </div><div><br /></div><div>Une fois de plus, Tom Noti traite d'un sujet grave en s'abstenant de tout jugement. Grâce à sa plume poétique et sa subtile sensibilité, il parvient à agrémenter la noirceur de l'humanité en la parsemant de touches lumineuses sans pour autant excuser la violence, sans minimiser son impact. Alors si vous êtes passé.e.s entre les lignes de cet auteur qui n'a rien à envier aux plus grands, il est urgent de devenir témoin de son talent.</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-89412848973147066722023-09-22T10:26:00.000+02:002023-09-22T10:26:14.655+02:00Mon avis sur "Le soldat désaccordé" de Gilles Marchand<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Bien que je l'ai lu voici plusieurs mois, <i>Le soldat désaccordé</i> de Gilles Marchand (<a href="https://www.auxforgesdevulcain.fr/collections/fiction/le-soldat-desaccorde/">Aux forges de Vulcain</a>) m'habite encore. Depuis, ce roman a remporté différents Prix dont celui des Libraires et son auteur a été invité à <a href="https://www.youtube.com/watch?v=YkRdmjJ93s4">La grande librairie</a>. Une vraie consécration. Une juste reconnaissance. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9WIVCSRnSUuPRBXLa6wSOn9RfTGq9zx9wrKuYYMW4eXh3FhamutfILKc8SqhTreuJ-gbPRFMs6gnoREZfGyB1AzK0ufDiEsGe9imkObEMaOEd_tI6IZzPSpRZEmtKdU8Y2hkOhNzxR-l2Jhbr7wtO8LZgOkQlBfVQQN6RpPBjXT_s0q7MSizxCVOrlg/s585/le%20soldat%20d%C3%A9saccord%C3%A9.jpeg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="585" data-original-width="400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9WIVCSRnSUuPRBXLa6wSOn9RfTGq9zx9wrKuYYMW4eXh3FhamutfILKc8SqhTreuJ-gbPRFMs6gnoREZfGyB1AzK0ufDiEsGe9imkObEMaOEd_tI6IZzPSpRZEmtKdU8Y2hkOhNzxR-l2Jhbr7wtO8LZgOkQlBfVQQN6RpPBjXT_s0q7MSizxCVOrlg/s320/le%20soldat%20d%C3%A9saccord%C3%A9.jpeg" width="219" /></a></div>Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d'amour que le jeune homme a vécue au milieu de l'Enfer. Alors que l'enquête progresse, la France se rapproche d'une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d'espoir dans un monde qui s'effondre.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Parce qu'un homme revenu d'une guerre n'est jamais le même que celui qu'il était avant son départ, parce que lui a perdu une main au tout début du conflit, parce qu'il a quitté le front très rapidement pour conduire des camions militaires, parce qu'il eu la chance de retrouver sa femme mais pas son emploi, parce qu'il culpabilise, le narrateur, puisque c'est de lui qu'il s'agit, de retour de la Grande Guerre offre ses services à tous ceux qui ont perdu un proche. Il devient enquêteur et reconstitue le passé de tous ces hommes disparus, de tous ceux qui sont devenus amnésiques, de tous ceux dont les proches ne savent pas ou qui sont persuadés de savoir. Et puis, il y a cette mère qui sait. Elle sait que son fils est vivant. É</span><span style="font-size: large;"><span><span style="font-family: inherit;">mile Joplain n'a pas succombé. </span></span>É<span style="font-family: inherit;">videmment !</span> À l'instar de son histoire d'amour avec Lucie, ce soldat est immortel. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span>C'est donc en reconstituant le parcours de tous ces disparus et plus particulièrement du jeune tourtereau éperdu d'amour pour sa belle et à travers ses poétiques missives que Gilles Marchand nous entraîne dans les tranchées boueuses au milieu des rats, des corps mutilés </span>et des âmes grises. Le tout est agrémenté de poésie, empreint d'une profonde humanité. <i>Le soldat désaccordé</i> est un roman qui allie Grande et petites Histoire(s). L'horreur teintée d'onirisme est mise en musique par un poète. Dès lors, impossible de ne pas succomber au charme de ce soldat quand bien même désaccordé.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Belle lecture !</span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-11456905275516498972023-01-11T22:53:00.001+01:002023-01-12T12:08:05.770+01:00Mon avis sur "Vivre vite" de Brigitte Giraud<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span>Brigitte Giraud est une écrivaine française, auteure de romans et de nouvelles. Elle </span><span>a remporté le sacro saint Prix Goncourt avec <i>Vivre vite</i> (<a href="https://editions.flammarion.com/vivre-vite/9782080207340">Flammarion</a>).</span></span></div><span style="font-size: large;"><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjClCbbfC5uLUqTr5TzblpIdAAh6Re73Wz229zF1324DWiwFTyygLamkrYVyNgzgDMabdqJtu_HP6x7XK6w3iqmTp55z4jJ1jxfV_4sryv9E_pHiypNngsSjiaLT_M6U-CLk3Mlkd_Ep5yfguUDWlOjqeeXB1jyjjcbA16TKie8FlloIdHWfa4VZQz6Vg/s456/Vivre%20vite.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="456" data-original-width="293" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjClCbbfC5uLUqTr5TzblpIdAAh6Re73Wz229zF1324DWiwFTyygLamkrYVyNgzgDMabdqJtu_HP6x7XK6w3iqmTp55z4jJ1jxfV_4sryv9E_pHiypNngsSjiaLT_M6U-CLk3Mlkd_Ep5yfguUDWlOjqeeXB1jyjjcbA16TKie8FlloIdHWfa4VZQz6Vg/s320/Vivre%20vite.jpg" width="206" /></a></div>"J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence. Parce que la maison est au cœur de ce qui a provoqué l'accident."</div><div style="text-align: justify;">En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Avec des si, c'est bien connu, on mettrait Paris en bouteille. Ce n'est pas tout à fait ce que Brigitte Giraud cherche à faire. Avec <i>Vivre vite</i>, elle remonte le temps ou plus exactement le fil des évènements qui ont conduit, vingt ans plus tôt, au décès accidentel de son conjoint. Au gré des chapitres, l'auteure égrène tout ce qui a précédé cette tragédie pour tenter de comprendre et donner du sens. Parce que lorsque l'on a plein de projets, parce que lorsque l'on est heureux, que tout va bien, on se sent invincible. Pourtant, il suffit parfois d'un rien pour que tout bascule. Mais quel est ce rien qui a fait voler en éclat cette femme, cette famille ? C'est justement ce que cherche l'auteure à travers une litanie de vingt-trois si. Et si ce rien se nichait dans un si ? Si elle n'avait pas voulu vendre l'appartement, si son grand-père ne s'était pas suicidé, si elle n'avait pas visité cette maison, s'ils n'avaient pas demandé les clés à l'avance... Et si, et si, et si ? </div><div style="text-align: justify;">À quoi bon se poser toutes ces questions, rembobiner l'histoire dont on connaît d'avance l'issue, si ce n'est pour clore un chapitre, pour accepter enfin l'inacceptable et enfermer vivant entre les pages celui qui n'est plus ? </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Construit tel un thriller, <i>Vivre vite </i>est une somme d'hypothèses qui dessine les contours du portrait d'un homme amoureux, un mélomane passionné, un être libre bien ancré dans son époque, sa ville, son quartier. <i>Vivre vite</i> est un hommage attendrissant à l'aimé parti trop tôt. </div><div style="text-align: justify;">Et si Claude n'était pas monté sur cette Honda 9OO CBR Fireblade, s'il n'avait pas démarré au feu vert, s'il n'était pas décédé le 22 juin 1999. Et si, et si, et si ? Et si ces si n'existaient pas, s'ils étaient rien, est-ce que Brigitte Giraud aurait écrit <i>Vivre vite</i> ? Toujours est-il que <i>Vivre vite </i>existe bel et bien, qu'il est touchant de sincérité sans jamais sombré dans le pathos.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Belle lecture !</div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-22004768792292694802022-12-31T17:30:00.000+01:002022-12-31T17:30:03.415+01:00Mon avis sur "Dessous les roses" d'Oliver Adam<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Il y a des auteurs que l'on aime retrouver. Olivier Adam est de ceux-là. Cette fois-ci il nous est revenu avec <i>Dessous les roses </i>(<a href="https://editions.flammarion.com/dessous-les-roses/9782080286192">Flammarion</a>)<i>, </i><span style="text-align: left;">un roman en forme de pièce de théâtre, qui met en scène trois enfants devenus adultes, réunis autour de leur mère après la mort du père. </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;"><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNy-52FpfnTbooNOrNuj7VT6kV1f7wFiWJyzrM7yeHq8D4RbUvOemC9lYixR_Vqnk9Las8_ZtH_nGaihF_LDvhQTYzkSzObleqOYxVl9xvxY0Nrbjn_lwAmwH6hUMpBTDvU-OGkAGZJdJ9vvQeHCRuuIwN8DeoGzwtbdn-w04EOZd3b6XKJv8mATq_2Q/s342/Dessous%20les%20roses.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="342" data-original-width="220" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNy-52FpfnTbooNOrNuj7VT6kV1f7wFiWJyzrM7yeHq8D4RbUvOemC9lYixR_Vqnk9Las8_ZtH_nGaihF_LDvhQTYzkSzObleqOYxVl9xvxY0Nrbjn_lwAmwH6hUMpBTDvU-OGkAGZJdJ9vvQeHCRuuIwN8DeoGzwtbdn-w04EOZd3b6XKJv8mATq_2Q/s320/Dessous%20les%20roses.jpg" width="206" /></a></div>- Tu crois qu’il va venir ? m’a demandé Antoine en s’allumant une cigarette.</div><div style="text-align: justify;">J’ai haussé les épaules. Avec Paul comment savoir ? Il n’en faisait toujours qu’à sa tête. Se souciait peu des convenances. Considérait n’avoir aucune obligation envers qui que ce soit. Et surtout pas envers sa famille, qu’il avait laminée de film en film, de pièce en pièce, même s’il s’en défendait.</div><div style="text-align: justify;">- En tout cas, a repris mon frère, si demain il s’avise de se lever pour parler de papa, je te jure, je le défonce.</div><div style="text-align: justify;">- Ah ouais ? a fait une voix derrière nous. Je serais curieux de savoir comment tu comptes t’y prendre…</div><div style="text-align: justify;">Antoine a sursauté. Je me suis retournée. Paul se tenait là, dans l’obscurité, son sac à la main. Nous n’avions pas entendu grincer la grille. J’ignore comment il s’y prenait. Ce portillon couinait depuis toujours. Aucun dégrippant, aucun type d’huile n’avait jamais réussi à le calmer. Mais Paul parvenait à le pousser sans lui arracher le moindre miaulement.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div><i>Dessous les roses </i>se déploie tel un huis-clos dans la maison d’enfance de trois frères et sœur, sur trois jours, de la veille de l’enterrement de leur père jusqu’au lendemain. C’est la première fois depuis longtemps que la fratrie est réunie, à la grande joie de leur mère qui se réjouit de voir ses enfants enfin ensemble, malgré les circonstances. Pourtant, c’est l’heure des comptes entre Claire, Antoine et Paul. La famille malmenée par le frère aîné, cinéaste et dramaturge, il réécrit sans cesse dans ses œuvres l’histoire de sa jeunesse. Et tout cela, Antoine, le petit dernier, ne le supporte pas : comment son frère peut-il les trahir ainsi, et rendre publique leur intimité familiale falsifiée ? </div><div>L’alcool, la fatigue et l’émotion aidant, les langues se délient enfin, après des années de silence et de non-dits. </div><div><br /></div><div>Avec <i>Dessous les roses</i>, Olivier Adam explore avec une grande délicatesse tout ce qui lie et parfois ces choix de vie qui éloignent, voire qui séparent une fratrie, un père et un fils. Et lorsque le patriarche n'est plus, l'auteur nous drape dans cette nostalgie qui rapproche. Le deuil resserre alors les liens et précipite les changements et les prises de décision. </div><div><i>Dessous les roses</i> est un roman dans lequel la plupart des familles peuvent se retrouver. Tout sonne terriblement juste, les dialogues sont tels une rose, à la fois piquants et emprunts de douceur, d'amour. <i>Dessous les roses</i> m'a fait penser à la fois au film <a href="https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=291947.html">Frère et sœur</a> d'Arnaud Desplechin et à <a href="https://www.allocine.fr/rechercher/?q=ce+qui+nous+lie">Ce qui nous lie</a> de Cédric Klapisch, fichtrement émouvant et touchant.</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></div></span></span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-29689063630264087292022-12-28T19:31:00.000+01:002022-12-28T19:31:23.006+01:00Mon avis sur la saga "Blackwater" de Michael McDowell<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span>Michael McDowell est n</span><span>é en 1950 dans le sud de l’Alabama et puisera tout au long de sa carrière dans ses racines pour nourrir son œuvre. </span><span>Écrivain industrieux et prolifique, en à peine dix ans, il a publié plus d’une trentaine de romans dans différents genres (polar, horreur, historique…). </span><span>En 1983, son œuvre majeure et aussi la plus autobiographique, la saga familiale <i>Blackwater</i>, est publiée à raison d’un volume par mois de janvier à juin. </span><span>Le succès est au rendez-vous et il commence rapidement à travailler pour la télévision, écrivant entre autres des scénarios. Il a notamment collaboré</span><span> avec Tim Burton sur L</span><span style="text-align: left;">’étrange Noël de Monsieur Jack. </span><span>D</span><span>iagnostiqué séropositif e</span><span>n 1994, Michael McDowell est décédé </span><span>le 27 décembre 1999.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span>C'est en 2022 que la maison d'édition <a href="https://monsieurtoussaintlouverture.com/blackwater-de-michael-mcdowell/">Monsieur Toussaint Louverture</a> a fait connaître cette saga en France. Afin de respecter l’intention originelle de son auteur, c'est d’avril à juin, à raison d’un volume tous les quinze jours, au format poche, dans une fabrication exceptionnelle que <i>Blackwater </i>a fait son entrée fracassante dans nos librairies et nos bibliothèques.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT2bq1Jr-40e7eoamBJJaSfaGDSDgNOdz2zxjWTacvIs1tQ0J3r5fzZ6bbdtd5uI9Ze4OxipakpLxrMaBrsOhEu7khy2TsdcI9hrATeZR6TELLy9eieP7ppGVJxW84lO9cEayxOuOPsM4ctPhtOqDschfi6pM4kVuXa_FbRuJoZI8qcPVTqjRitanYwg/s411/Blackwater.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="343" data-original-width="411" height="267" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT2bq1Jr-40e7eoamBJJaSfaGDSDgNOdz2zxjWTacvIs1tQ0J3r5fzZ6bbdtd5uI9Ze4OxipakpLxrMaBrsOhEu7khy2TsdcI9hrATeZR6TELLy9eieP7ppGVJxW84lO9cEayxOuOPsM4ctPhtOqDschfi6pM4kVuXa_FbRuJoZI8qcPVTqjRitanYwg/s320/Blackwater.jpg" width="320" /></a></div>Blackwater </i>est une saga fantastique en six volumes </span>(<i>La crue, La digue, La maison, La guerre, La fortune et Pluie</i>) d'un peu plus de 1500 pages. C'est l'histoire d'une famille, les Caskey que nous suivons sur près de 50 ans. C'est l'histoire d'une ville de l'Alabama, Perdido, du même nom que cette rivière bouillonnante et dangereuse qui la traverse.</span></div><div style="text-align: justify;"><div><span style="font-size: large;"><div><div>Tout commence à Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière <i>Blackwater</i>. Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert. Que dissimule cette beauté aux cheveux ocres derrière son sourire affable ? Et quel lien étrange entretient-elle avec la Perdido ?</div><div>Venez découvrir ce coin tranquille de l’Alabama aux rues cossues, aux flots boueux qui cachent des mystères insondables, capables de vous aspirer par le fond et de ne jamais rendre votre corps. Plongez dans <i>Blackwater</i>, une fresque épique qui couvre un demi siècle de l’existence d’une famille tout sauf ordinaire, ses histoires, ses alliances, ses plans machiavéliques pour conserver le pouvoir. Partagez avec elle les combats et les surprises que lui réserve le destin, les morts soudaines et les événements inexplicables. <i>Blackwater </i>est une formidable saga familiale à l’atmosphère surnaturelle unique.</div></div><div><br /></div><div>Et puis, au-delà de cette histoire familiale, il y a les livres. Ces livres-objets aussi beaux à regarder que goûteux à dévorer. Voyez ces couvertures, leur univers. Observez les détails de chacune d'elles, leur relief, leur dorure. </div><div><div>Imaginés par Monsieur Toussaint Louverture, dessinés par Pedro Oyarbide, imprimés par Print System à Bègles puis façonnés par Firmin Didot à Evreux, les différents tomes de <i>Blackwater </i>sont de petites merveilles à la croisée des chemins. Il a fallu près d'un an pour aboutir à ces petits bijoux. Chaque couverture est le résultat de très nombreuses heures de travail, que ce soit pendant sa conception ou son impression. Elles sont toutes les six différentes mais toutes unies par un même processus de fabrication. Impression offset suivie d’une dorure noire puis d’une dorure dorée et enfin d’un gaufrage pour donner du relief et mieux capter la lumière. Monsieur Toussaint Louverture a voulu créer des livres qui donnent instantanément envie de les saisir, de plonger dans l’univers de Michael McDowell. C'est magnifiquement réussi !</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="362" src="https://www.youtube.com/embed/42M849qw6iE" width="486" youtube-src-id="42M849qw6iE"></iframe></div><div><br /></div>Alors si vous n'avez pas encore succombé au phénomène <i>Blackwater</i>, n'attendez plus, plongez !</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-21938130495494525292022-12-27T19:30:00.002+01:002022-12-27T19:41:36.421+01:00Mon avis sur "Ceux qui restent" de Jean Michelin<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Jean Michelin est un officier militaire français. <i>Ceux qui restent</i> (<a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/ceux-qui-restent/9782350877891">Héloïse d’Ormesson</a>) est son premier roman. Il nous plonge dans un univers qu'il maîtrise parfaitement </span><span style="font-size: large;"><span>tout en lui donnant une épaisseur humaine, </span><span>c</span>elui des combats. L'auteur a reçu le Prix Le Temps Retrouvé 2022.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNz4oPzvd5sE3BMxAMG2DmGxV0ZckBAi4G-3b_kIOCeaReM7hY8H6anJbQAgLBw46mQ661wLHLRLxWhaLJGIiy51jG3D5aeD23v0ReNaaR-UlPmmg8wLBoW-nVMdlaUZ6CyPuV1NSTOnEQPdwZDvXJeiUDi1VAB3i13RG12XFLQNhi0qPGjQvJ_Ai4kg/s514/ceux%20qui%20restent.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="514" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNz4oPzvd5sE3BMxAMG2DmGxV0ZckBAi4G-3b_kIOCeaReM7hY8H6anJbQAgLBw46mQ661wLHLRLxWhaLJGIiy51jG3D5aeD23v0ReNaaR-UlPmmg8wLBoW-nVMdlaUZ6CyPuV1NSTOnEQPdwZDvXJeiUDi1VAB3i13RG12XFLQNhi0qPGjQvJ_Ai4kg/s320/ceux%20qui%20restent.jpg" width="219" /></a></div>Comme chaque matin, l’aube grise se lève sur l’immuable routine de la garnison. Mais cette fois, Lulu manque à l’appel. Lulu, le caporal-chef toujours fiable, toujours solide, Lulu et son sourire en coin que rien ne semblait jamais pouvoir effacer, a disparu. Aurélie, sa femme, a l’habitude des absences, du lit vide, du quotidien d’épouse de militaire. Elle fait face, mais sait que ce départ ne lui ressemble pas. Quatre hommes, quatre soldats, se lancent alors à sa recherche. Ils sont du même monde et trimballent les mêmes fantômes au bord des nuits sans sommeil. Si eux ne le retrouvent pas, personne ne le pourra.</div><div><br /></div><div>Il a fallu cinq ans à Jean Michelin pour rédiger ce récit autobiographique et dépasser sa passion pour l'armée. Sans fioriture ni lyrisme, il décrit le quotidien des militaires, leur vie vue de l'intérieur, en direct et sans intermédiaire. </div><div>Avec <i>Ceux qui restent</i>, Jean Michelin met en scène un caporal qui tel un déserteur s'évanouit dans la nature. Cet homme était pourtant solide. Serait-ce sa dernière opération extérieure dans laquelle l’un des leurs est mort au combat qui l'aurait atteint au point de le faire disparaître ? Parce que cela ne lui ressemble pas, ses quatre frères d’armes vont tout lâcher pour le retrouver. Une quête qui dévoilera les blessures cachées du métier.</div><div><div><br /></div><div>Parce qu'il est écrit avec réalisme par un officier de carrière, <i>Ceux qui restent </i>nous immerge dans l'intimité de ce que vivent les militaires et leur famille. </div><div>D'un côté il y a l'horreur des combats que ces hommes ne peuvent partager avec personne si ce n'est leurs carnets ou leurs frères d'armes et de l'autre, il y a celle des familles, des femmes et des enfants qui vivent dans l'incertitude, dans l'interminable attente du retour. C'est en alternant les chapitres entre ici, là-bas et ailleurs, entre le présent et le passé que Jean Michelin a choisi de nous plonger dans le quotidien de ces militaires, qu'ils soient en caserne, en mission ou dans leur foyer. On découvre à travers le cœur de ces hommes ce qu'est le combat, ce que ça implique en terme de solitude, de perte, de culpabilité sans oublier l'indispensable camaraderie qui découle de cette vie en garnison. L'auteur évoque également l'impact de ce métier sur la vie de famille, l'inévitable fossé creusé par le silence entre ceux qui partent et ceux qui restent. </div><div><br /></div><div>Au-delà de tout, <i>Ceux qui restent</i> restera pour moi une belle histoire d'amitié, une histoire de solidarité masculine indéfectible qui s'est forgée au gré des combats, des traumatismes. C'est un récit poignant qui mérite d'être découvert.</div></div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-43655657762829280932022-12-17T10:05:00.000+01:002022-12-17T10:05:06.452+01:00Mon avis sur "La petite menteuse" de Pascale Robert-Diard<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Pascale Robert-Diard est journaliste et chroniqueuse judiciaire depuis 2002. Elle suit toutes les grandes affaires, procès d'assises, scandales politico-financiers, mais aussi tout ce quotidien de la justice ordinaire, celle des tribunaux correctionnels, des comparutions immédiates, des chambres civiles. <i>La petite menteuse</i> (<a href="https://editions-iconoclaste.fr/livres/la-petite-menteuse/">L'iconoclaste</a>) est son dernier roman.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhX4oxRIHK44QmjlTCTNqNizJqNrODAUAnTQNyxmbkXYazIlF6lPmJkOh-G7ov1ufeUUvB7dSmEJf2Lzz0hnYBEBce8bTooLAxe7Zq_AXywkIGWF6_essg_xYI6Wh9nypYEmWGdYXH0bWso40tEm1zF8sRHvwfb705mjKRTCM8jc96Ge25NQIHfm0-xOw/s240/La%20petite%20menteuse.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="240" data-original-width="161" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhX4oxRIHK44QmjlTCTNqNizJqNrODAUAnTQNyxmbkXYazIlF6lPmJkOh-G7ov1ufeUUvB7dSmEJf2Lzz0hnYBEBce8bTooLAxe7Zq_AXywkIGWF6_essg_xYI6Wh9nypYEmWGdYXH0bWso40tEm1zF8sRHvwfb705mjKRTCM8jc96Ge25NQIHfm0-xOw/s1600/La%20petite%20menteuse.png" width="161" /></a></div>Lisa a quinze ans. C’est une adolescente en vrac, à la spontanéité déroutante. Elle a eu des seins avant les autres filles, de ceux qui excitent les garçons. Elle a une sale réputation. Un jour, Lisa change, devient sombre, est souvent au bord des larmes. Ses professeurs s’en inquiètent. Lisa n’a plus d’issue pour sortir de son adolescence troublée et violente. Acculée, elle finit par avouer : un homme a abusé d’elle. Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents. En première instance, il est condamné à dix ans de prison. Lors du procès en appel, Lisa est majeure. Elle débarque dans le bureau d'Alice, une avocate de la petite ville de province et déclare "Je préfère être défendue par une femme." C'est comme cela que tout a commencé.</div></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div>Parce qu'elle arpente les salles d'audience depuis vingt ans, Pascale Robert-Diard met son expérience au service de <i>La petite menteuse</i> tout en nous interpellant sur le fonctionnement de la justice lequel a parfois tendance à oublier ses grands principes et à renverser la charge de la preuve. De la présomption d'innocence à la présomption de culpabilité, il n'y a qu'un pas. Lisa n'a pas hésité à le franchir en accusant un innocent de viol. Alors que le procès en appel approche, Lisa devenue majeure, veut se repentir. Pour ce faire, elle décide de changer d'avocat. Elle sera défendue par Maître Alice Keridreux. Avant d'accepter cette nouvelle affaire, cette dernière déroutée de ne plus être la justicière qu'elle a été, se lance à corps perdu dans l'étude de toutes les pièces du dossier jusqu'à ce que sa cliente lui révèle la vérité et tout ce qui l'a poussé à agir de la sorte. Dès lors, Alice n'aura de cesse de chercher à comprendre ce qui s'apparente à une erreur judiciaire. </div><div><i><br /></i></div><div><i>La petite menteuse</i> est une véritable plaidoirie en faveur des grands principes de la justice. Habillement, son auteure nous invite à nous interroger quant à la valeur de la parole d'une femme qui se présente comme victime d'un viol. Á l'ère du mouvement #MeToo, les affirmations d'une victime suffisent-elles à faire le procès ? Quid de la parole de l'accusé ? Quid de l'instruction à charge et à décharge ? En épluchant les procès-verbaux d'audition, en scrutant la personnalité et le vécu de chacun des protagonistes, Pascale Robert-Diard interroge notre empathie pour la figure de la victime au détriment de ce qui devrait nous motiver, à savoir notre quête de vérité. Au passage, elle dénonce toutes les formes de harcèlement envers les adolescents, ausculte l'engrenage enfermant du mensonge et l'impact que celui-ci peut avoir sur la vie des autres, de l'autre. Tout n'a été que mensonge, tout deviendra vérité. Mais à quel prix ? </div><div><br /></div><div><i>La petite menteuse</i> est un véritable plaidoyer pour un retour à une justice plus respectueuse des grands principes fondamentaux. Ce roman interpelle quant au poids accordé à la parole de la victime, il pointe les dérives dues aux préjugés et en plus, il se lit comme un thriller psychologique. Quand on sait que l'erreur judiciaire existe mais que les réhabilitations sont rarissimes, il y a vraiment de quoi s'interroger. </div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-30786631653971880042022-12-04T15:30:00.001+01:002022-12-06T21:26:47.573+01:00Mon avis sur "Les enfants endormis" d'Anthony Passeron<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div>Avec son premier roman autobiographique <i>Les enfants endormis </i>(<a href="https://editions-globe.com/les-enfants-endormis/">Éditions Globe</a>), Anthony Passeron nous transporte dans les années 1980 pour redonner vie à son oncle emporté par le SIDA et évoquer l'impact que cette maladie a eu sur sa famille. Il a reçu le Prix Première Plume et le Prix Wepler Fondation la Poste. Un début très prometteur.</div><div><br /></div></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjK5lJP_jMB0DpSc2TWsRCn39EZf01fPMSgJxNlhaPwZFA34_dmJkq-frhnwykWwVekP1gS6fOZnI9sWOF-vySrazsAwp3onorvnjfE2eRI26O9nz1gD0hbaheuB0g6r-I4EItWl5OZxnLgKjehYYZ8avIfN8Gn7EcdJxr5pG3V8vjccfB3mS7we6tgEg/s499/Les%20enfants%20endormis.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="499" data-original-width="333" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjK5lJP_jMB0DpSc2TWsRCn39EZf01fPMSgJxNlhaPwZFA34_dmJkq-frhnwykWwVekP1gS6fOZnI9sWOF-vySrazsAwp3onorvnjfE2eRI26O9nz1gD0hbaheuB0g6r-I4EItWl5OZxnLgKjehYYZ8avIfN8Gn7EcdJxr5pG3V8vjccfB3mS7we6tgEg/s320/Les%20enfants%20endormis.jpg" width="214" /></a></div>Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d'interroger le passé familial. Évoquant l'ascension de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé grandissant apparu entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux histoires : celle de l'apparition du sida dans une famille de l'arrière-pays niçois - la sienne - et celle de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Dans ce roman de filiation, mêlant enquête sociologique et histoire intime, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et la condition du malade celle d'un paria.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span>Avec <i>Les enfants endormis</i>, Anthony Passeron brise le silence et ressuscite son oncle parti trop tôt dans d'abominables conditions. Á travers l'histoire de Désiré, l'auteur évoque l'ennui d'une certaine jeunesse en quête de sensations fortes au temps où un nouveau virus dévastateur faisait son apparition. Nous sommes propulsés en France dans </span>les années 1980, le virus dont il est question est le SIDA. Associé à une frange minoritaire de la population, ce virus ne mobilise pas vraiment la communauté médicale. On ignore tout de lui. C'est tellement vrai que les jeunes désireux de s'évader de leur quotidien qu'ils trouvent bien trop morne à leur goût, sont retrouvés endormis sur la route, le regard vitreux, une seringue plantée dans le bras. En ce temps-là, les seringues tournaient de bras en bras et <i>Les enfants endormis </i>se contaminaient sans qu'ils en aient conscience. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Ailleurs, de l'autre côté de l'Atlantique des chercheurs commencent à s'intéresser à ce fléau qui <span style="text-align: left;">affecte tout particulièrement les homosexuels, les pays et les populations les plus démunis</span>. Peu de temps après, c'est un clinicien de l'hôpital Bichat qui sensibilise et mobilise d<span style="text-align: left;">es chercheurs français de l'Institut Pasteur. Dès lors, débute l</span>a lutte. La lutte contre le SIDA bien sûr avec son lot d'hésitations, d'échecs, de découragements, puis avec ses avancées. Mais la lutte également entre scientifiques. Après les moments de solidarité et de partage, vient le temps de la concurrence de part et d'autre de l'Atlantique, jusqu'à la consécration des <span style="text-align: left;">Professeurs Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, lesquels ont reçu en 2008 le prix Nobel de médecine.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Anthony Passeron alterne grâce à de courts chapitres, histoire intime et grande histoire. La qualité de sa narration, la fluidité et l'accessibilité de ses propos rendent le tout absolument captivant. Petite et grande histoires se répondent à merveille, rythment le récit. C'est à un véritable travail d'historien que l'auteur s'est livré. Aucun doute, on perçoit qu'il a consacré un temps considérable aux travaux de recherches </span><span style="font-size: large;">pour non seulement retracer le parcours de vie de son oncle Désiré, mais également pour reconstituer le contexte socio-politico-économique des années 1980. Son immersion dans les ouvrages de médecine lui permettant de vulgariser les différentes étapes de la lutte contre le SIDA est également palpable. C'est bouleversée que j'ai refermé <i>Les enfants endormis</i>, prenant conscience que malgré les années écoulées, le SIDA est toujours là, prêt à saccager d'autres corps, gâcher d'autres rêves de vies simples, laissant derrière lui que les survivants de familles sonnées. Un conseil, ne passez pas à côté des enfants endormis.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Bonne lecture !</span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-37108845437222467062022-11-27T22:56:00.000+01:002022-11-27T22:56:01.758+01:00Mon avis sur "V13" d'Emmanuel Carrère<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: inherit;">Parce que j'ai </span>immédiatement entendu l’émotion dans sa voix, parce qu'il y a des voix qui ne trompent pas, des voix qui ne peuvent cacher les yeux humides et les tripes nouées, parce qu'il y a des voix qui en disent plus que les mots. Cette voix c'était celle de Nicolas Demorand. Je l'ai entendue lorsque ce dernier a fait la promo d'un podcast. Il a dit à propos de celui-ci, que « Seule la radio vous traverse de cette manière, seule la radio peut vous prendre comme ça, à la gorge, et imposer l’immobilité et le silence ». Dès qu’il en parlé, j’ai su que je l’écouterai. Mais ce que je ne savais pas, c’est que je serai happée par ces trois voix, happée au point d’écouter religieusement d’une traite les douze épisodes de <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/13-novembre-trois-voix-pour-un-proces">13 novembre, trois voix pour un procès</a>. <span style="font-family: inherit;">Ces voix sont celles de Charlotte Piret, journaliste qui a couvert le procès pour France Inter, d’Arthur Dénouveaux, survivant du Bataclan et Président de l’association « Life for Paris, 13 novembre 2015 » et celle de Xavier Nogueras, avocat de la défense. </span><span style="font-family: inherit;">Ces trois là qui ne se connaissaient pas vraiment ont décidé de déposer tout au long du procès sur un groupe WhatsApp leur ressenti, leurs réflexions, leurs émotions. Ils se sont déchargés là. </span><span style="font-family: inherit;">Dix mois éprouvants d’un procès d’Assises versus douze épisodes absolument passionnants, émouvants. Il y a ceux qui déposent leur voix et ceux qui écrivent. Ils ont en commun d'avoir assisté à ce procès fleuve. </span>Emmanuel<span style="font-family: inherit;"> Carrère a </span>tenu une exceptionnelle chronique hebdomadaire, publiée dans 4 grands journaux européens, L'Obs en France, El País en Espagne, La Repubblica en Italie, Le Temps en Suisse. <i>V13</i> <span style="font-family: inherit;">(</span><a href="http://P.O.L." style="font-family: inherit;">P.O.L.</a><span style="font-family: inherit;">) </span>rassemble l'ensemble de ces chroniques et vient compléter le podcast de France Inter.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGQpih7nsQFwZ2mPPrt_Pc3MK8OGqIIYjNrz1-Gwj24iV2ofD9eSO9Xt2A9YotI75TnUmt_a2FbdTQ5QvhDBuOaCh7JiEGoPuxyuTmObSRtXF8plQ8NNEymyAF_61suPpU3EuW7QpfedlfhKq1WohK-nofQgzeW2wpVtMGgpN66hF7Hk8E-9QwuTxZ2Q/s540/v13.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="540" data-original-width="350" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGQpih7nsQFwZ2mPPrt_Pc3MK8OGqIIYjNrz1-Gwj24iV2ofD9eSO9Xt2A9YotI75TnUmt_a2FbdTQ5QvhDBuOaCh7JiEGoPuxyuTmObSRtXF8plQ8NNEymyAF_61suPpU3EuW7QpfedlfhKq1WohK-nofQgzeW2wpVtMGgpN66hF7Hk8E-9QwuTxZ2Q/s320/v13.jpg" width="207" /></a></div>Le procès fleuve polyphonique des attentats du 13 Novembre 2015, qui ont fait 130 morts et 350 blessés à Saint-Denis et à Paris, s'est tenu entre septembre 2021 et juin 2022. Un dossier haut de plus de 53 mètres qui a occupé les magistrats dix mois durant. Plus de 300 témoins ont été entendus, dont des rescapés de cette nuit d'horreur. Les 20 accusés ont été jugés. Parmi eux, Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos de l'organisation du groupe État islamique, commanditaire de ces attaques. Emmanuel Carrère a assisté à l'intégralité de cette<span style="font-family: inherit;"> descente aux enfers dans laquelle il est toujours parvenu à saisir l'humanité des uns et des autres, qu'elle soit bouleversante, admirable, ou abjecte. </span><span style="font-family: inherit;">Il saisit l'ironie terrible des propos, des situations. Il refait le récit des événements, et surtout livre son écoute magnifique des paroles et des silences de ce procès. Il en fait notre histoire. Il donne à cet écheveau complexe d'horreur, d'idéologie, de folie et de détresse, une dimension universelle, profondément humaine, qui atteint chacun d'entre nous.</span></div><div><br /></div></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: inherit;"><i>V13</i> est une chronique </span>judicaire<span style="font-family: inherit;"> hors norme. Emmanuel Carrère nous immerge en plein </span>prétoire aux côtés successivement des parties civiles, des accusés et de la cour. Comme il sait si bien le faire, il relate avec émotion, retenue et pudeur l'horreur des faits, les pertes, les séquelles, les peurs, les traumatismes indélébiles, la douleur et ses silences écrasants. Il embrasse tous les points de vue avec justesse et respect, tout en ayant l'élégance de s'attarder sur ce qu'ont vécu les victimes. L'auteur exprime l'indicible sans nous vautrer dans le sensationnel ni le pathos. Il veille à restituer les tensions, l'humeur ambiante, la fatigue liée à la lourdeur de cette procédure très longue, trop longue sans oublier les moments inédits comme les douleurs qui rapprochent ceux que tout semble opposer. Mais ce qui est frappant avec <i>V13</i> et c'est là tout l'intérêt de ce livre, c'est qu'Emmanuel Carrère nous invite à rester intelligent en cherchant à comprendre sans pour autant excuser. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div style="font-family: inherit;"><br /></div></span></div><span style="font-size: large;"><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;">À l'instar du podcast de France Inter, </span><span style="font-family: inherit;"><i>V13</i> est un récit passionnant parce qu’intelligemment amené. C’est instructif, essentiel pour comprendre à quoi sert un procès au-delà de rendre la justice. </span><span style="font-family: inherit;">Ce livre est à l'image de son auteur, éminemment humain, profondément touchant. </span><span style="font-family: inherit;">Et puis il y a cette fin à la terrasse du café « Les deux palais », bouleversante d'humanité et d'espoir.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Belle lecture et bonne immersion dans ce huis-clos hors norme !</span></div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-54884823800400249892022-11-09T23:27:00.004+01:002022-11-09T23:27:45.881+01:00Mon avis sur "Là où chantent les écrevisses" de Delia Owens<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Cette pépite est restée plus d'an an coincée dans ma pile à lire jusqu'à ce que je l'en exhume. C'était l'été dernier, peu de temps avant de voir son adaptation cinématographique. <i>Là où chantent les écrevisses </i>(<a href="https://www.editionspoints.com/ouvrage/la-ou-chantent-les-ecrevisses-delia-owens/9782757889978">Points</a>) est le premier roman de Delia Owens chercheur et biologiste âgée de plus de soixante dix ans. Il a été vendu à des millions d'exemplaires dans le monde entier. Un joli succès.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7rbw1r73SKJZVeOOQvUHW1wgK4_b5VgxgeMNboP1TRQDclQKB8RfKJOsDq_nKUS5wpfhwVUBrqMFEqDnanpGQANuP8QFCgWUvXn3eH1Yxq4NoRG6qNHHFdT79VTXkNp5yVgk63lI_HTqMlAqV4cU63OjXQ87H-Fc-ML6bRuEL7-UysPH5kviqpT6L0w/s600/La%20ou%20chantent%20les%20%C3%A9crevisses.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="364" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7rbw1r73SKJZVeOOQvUHW1wgK4_b5VgxgeMNboP1TRQDclQKB8RfKJOsDq_nKUS5wpfhwVUBrqMFEqDnanpGQANuP8QFCgWUvXn3eH1Yxq4NoRG6qNHHFdT79VTXkNp5yVgk63lI_HTqMlAqV4cU63OjXQ87H-Fc-ML6bRuEL7-UysPH5kviqpT6L0w/s320/La%20ou%20chantent%20les%20%C3%A9crevisses.jpg" width="194" /></span></a></div><span style="font-size: large;">Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n'est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.</span></div><div><span style="font-size: large;">A l'âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l'abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même...</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><div><span style="font-size: large;"><i>Là où chantent les écrevisses</i> est un récit initiatique doublé d'un véritable hymne à la nature. Depuis que les siens l'ont abandonnée, le marais est devenu la seule famille de Kya Clark. C'est en plein cœur de ce no man's land que la fillette a poussé. Viscéralement attachée à son environnement naturel, elle l'observera, apprendra tout de lui dans le plus grand respect de toutes les espèces animales et végétales qui y vivent. Véritable sauvageonne, la jeune fille intrigue. Sa marginalité attise toutes les peurs, tous les fantasmes. Si bien que lorsque un homme est retrouvé mort dans le marais, c’est sur elle que tous les soupçons se porteront. </span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Bien que le procès soit le fil conducteur du roman, il permet à Delia Owens de camper avec brio la sensibilité et l'intelligence de son personnage féminin. De surcroît, le fait de retracer son parcours de vie nous immerge dans cette nature exacerbée que l'auteure sublime. Elle lui rend toute sa magnificence et par là même réveille notre conscience écologique. Ajoutez à cela, une belle histoire d'amour, une vraie touche de poésie, quelques plumes d'oiseaux du marais et vous obtiendrez un roman à succès. Parfaitement construit, savamment dosé, tout est réuni pour que <i>Là où chantent les écrevisses</i> marque les esprits et devienne inoubliable. Si vous ne l'avez pas encore lu, ne tardez pas et surtout ne vous contentez pas du film. Bien qu'il soit globalement fidèle au livre, il passe trop vite sur l'enfance de Kya, sa solitude qui l'a ancrée au marais, qui l'a façonnée et qui a fait d'elle une véritable femme libre, pour s'attarder un peu trop à mon goût, sur son histoire d'amour.</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div></div><div><span style="font-size: large;">Belle lecture !</span></div><div style="font-size: x-large;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: large;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/U5pSMIhBaOg" width="320" youtube-src-id="U5pSMIhBaOg"></iframe></span></div><div style="text-align: center;"><i>La bande-annonce du film "Là où chantent les écrevisses"</i></div><div style="font-size: x-large;"><br /></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-55570543310288306782022-11-08T22:55:00.000+01:002022-11-08T22:55:05.568+01:00Mon avis sur "La dérobéé" de Sophie de Baere<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span><div>J'ai découvert les histoires d'amours contrariées de Sophie de Baere grâce aux 68 premières fois avec <a href="https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/07/mon-avis-sur-les-corps-conjugaux-de.html" style="font-style: italic;">Les corps conjugaux</a>, puis en ma qualité de jurée du Prix du Cercle littéraire de Maffliers avec <a href="https://the-fab-blog.blogspot.com/2022/05/mon-avis-sur-les-ailes-collees-de.html" style="font-style: italic;">Les ailes collées</a><i>. </i>C'est d'ailleurs ce roman qui l'a remporté cette année. Il me restait à lire le premier roman de cette auteure, <i>La dérobée</i> (<a href="https://anne-carriere.fr/livre/la-derobee">Anne Carrière</a>). C'est chose faite.</div></span><span><div><br /></div></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-FpmYmQkk9diVSIbDlRyBemTP6TOZfWymmOkcyzEUi4jq12ypH2r9C1KGLFfYT_IRmQfp4cSuvw--v2EHf7r3mzs7BrZcJewKeGuCrDqIoOZqD4xDe9JGD6DnzkeKLKtuhHx8V3MV0cI8uPaF5y666cc-ivOivpGM81TJ-hJ3oxouO5Kj47bwFMbVBQ/s640/La%20d%C3%A9rob%C3%A9%C3%A9.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="415" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-FpmYmQkk9diVSIbDlRyBemTP6TOZfWymmOkcyzEUi4jq12ypH2r9C1KGLFfYT_IRmQfp4cSuvw--v2EHf7r3mzs7BrZcJewKeGuCrDqIoOZqD4xDe9JGD6DnzkeKLKtuhHx8V3MV0cI8uPaF5y666cc-ivOivpGM81TJ-hJ3oxouO5Kj47bwFMbVBQ/s320/La%20d%C3%A9rob%C3%A9%C3%A9.jpg" width="208" /></a></div>Alors que Claire mène une existence morne mais tranquille avec son mari, elle tombe sur Antoine, son grand amour de jeunesse. Jeune grand-mère d'une petite Léonie, Claire travaille comme responsable de caisse sur une aire de l'autoroute A8 et croit n'avoir plus grand-chose à partager avec Antoine, photographe reconnu et marié à une fille de diplomate. Mais l'irruption inattendue d'Antoine qui va user de tous les stratagèmes pour rétablir une relation avec elle, oblige Claire à interroger son existence du moment et à fouiller les drames du passé...</span></div><span style="font-size: large;"><div style="text-align: justify;">À travers les évènements dramatiques de sa vie, Claire saisit peu à peu qui elle est et ce qu'elle souhaite vraiment.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il n'y a pas à discuter, Sophie de Baere a non seulement une plume bien à elle mais surtout, elle met de l'extraordinaire dans les histoires d'amour ordinaires. Son héroïne a une vie des plus banales jusqu'au jour où son amour de jeunesse, Antoine, s'installe dans son immeuble avec sa superbe femme. Dès lors, les fantômes du passé vont ressurgir et les flammes de cette passion mal éteintes, se raviver. Le morne, mais néanmoins rassurant quotidien de Claire risque fort de voler en éclats, à moins qu'elle ne fasse le choix de se dérober. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Une fois de plus avec <i>La dérobée</i>, Sophie de Baere décortique une histoire d'amour, mais pas n'importe laquelle, la première. Celle qui est inoubliable, qui laisse des traces indélébiles, celle qui affadit toutes les suivantes, celle qui contraste tant avec notre quotidien, celle pour laquelle on donnerait tout pour la revivre et la poursuivre. À travers l'histoire de son héroïne, l'auteure nous interpelle sur le temps qui passe, l'usure du couple, le poids des choix et le droit au bonheur. Elle nous bouscule, nous remue et nous embarque sur des chemins insoupçonnés. On se laisse prendre par le charme de son écriture, puis très vite on est happé par l'histoire, le destin de Claire et les nombreux rebondissements savamment dosés, si bien que l'on ne cesse plus de tourner les pages. Aucun doute, Sophie de Baere est une auteure qui ne cède jamais à la facilité et qui s'attache à rendre ses personnages particulièrement touchants et humains. En refermant <i>La dérobée</i> j'ai eu la certitude que je continuerai à lire Sophie de Baere tant son univers et ces histoires me plaisent.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Belle lecture ! </div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-89105287040715150912022-10-10T11:40:00.000+02:002022-10-10T11:40:19.181+02:00Mon avis sur "Le Maître et l'assassin" de Sophie Bonnet<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span>Sophie Bonnet est journaliste française connue et reconnue pour ses enquêtes d'investigation. Il lui aura fallu cinq ans de travail, cent cinquante interviews de personnages publics appartenant au show-biz, au monde politique ou judiciaire et de longs entretiens avec </span><span>Alexandre Despallières </span><span>pour que </span><span><i>Le Maître et l'assassin</i></span><span> (<a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/le-maitre-et-lassassin/9782221253915">Robert Laffont</a>) voie le jour. Un récit passionnant.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGHdwVjSK04dkN8br2H5n9skvkJoaon2eOL4NCNSEsKevk48ZF6rmMgV7XhdMF8mZhBKx8PnVhlC5J36ydD54pxIj90gMBBQc5JD1OAWRab4PoV_fdSb51xYscGrfyPSsuVucrCpUL85MY1JDHx04phCpqHR-g9A8fwiOzdO2byHIHOZpkfksI6efDtg/s561/Le%20ma%C3%AEtre%20et%20l'assassin.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="561" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGHdwVjSK04dkN8br2H5n9skvkJoaon2eOL4NCNSEsKevk48ZF6rmMgV7XhdMF8mZhBKx8PnVhlC5J36ydD54pxIj90gMBBQc5JD1OAWRab4PoV_fdSb51xYscGrfyPSsuVucrCpUL85MY1JDHx04phCpqHR-g9A8fwiOzdO2byHIHOZpkfksI6efDtg/s320/Le%20ma%C3%AEtre%20et%20l'assassin.jpg" width="200" /></a></div></div><div>Mars 2013, un ténor du Barreau est retrouvé mort au large de son île privée en Bretagne. Dans son ombre papillonne un jeune gigolo à la beauté magnétique et au passé trouble, soupçonné d’être un empoisonneur en série.</div><div>Qui est réellement Alexandre Despallières ?</div><div>Cet adonis ambitieux qui pratique "l’art du poison" depuis l’adolescence, traîne dans son sillage nombre de morts suspectes. Sa vie dorée bascule en juin 2010, lorsqu’il est arrêté à Paris, accusé d’avoir assassiné un richissime Australien, producteur d’Elton John et de Madonna. Il l’aurait empoisonné et aurait rédigé un faux testament pour capter sa fortune. Trois ans plus tard, Olivier Metzner, l’un des avocats les plus puissants de France, est retrouvé mort, son corps flottant au large de son île privée en Bretagne. La star du Barreau et le bel Alexandre, amants depuis plus de vingt ans, partageaient nombre de secrets.</div><div><br /></div><div>L'un est jeune, beau, solaire et diablement charismatique. L'autre est plus âgé, au physique ingrat et terriblement solitaire. Ils ont en commun le goût des paillettes, des drogues, des garçons, mais surtout celui du mensonge. L'un excellera plus que l'autre en la matière. Durant huit années, ces deux là vont se croiser dans le milieu homosexuel parisien avant de vraiment se rencontrer au détour d'une affaire judicaire. L'un est avocat, l'autre un voyou. Le premier se voit confier une affaire d'escroquerie et d'empoisonnement mettant en cause le second qui risque la prison. Dès lors, ce dernier entreprend de séduire le premier qui ne peut résister à tant de beauté. Amoureux, Maître Olivier Metzner délaisse son client et par la même occasion, sauve Alexandre Despallières. Ce ne sera que seize années plus tard, que ce dernier sera rattrapé par la justice, il aura eu tout le temps d'abuser de la crédulité de ses victimes. Pour les dépouiller jusqu'au dernier centime, le gigolo est prêt à tout y compris aux plans les plus machiavéliques. Il s'inventera tour à tour, chanteur d'un groupe célèbre, fils d'une actrice américaine, une maladie grave, une fortune. Tout est bon pour parvenir à ses fins. Véritable crapule, il n'a aucun scrupule et est prêt à tuer père et mère pour briller. Un être abject. Malgré toutes les abominations qu'il a commis, Alexandre Despallières est décédé présumé innocent. Il n'a jamais été jugé.</div><div><br /></div><div>Quant à Olivier Metzner, il partage le même goût du mensonge avec le jeune gigolo. Il prétend être issu d'un milieu modeste alors qu'il est fils d'un agriculteur et grand propriétaire foncier dans l'Orne. Au départ, il possède peu d’atouts : un parcours scolaire de cancre, un physique ingrat, un caractère timide, une élocution qui se heurte à son bégaiement. Mais à force de travail et d'acharnement à déceler les vices de procédure, il va devenir l’un des avocats les plus riches et les plus puissants de France. D’avocat des truands, il est devenu celui des grands patrons et des figures politiques quand éclatent les premiers scandales politico-financiers. Maître Metzner possédait tous les signes extérieurs de la réussite mais derrière la fumée de ses cigares, il dissimule sa vie privée et son immense solitude. Alcoolique, drogué et homosexuel, il est tombé dans les griffes du charismatique gigolo qui tel un prédateur, le menacera de révéler ses penchants inavouables à moins qu'il achète son silence. En mars 2013, Olivier Metzner est retrouvé mort aux abords de Boëdic, son île. Il se serait suicidé.</div><div><br /></div><div>Avec <i>Le Maître et l'assassin</i>, Sophie Bonnet nous dévoile un labyrinthe de crimes et de sexe dans les allées du pouvoir. Elle nous embarque dans les bas-fonds dorés, le Tout-Paris homosexuel de l’époque. Dans ce récit, tout est ahurissant. Il faut le lire pour le croire. Si ce livre avait été un roman, on aurait décrié l'imagination débordante de son auteure. Mais tout n'est que réalité, ce qui rend le tout d'autant plus sidérant. Sophie Bonnet a abattu un travail colossal permettant de sonder les tréfonds des âmes du Maître et de l'assassin assoiffé de pouvoir et assujetti. <i>Le Maître et l'assassin </i>est un récit haletant qui se dévore tel un thriller. Un conseil, plongez dans cet univers hors norme.</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div><div><br /></div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-75326199196620275382022-08-31T18:55:00.000+02:002022-08-31T18:55:44.512+02:00Mon avis sur "Je suis la maman du bourreau" de David Lelait-Helo<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div>D'abord enseignant, David Lelait-Helo est devenu journaliste, auteur et parolier. Il a un faible pour les destins de femmes et notamment les chanteuses auxquelles il a consacré bon nombre de biographies. <i>Je suis la maman du bourreau</i> (<a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/je-suis-la-maman-du-bourreau/9782350877594">Héloïse d'Ormesson</a>) est son dernier roman.</div><div><br /></div><div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvHUksAqbSdfbHNwxEf6dt8XmtYtmO6rpFvSsTIG2YCbv5bb-KWCJ6ZbJZy9BhjkCSecW_lHcSefTVxLrRoVV6x4jgc1bxeMlMxL5sWORAY4CiJuFFkMWwzunDoXLHmXm5MzW1wGWk6ueU-GBzgMl6LlAOPaiq7vouBUTkgyESCg_WY3UWSsF5s_ZEgA/s514/Je%20suis%20la%20maman%20du%20bourreau.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="514" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvHUksAqbSdfbHNwxEf6dt8XmtYtmO6rpFvSsTIG2YCbv5bb-KWCJ6ZbJZy9BhjkCSecW_lHcSefTVxLrRoVV6x4jgc1bxeMlMxL5sWORAY4CiJuFFkMWwzunDoXLHmXm5MzW1wGWk6ueU-GBzgMl6LlAOPaiq7vouBUTkgyESCg_WY3UWSsF5s_ZEgA/s320/Je%20suis%20la%20maman%20du%20bourreau.jpg" width="219" /></a></div>Du haut de ses quatre-vingt-dix ans, Gabrielle de Miremont semblait inatteignable. Figée dans l’austérité de la vieille aristocratie catholique dont elle est l’incarnation. Sa devise : « Ne jamais rien montrer, taire ses émotions ». Jusqu’à ce matin-là, où un gendarme vient lui annoncer la mort de son fils. Son fils cadet, son enfant préféré, le Père Pierre-Marie, sa plus grande fierté. Gabrielle ne vacille pas, mais une fois la porte refermée, le monde s’écroule. Cet effondrement, pourtant, prend racine quelques semaines plus tôt, à la suite d’un article de presse révélant une affaire de prêtres pédophiles dans sa paroisse. Révoltée par cette calomnie, Gabrielle entreprend des recherches. Des recherches qui signeront sa perte. Ou sa résurrection.</div></div><div><br /></div></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><i>Je suis la maman du bourreau</i> s'ouvre sur cette déclaration : Je suis passée de Dieu à Diable. S'ensuivent les mots d'une mère consignés dans son carnet. Elle raconte comment son fils adoré, sa grande fierté, est devenu à la suite d'une révélation son calvaire, sa plus grande honte. Ses mots alternent avec la voix du narrateur. Ils nous plongent dans l'innommable, l'indicible, la part la plus sombre de l'Humanité. </span><span style="font-size: large;">Pourtant, quand un gendarme désolé est venu lui annoncer que le corps de son fils a été retrouvé sans vie, cette mère n'a pas vacillé, ne s'est pas effondrée, elle n'a même pas été désolée. Son fils, le Père Pierre-Marie a été retrouvé mort par une fidèle. Pas d'effraction, ni marque de violence ni désordre apparent, aucun témoin. Le Père avait-il des raisons de se donner la mort ? </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Retour en arrière. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Tout a commencé avec le titre d'un article publié dans le journal local "Pédophilie au cœur du diocèse". Interloquée, cette fervente catholique et gardienne de la vertu qu'est </span><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;">Gabrielle de Miremont est partie à la rencontre du vice incarné, </span></span><span style="font-size: large;">Cédric Lautet, journaliste homosexuel auteur dudit papier. Les jours se sont enchainés, elle a guetté l'orage. Elle savait d'instinct que le pire était à venir. Une victime a témoigné à visage découvert. Parce qu'elle a enfanté, qu'elle est une mère, elle a été bouleversée par la lecture de son récit. Comment un serviteur de son Église a t-il pu salir son serment et l'innocence de ces enfants ? Ce que cette femme ne savait pas encore, c'est que sa vie allait être catapultée par ce fait divers. Elle connaîtra toutes les étapes du deuil, de la honte, de la culpabilité. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Et c'est là toute l'originalité de ce roman. David Lelait-Helo aborde la question de la pédophilie non pas du point de vue du coupable ou de la victime, mais de celui des proches de l'auteur du crime. Des victimes collatérales. Il interpelle sur les croyances, sur l'aveuglante fierté d'un parent dont l'enfant embrasse l'ambition. Et si ce Dieu vivant qu'elle pensait avoir engendré se révélait n'être qu'un monstre, le Diable incarné ? Comment une mère, chrétienne et pratiquante de surcroît, peut survivre à une telle révélation ? </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Avec <i>Je suis la maman du bourreau</i>, David Lelait-Helo nous propose une histoire tristement d'actualité qui fait écho au rapport Sauvé rendu en octobre 2021 par la commission indépendante <span style="text-align: left;">sur les abus sexuels dans l'</span>É<span style="text-align: left;">glise. Par ce récit à la </span>fois subtil et d'une justesse époustouflante, il parvient à rendre l'austère maman du bourreau terriblement humaine. Il démontre que celle que rien ne pouvait toucher, exceptée la grâce de Dieu, peut vaciller. Au gré des pages, le lecteur impuissant voit cet être invincible s'écrouler sous le poids de la culpabilité. C'est court, bien construit, intense et percutant. <i>Je suis la maman du bourreau</i> est un roman original et terriblement efficace qui met en lumière l'anéantissement des victimes collatérales de tous ceux qui ont commis l'innommable.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Belle lecture !</span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-25950759833808846222022-08-23T23:45:00.004+02:002022-08-23T23:59:32.669+02:00Mon avis sur "Pour que chantent les montagnes" de Nguyễn Phan Quế Mai <div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Née en 1973 dans un petit village du nord Việt Nam, Nguyễn Phan Quế Mai a connu les ravages de la guerre dès son plus jeune âge. E<span style="text-align: left;">lle a travaillé comme vendeuse de rue et dans des rizières avant d'obtenir une bourse pour suivre des études universitaires en Australie. Dorénavant, a</span>uteure et poétesse reconnue, elle a été lauréate des prix littéraires les plus prestigieux au Việt Nam. <i>Pour que chantent les montagnes</i>, son premier roman écrit en anglais, est un best-seller international déjà traduit en quinze langues. Il a reçu de nombreux prix et est désormais disponible en France aux <span style="text-align: left;"><a href="https://editionscharleston.fr/collections/nguyen-phan-que-mai/products/nguyen-phan-que-mai-pour-que-chantent-les-montagnes-grand-format">Éditions Charleston</a>.</span> Il est, de mon point de vue, l'un des romans incontournables de cette rentrée littéraire. J'ai eu l'occasion de le lire en avant-première en ma qualité de jurée du Prix du roman FNAC 2022. Dès le 24 août, vous le trouverez dans toutes les bonnes librairies. Foncez !</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbMbZlFz7q7rENy7t3rDcVJmA-X4pam_9suOK8ZO3CIfURKoPASmF4ZJm89D8LRoXixBGofbeOAH5pm2c8JMDo3GjKKzg1oMagtvey_AaYqapH2k_8s6orVoTayiarEdcvqE40fIZvRcAWDnDXiMpUA1HBdehgFsuhxKRtQCw75m64t5dYuy7CStZD-A/s666/Pour%20que%20chantent%20les%20montagnes.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="666" data-original-width="420" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbMbZlFz7q7rENy7t3rDcVJmA-X4pam_9suOK8ZO3CIfURKoPASmF4ZJm89D8LRoXixBGofbeOAH5pm2c8JMDo3GjKKzg1oMagtvey_AaYqapH2k_8s6orVoTayiarEdcvqE40fIZvRcAWDnDXiMpUA1HBdehgFsuhxKRtQCw75m64t5dYuy7CStZD-A/s320/Pour%20que%20chantent%20les%20montagnes.jpg" width="202" /></a></div>Việt Nam, 1972.</div><div>Depuis leur refuge dans les montagnes, la petite Hương et sa grand-mère Diệu Lan regardent Hà Nội brûler sous le feu des bombardiers américains. Elles décident d’abandonner la capitale pour rejoindre les campagnes vietnamiennes. Un retour qui ravive le souvenir du départ de Diệu Lan, vingt ans plus tôt, chassée de la ferme familiale par la réforme agraire du gouvernement communiste nouvellement au pouvoir. </div><div>À travers ce nouvel exil, ce sont les souvenirs de Diệu Lan, l'histoire de sa famille sous l’occupation française puis japonaise, la guerre d’Indochine, les multiples séparations et retrouvailles qui ont marqué sa vie, qui permettront à Hương de garder espoir dans un pays qu’elle n’a connu qu’en guerre.</div><div><br /></div><div><div>Si vous avez lu et aimé <i><a href="https://www.livredepoche.com/livre/terre-des-oublis-9782253118732">Terre des oublis</a> </i>de Duong Thu Huong, que vous aimez le Vietnam, sa culture, sa nature, son peuple, vous allez adorer <i>Pour que chantent les montagnes.</i> Nguyễn Phan Quế Mai nous offre un voyage poignant à travers un siècle d’histoire vietnamienne, de l’occupation française à la chute de Sài Gòn. <i>Pour que </i><i>chantent</i><i> les montagnes </i>mêle l'histoire du Việt Nam à celle d'une famille déchirée à l'instar des souffrances qui déchirent leur patrie depuis des décennies...</div><div>C'est donc à travers le récit de trois générations de femmes d'une même lignée de paysans, qui à force de labeur est devenue une famille de passeurs de valeurs et de culture, que Nguyễn Phan Quế Mai nous transporte en Asie. </div><div><br /></div><div>La famille Trần a été percutée de plein fouet par la réforme agraire des années 50, puis vingt ans plus tard par la guerre du Việt Nam. Elle a connu les exils, le déchirement des séparations, la peur, la faim, la violence. Délaissées par leurs maris partis au combat, ce sont les femmes de cette lignée qui ont affronté seules avec courage et dignité ces épreuves. Elles ont tout mis en œuvre pour organiser la survie des leurs, allant jusqu'à prendre des décisions déchirantes. Grâce à leur éducation, leurs valeurs, leur philosophie, elles ont traversé aussi dignement que possible ces périodes douloureuses sans cesser de croire à des lendemains meilleurs. Ce récit à deux voix, celle de la petite-fille et de la grand-mère, est un magnifique témoignage de ténacité, de pugnacité et d'espoir. <i>Pour que chantent les montagnes</i> est un hymne intime à la résilience des peuples ravagés par la guerre et la mort. Non seulement il véhicule des belles valeurs humanistes, mais de surcroît, il vous apprendra énormément sur tout ce que les Vietnamiens ont enduré. Pour parvenir à cette justesse historique, Nguyễn Phan Quế Mai s'est documenté durant sept années avant d'écrire ce roman. Elle s'est appuyée sur les témoignages des membres de sa famille, mais également sur tous ceux des rescapés qu'elle a pu rencontrer ainsi que sur tous les écrits qu'elle a pu trouver. Le tout est remarquable, poignant. </div><div><i><br /></i></div><div><i>Pour que chantent les montagnes</i> est une véritable déclaration d'amour au Việt Nam, à ses terres, ses coutumes, mais surtout à un peuple qui a tant souffert mais qui a toujours résisté. Un conseil, écoutez le chant des montagnes. Dépaysement garanti et belle leçon de vie et de courage à la clé !</div></div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-37985785497885452302022-08-22T11:11:00.000+02:002022-08-22T11:11:44.273+02:00Mon avis sur "Anéantir" de Michel Houellebecq<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">S'il y a un livre qui a fait couler beaucoup d'encre en ce début d'année, c'est bien celui de Michel Houellebecq. La grande question existentielle apparemment pour certains était de savoir s'il fallait le lire ou pas. Fidèle à ce que je suis et aux auteurs que j'apprécie, je n'ai pas tergiversé, j'ai lu <i>Anéantir </i>(Flammarion). Bonne nouvelle, je ne suis pas anéantie, bien au contraire !</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtZqlRZ2YM4_TdEUC8T6g4rFoRDqAXzuQuqsNgqSrr5a2mOJAirq4KLdeavkVQMx2LrFaeNYq906BBwQCDMOF0Y4i5sl0pRExHzMTtxKfZ91FH8V9FjzOCmGXxtVJ0FwExCeU0rOuf6ddl7e_kcUE6Q1WbQp6cjYfFDk4VEdoOKEyZWh1O1r1kDudK6w/s557/Aneantir.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="557" data-original-width="400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtZqlRZ2YM4_TdEUC8T6g4rFoRDqAXzuQuqsNgqSrr5a2mOJAirq4KLdeavkVQMx2LrFaeNYq906BBwQCDMOF0Y4i5sl0pRExHzMTtxKfZ91FH8V9FjzOCmGXxtVJ0FwExCeU0rOuf6ddl7e_kcUE6Q1WbQp6cjYfFDk4VEdoOKEyZWh1O1r1kDudK6w/s320/Aneantir.jpg" width="230" /></a></div>L'intrigue débute au mois de novembre 2026, quelques mois avant le début de l'élection présidentielle de 2027. Le personnage principal, Paul Raison, haut fonctionnaire auprès du Ministère de l'Économie, des Finances et du Budget, approchant la cinquantaine, travaille au cabinet du ministre Bruno Juge, avec lequel il entretient également des liens d'amitié. Le climat politique est marqué par des attentats terroristes, qui épargnent dans un premier temps les vies humaines. Ceux-ci sont extrêmement sophistiqués et font appel à des moyens militaires importants, sans que cela soit aisément possible d'évaluer les motivations profondes des auteurs. Voilà pour l'environnement professionnel de Paul. Côté vie privée, il en est plutôt privé. Englué dans une misère affective et sexuelle socialement acceptable, Paul est marié à Prudence, elle aussi au service de l’administration publique, et récemment devenue végane et adepte de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Wicca">Wicca</a>. Parce que son père, un retraité des services secrets français (DGSI), vient de faire un AVC, Paul va, le temps de se rendre à son chevet, oublier les arcanes de la politique et les problèmes du monde pour se reconnecter à sa famille. Dès lors, <i>Anéantir </i>se mue en roman familial pour le plus grand plaisir du lecteur, du moins, le mien. On découvre que Paul a une sœur bigote, Cécile. Elle est mariée à un notaire au chômage, Hervé. Le couple habite à Arras et vote ouvertement pour le Rassemblement national. Paul a également un petit frère, Aurélien, qui travaille comme restaurateur d’œuvres d'art au ministère de la culture et est marié à une femme détestable nommée Indy. Autour d'eux gravitent pléthore de personnages tous hauts en couleurs.</div><div><br /></div><div><i>Anéantir </i>est une fiction d'anticipation d'une grande richesse, mêlant les genres, les styles et les thématiques. Si au commencement, ce roman peut s'apparenter à un thriller politique, il se transforme très rapidement en une fresque familiale permettant ainsi à son auteur de se livrer à une analyse critique de notre société contemporaine. Tout y passe. La situation économique et politique qui conduit inévitablement à la déliquescence de la France, à la montée de l'individualisme, aux inégalités grandissantes, à l'absurdité environnante. Nos comportements paradoxaux sont mis en exergue pour in fine nous interpeler sur le sens la vie, notre relation à la maladie et à la mort, à la façon dont nous accompagnons nos mourants tant dans les établissements qui, faute de moyens, se déshumanisent, qu'au sein de la cellule familiale. Et pour adoucir ses propos et les parsemer d'espoir, Michel Houellebecq tapisse son roman d'une multitude de touches d'amour. Oui, vous avez bien lu, l'amour est omniprésent dans <i>Anéantir</i>. Qu'il s'agisse de celui qui unit un homme et une femme, une fratrie, un père et un fils, celui que l'on sème ou que l'on récolte. Il est là. Partout. Aussi étonnant que cela puisse paraître c'est bien cette thématique universelle et existentielle que l'auteur décline à travers tous ses personnages. D'abord inexistant, l'amour va reprendre corps dans le couple de Paul, mais également entre tous les membres de la famille Raison. L'auteur pose un regard tendre sur ceux qui la composent et révèle progressivement la profondeur des liens qui les unit.</div><div><br /></div><div><i>Anéantir </i>est un roman à la fois d'un pessimisme réaliste et d'une profonde humanité. Tant de thématiques sont abordées qu'il serait indigeste de toutes les inventorier, toujours est-il que ce pavé bien ancré dans son époque et invitant à la réflexion se lit d'une traite. Il faut bien reconnaître que Michel Houellebecq donne toujours une tonalité singulière à ses propos et que sa plume sans fioriture teintée de mélancolie est agréable et accessible. Alors fallait-il ou pas lire <i>Anéantir </i>telle n'est pas la question, je l'ai lu et vous le conseille chaleureusement.</div><div><br /></div><div>Bonne lecture !</div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-76369595039352988512022-08-19T15:03:00.000+02:002022-08-19T15:03:06.956+02:00Mon avis sur "Les envolés" d'Étienne Kern<div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="text-align: left;">É</span><span style="font-family: inherit;">tienne Kern est professeur de lettres en classes préparatoires, auteur et co-auteur d'essais sur la langue française et la vie littéraire. <i>Les envolés</i> (<a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Les-envoles">Gallimard</a>) est son premier roman, il fait partie de la sélection 2022 des <a href="https://68premieresfois.wordpress.com/">68 premières fois</a> et a obtenu l</span><span style="font-family: inherit;">e Prix Goncourt du premier roman en mai dernier.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div style="font-family: inherit;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi47IATB7RktvpiR5Dxt16gCqvPlArPwNFRfu13E6_mEcWtVgpyFTmKd6eGVCBVx4_RNwXwh-ZGszVBdHHCjcz6Su0O92ZKpUncfPMRP9T0pnHnD5mfSdD-gXoHIG-myiTopR3YHIQiXbVlLWUCto3M4GSOK6VRnki2vCJxtSCEwRyf2ofcYoEa13cByA/s873/Les%20envol%C3%A9s.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="873" data-original-width="596" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi47IATB7RktvpiR5Dxt16gCqvPlArPwNFRfu13E6_mEcWtVgpyFTmKd6eGVCBVx4_RNwXwh-ZGszVBdHHCjcz6Su0O92ZKpUncfPMRP9T0pnHnD5mfSdD-gXoHIG-myiTopR3YHIQiXbVlLWUCto3M4GSOK6VRnki2vCJxtSCEwRyf2ofcYoEa13cByA/s320/Les%20envol%C3%A9s.jpg" width="218" /></a></div>4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d’une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l’a prévenu : il n’a aucune chance. Acte d’amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l’arrêter. Sa mort est l’une des premières qu’ait saisies une caméra.</div><div style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;">Avec </span><i style="font-family: inherit;">Les envolés</i><span style="font-family: inherit;"> Etienne Kern mêle à l’histoire vraie de Franz Reichelt, tailleur pour dames venu de Bohême, le souvenir de ses propres disparus. </span></div><div><span style="font-family: inherit;"><br /></span></div><div>L'époque est aux débuts de l'aviation. Les premiers accidents ont poussé le tailleur à travailler sur la mise au point d'un costume-parachute, inspiré de la physionomie des chauves-souris. Après différents essais avec des mannequins depuis la cour de son immeuble, au 8 rue Gaillon à Paris, Reichelt se lance lui-même depuis une hauteur d'une dizaine de mètres à Joinville. Les tentatives non concluantes le pousseront à poursuivre ses recherches, jusqu'au jour où il annonce à la presse qu'il va réaliser lui-même un saut depuis le premier étage de la tour Eiffel pour prouver l'efficacité de son invention et qui sait, empocher les cinq mille francs à la clé du concours organisé par la ligue de l'Aéro-Club de France. Le jour J il s'élance mais son appareillage, qui ne semble qu'à demi-ouvert, se replie sous lui. C'est la chute libre et l'accident mortel. Franz Reichelt devra sa notoriété posthume non pas à sa participation à l'invention du parachute, mais au fait que la scène avait été <a href="https://www.youtube.com/watch?v=6gsnVntGoxM">filmée</a>. Alors, folie d'un inventeur ou suicide à l'instar de l'amie d'Étienne Kern qui s'est volontairement envolée ? Peu importe la raison, le résultat est là, comme d'autres, Franz Reichelt s'est envolé.</div><div><br /></div><div>C'est l'histoire romancée de cet envolé oublié qu'Étienne Kern retrace tout en la ponctuant d'éléments intimes. D'autres histoires d'envolés, notamment d'une qui a choisi de quitter un monde devenu trop insupportable et à qui le roman est dédié. Tout en finesse, <i>Les envolés</i> est porté par un style pur, servi par une plume aérienne et poétique. Un premier roman court, mais élégamment puissant.</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-86745889809512550642022-08-13T13:44:00.002+02:002022-08-13T13:47:24.073+02:00Mon avis sur "Une toute petite minute" de Laurence Peyrin<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Laurence Peyrin a été journaliste de presse pendant vingt ans avant de se consacrer à l’écriture. <i>Une toute petite minute</i> (<a href="https://www.lisez.com/livre-de-poche/une-toute-petite-minute/9782266295673">Pocket</a>) </span><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;">ayant été sélectionné pour concourir au Grand Prix des Lecteurs Pocket, c'est dans ce cadre-là et en ma qualité de jurée que je l'ai lu. Encore une belle découverte...</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;"><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcZXUJhs83diEGLllfwHNjuCwp_9-RmfZUZJkNMHe886ryGAdILwoJsT2V0FoMDjo0RV3jGBcnWhbizoLhWIZ3zER2vT7PRWIwsTpJsYuZeEkmMIHHC6CmoOzFnrj7Des9iWULjW6gwlTX7xjp58o7bT0q-e85HuXNvqVlviEZ-Tl-7Q7gEs7EMNccpQ/s576/Une%20toute%20petite%20minute.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcZXUJhs83diEGLllfwHNjuCwp_9-RmfZUZJkNMHe886ryGAdILwoJsT2V0FoMDjo0RV3jGBcnWhbizoLhWIZ3zER2vT7PRWIwsTpJsYuZeEkmMIHHC6CmoOzFnrj7Des9iWULjW6gwlTX7xjp58o7bT0q-e85HuXNvqVlviEZ-Tl-7Q7gEs7EMNccpQ/s320/Une%20toute%20petite%20minute.jpg" width="195" /></a></div>Il a suffi d’une minute… D’une toute petite minute. Une nuit de réveillon 1995, Madeline s’enferme dans la salle de bains en compagnie de sa meilleure amie. Soixante secondes plus tard, Estrella est morte. Personne ne saura jamais la vérité sur ce drame.</div><div style="text-align: justify;">Comment se pardonner ce qui est impardonnable ? Vingt ans de prison n’y ont pas réussi. Entrée adolescente, Madeline en ressort femme. Vingt ans au cours desquels elle n’a pas vu mourir son père, grandir sa sœur, changer sa mère… Comment, dès lors, se raccorder au fil des jours ? Et s’accorder le droit de vivre, d’aimer, d’être aimée peut-être… ?</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div>Il en faut peu pour qu'une vie bascule. Une rencontre, un simple clic, un égarement, un instant… En l'espèce, <i>Une toute petite minute</i> a suffi pour qu'une fête se transforme en cauchemar. Madeline a 17 ans quand son étoile, Estrella, sa meilleure amie, s'est définitivement éteinte. Vingt ans plus tard, Mad sort de prison. <i>Une toute petite minute</i> a suffi à obscurcir son ciel. Sa peine intégralement purgée, parviendra t-elle à le rallumer, à y accrocher de nouvelles étoiles ?</div><div><br /></div><div>Avec beaucoup de subtilité, Laurence Peyrin raconte la vie d'avant et d'après de son héroïne. Elle donne la parole à Madeline qui dévoile l'enfant qu'elle était, ses rêves d'adolescente, puis ses conditions d'enfermement, son obstination à vouloir purger sa peine jusqu'au dernier jour, jusqu'à la dernière minute. Ce récit alterne avec celui de Mad, la femme que Madeline est devenue, celle qui, une fois libérée, n'a plus de repères sociaux, celle qui doit se reconstruire, s'insérer dans cette société qu'elle ne connaît pas. </div><div>Cette double temporalité permet de cerner la psychologie ambivalente de Madeline, de la comprendre, de cheminer avec elle et d'espérer que sa rédemption réussisse tout en cherchant à savoir ce qu'il s'est vraiment passé dans cette salle de bains le 31 décembre 1995. Ce n'est qu'à la toute dernière minute de lecture que l'intrigue sera levée.</div><div><br /></div><div><i>Une toute petite minute</i> est un roman empreint d'une grande humanité. Parfaitement construit, il est également d'une grande justesse et d'une finesse qui rendent le tout parfaitement crédible. Le milieu carcéral, l'impact du drame sur la famille et les proches, la difficulté à se réinsérer, la puissance de la nature, incontournable source de rédemption et enfin, l'espoir qu'une belle rencontre puisse de nouveau rallumer les étoiles. <i>Une toute petite minute</i> est un roman touchant qui nous transporte sur les chemins de <a href="https://montaukhistoricalsociety.org/">Montauk Point Light</a> et surtout sur ceux de la résilience. Ce roman a été pour moi une belle découverte qui m'a donné la furieuse envie d'apprendre à faire des crêpes d'œuf ! (Seuls les lecteurs savent). </div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></div></span></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-44245941376409716262022-08-12T15:30:00.002+02:002022-08-18T20:10:16.100+02:00Mon avis sur "La belle famille" de Laure de Rivières<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Laure de Rivières est <span style="text-align: left;">une ancienne journaliste qui a évolué pendant près de quinze ans dans la presse féminine où elle a essentiellement traité de sujets de société concernant les femmes. </span>Elle vit depuis peu à Los Angeles. <i>La belle famille</i> est son premier roman (<a href="https://editions.flammarion.com/la-belle-famille/9782080262387">Flammarion</a>) et justement de femmes il est question.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOIJ2-b7ChMdXB_snozx3CJvNfg9gaCLOs98VOBYUC5YPy6h0nafxirIIoUCNZeX55YelHzz-v05JN35Y01ycDEs1JWxRN-U8Y_fBWirpBkM8ssZsqkQ5BCusIyhjimHO_72csXo_Ue_7iuQaRYvx2t_F1qLpofTzeeJbNBgOWORbFL01xc4wcu44HAQ/s456/La%20belle%20famille.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" data-original-height="456" data-original-width="293" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOIJ2-b7ChMdXB_snozx3CJvNfg9gaCLOs98VOBYUC5YPy6h0nafxirIIoUCNZeX55YelHzz-v05JN35Y01ycDEs1JWxRN-U8Y_fBWirpBkM8ssZsqkQ5BCusIyhjimHO_72csXo_Ue_7iuQaRYvx2t_F1qLpofTzeeJbNBgOWORbFL01xc4wcu44HAQ/s320/La%20belle%20famille.jpg" width="206" /></span></a></div><span style="font-size: large;">« Quand j’ai répondu à cette petite annonce, et Dieu sait qu’à cette époque j’aurais pris n’importe quoi, je n’aurais jamais pu imaginer ce qui allait m’arriver.</span></div><div style="text-align: justify;"><div><span style="font-size: large;">D’ailleurs, personne n’aurait pu s’en douter.</span></div><div><span style="font-size: large;">Et je ne sais pas si quelqu’un aurait pu m’en protéger. »</span></div><div><span style="font-size: large;">Manon a 20 ans quand elle rencontre l’homme qui va changer le cours de sa vie. Charmeur et sûr de lui, ce catholique intégriste et père de cinq enfants révèle peu à peu son caractère trouble et dangereux. En fonçant tête baissée dans l’obscurité d’une famille et d’un monde qui lui sont étrangers, Manon s’engage sur un chemin chaotique dont personne ne sortira indemne.</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;"><span>Inspiré d’une histoire vraie, <i>La belle famille</i> est un roman polyphonique. La voix de </span><span>Manon, jeune étudiante indépendante et affranchie, ainsi que celle de tous les autres protagonistes se font l'écho de cette incroyable histoire. Une histoire d'emprise psychologique. Sans jugement, </span><span>à tour de rôle, </span><span>chacun y va de son point de vue. Dès les premières pages, nous sommes saisis par l'ambiance très singulière de ce roman qui peu à peu devient suffocante. On devine très rapidement qu'une fois la porte de la maisonnée refermée, il se passe des choses pas très catholiques. <i>La belle famille</i> traite de violence conjugale, pas celle qui fracasse les assiettes, celle qui vous prend dans ses filets, qui s'insinue sournoisement là où on ne l'attendait pas, celle qui intervient entre un homme et une femme, celle qui vous enserre, vous étouffe, qui fait douter celle qui la subit, qui fait mentir celui qui la fait subir. Il est question d'emprise et de manipulation. Du haut niveau. Du très haut niveau. Tellement haut que même une jeune fille libre et indépendante tombe dans le piège, que son entourage n'y voit rien. Cette histoire interpelle, révolte, questionne. Mais qu'avons-nous appris de toutes les générations de femmes </span>qui nous ont précédés ? Comment est-ce possible que de nos jours, une jeune fille puisse tomber entre les serres d'un tel prédateur et surtout qu'elle n'en n'ait pas conscience ? </span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Admirablement construit, ce livre, à l'instar de son personnage masculin principal, vous asservit. Impossible de le lâcher, d'y renoncer. Jusqu'au bout, jusqu'à la dernière page, la dernière ligne on reste sous l'emprise de ce pervers tout en admirant la force et la détermination de cette jeune fille qui s'évertue obstinément à rester optimiste, à tenir sa lign(é)e de conduite.</span></div><div><span style="font-size: large;"><i>La belle famille</i> est un premier roman percutant, glaçant, mais ce qui l'est encore plus c'est qu'il est inspiré d'une histoire vraie. Laure de Rivières a rencontré Manon un été, quand elle avait vingt ans. Elle était pleine d'une radieuse envie de vivre. Quelques années plus tard, l'auteure l'a retrouvée et a pu mesurer les effets de l'emprise sociale et amoureuse, et l'impact de la maladie mentale sur les proches. Laure de Rivières a voulu écrire un livre racontant le courage d'une femme qui doit tout affronter et supporter par pur amour, bonté et sincérité. Une femme qui découvre la maternité, sous toutes ses formes, et qui s'y abandonne, qui découvre l'amour et qui veut y croire malgré toute la violence que cela impose. <i>La belle famille</i> est une fiction, fondée, hélas, sur des faits réels. Il est à lire pour aider celles qui connaissent ces situations et surtout pour aider les autres à décrypter tous les signaux de l'emprise et de la manipulation.</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Belle lecture !</span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-36586025220606902242022-08-05T10:00:00.001+02:002022-08-05T10:00:45.262+02:00Mon avis sur "D'amour et de guerre" de Akli Tadjer<div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: large;">Akli Tadjer est un écrivain et scénariste franco-algérien. </span><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;">Il est l’auteur de quatorze romans, dont trois ont été adaptés à la télévision. <i>D'amour et de guerre</i> (<a href="https://www.lisez.com/livre-de-poche/damour-et-de-guerre/9782266322409">Pocket</a>) a été sélectionné pour concourir au Grand Prix des Lecteurs Pocket. C'est dans ce cadre et en ma qualité de jurée que je l'ai lu.</span></span></span></div></div><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgk_16-M7BRuk3RBihgOUo6zCaSAkZiEM3DFU-x3sQtMZiO2zU1EQ4FMpwwx8xkxEBrX_e615ffTu7Z103Y5hFRfweC_4QXUMsbxNdJ_bnvCjdk8InuWJzteANvrUilotlGY7IpbbRWxdN16r8WWf5QUGSH4ta1fewBRunVD03zWauO-I9C8RnOMOtnCQ/s576/D'amour%20&%20de%20guerre.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgk_16-M7BRuk3RBihgOUo6zCaSAkZiEM3DFU-x3sQtMZiO2zU1EQ4FMpwwx8xkxEBrX_e615ffTu7Z103Y5hFRfweC_4QXUMsbxNdJ_bnvCjdk8InuWJzteANvrUilotlGY7IpbbRWxdN16r8WWf5QUGSH4ta1fewBRunVD03zWauO-I9C8RnOMOtnCQ/s320/D'amour%20&%20de%20guerre.jpg" width="195" /></a></div>Jeune berger des montagnes kabyles, Adam a 20 ans et des rêves plein la tête. Il y a sa belle Zina. Et puis il y a La Clef, cette maison qu’il leur construit. Alors quand la guerre éclate, là-bas, en France, le jeune Algérien dit non. Tomber au champ de leur honneur, y laisser un membre, comme son père en 1914 ? Pour le compte de qui, pour l’honneur de quoi ? Mais la Guerre a ses façons de moissonner ses enfants. Arraché à sa terre, à son amour, Adam va connaître l’horreur du front, les rigueurs de l’exil, puis les camps de travail pour soldats coloniaux... Guidé par ses rêves de liberté, retrouvera-t-il son Algérie natale et sa Zina bien-aimée ?</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><i><br /></i></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><i style="font-family: inherit;">D'amour et de guerre</i><span style="font-family: inherit;"> est la quête éperdue d’amour et de liberté d’un jeune soldat kabyle propulsé malgré lui dans un monde devenu fou. Alors que l'Algérie est colonisée par la France, la guerre opposant français et allemands va arracher Adam à son grand amour, à son village, ses racines. Il est enrôlé de force par l’armée pour tuer des allemands qu’il ne connaît pas, dans une France qu’il ne connaît pas davantage. Affecté dans le Nord de l'Hexagone avant d'être prisonnier dans un camp de travail réservé aux soldats coloniaux, Adam va découvrir l’horreur, le froid et surtout la trahison, celle des Français qui collaborent avec l'ennemi. Avec ses compagnons d'infortune, </span><span style="font-family: inherit; text-align: left;">Samuel, fils de rabbin, et Tarik, un futur imam, </span><span style="font-family: inherit;">il va s'échapper. Ensemble ils vont traverser une France occupée pour rejoindre à Paris l'ancien instituteur d'Adam à Bousoulem. Mais la capitale n'est que danger. Leur route va se séparer. Chacun </span>empruntera<span style="font-family: inherit;"> une voie différente. Adam prendra la direction de la Normandie où il devra surmonter de nouvelles épreuves. Tout ce qu'il vit est consigné dans son carnet rouge qu'il noircit pour Zina, son grand amour qu'il ne désespère pas de retrouver dès que l'horreur laissera entrevoir une telle possibilité.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: inherit;">Avec </span><i style="font-family: inherit;">D'amour et de guerre</i><span style="font-family: inherit;"> Akli Tadjer évoque tout un pan de l'histoire qui a été passée sous silence. À travers la tendresse du regard de son personnage principal, il dénonce la mobilisation forcée des algériens, l'absurdité de cette situation, les souffrances que ces jeunes soldats ont vécu tout en veillant à mettre à l'honneur des valeurs telles que l'amitié, la solidarité et l'amour. En mêlant grande et petite histoire, Akli Tadjer non seulement réhabilite la mémoire ce ceux qui ont été trop vite oubliés et nous offre un roman empreint d'humanité, d'humour et de poésie. La suite, <i>D'audace et de liberté</i> est disponible aux </span>É<span style="font-family: inherit;">ditions Les escales. </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: inherit;">Belle lecture !</span></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-49249855124598047022022-07-30T11:00:00.001+02:002022-07-30T11:07:02.495+02:00Mon avis sur "Dans les brumes de Capelans" d'Olivier Norek<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Quand Olivier Norek publie un roman, c'est toujours un évènement, mais quand en plus, il fait ressurgir Victor Coste, ce légendaire capitaine du 93, c'est un phénomène. Allez hop, embarquement immédiat <i>Dans les brumes de Capelans</i> (<a href="http://michel-lafon.fr/livre/2734-Dans_les_brumes_de_Capelans.html">Michel Lafon</a> que je remercie pour l'envoi de l'exemplaire dédicacé).</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKFskcI8wWJlwpSBuh2NkRqE3pGnayc58Eh73xC3ldy9oZs74qyp0mWyp-7E5JkCd46kuz9wOQ9ecut1IUKtw94zLpuoCp0nC7j7ca_kIGOxw1zr8kRpJjiMvo77oWeZAVgWB8ZjWm2vGs2uBAzwv3iG2Uf57mR5nhKOrk6N0xOd6-k82LzscH6RzsUA/s308/Dans_les_brumes_de_Capelans_hd.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="308" data-original-width="192" height="308" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKFskcI8wWJlwpSBuh2NkRqE3pGnayc58Eh73xC3ldy9oZs74qyp0mWyp-7E5JkCd46kuz9wOQ9ecut1IUKtw94zLpuoCp0nC7j7ca_kIGOxw1zr8kRpJjiMvo77oWeZAVgWB8ZjWm2vGs2uBAzwv3iG2Uf57mR5nhKOrk6N0xOd6-k82LzscH6RzsUA/s1600/Dans_les_brumes_de_Capelans_hd.png" width="192" /></a></div>Une île de l'Atlantique battue par les vents, le brouillard et la neige. Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense. Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles. Une jeune femme qu'il y garde enfermée. Et le monstre qui les traque. </div><div>Tels sont les ingrédients de <i>Dans les brumes de Capelans,</i> ajoutez-y la Norek touch et vous voici indisponible pour les prochaines 24 heures.</div><div><br /></div><div>Coste vit reclus à Saint-Pierre, la petite île cousine de Miquelon. Bien que seul et malgré ce que peuvent croire ses anciens coéquipiers, le regretté Capitaine ne s’est pas retiré des affaires. Il habite une des résidences surveillées de l’État, où il interroge des criminels repentis. Tout va basculer quand il devra se charger d'Anna, seule survivante d’un serial-killer qui l’a maintenue captive depuis ses 14 ans et n’a épargné aucune des autres proies qu’il a enlevées. Malgré la brume qui enveloppe l'île des semaines durant, le tueur a identifié la planque et se rapproche dangereusement. Comment est-ce possible ? </div><div><br /></div><div>Pour faire revenir son célèbre Victor Coste, Olivier Norek nous propose un thriller à l’atmosphère particulièrement angoissante du fait de l'insaisissable psychologie des personnages et du phénomène météorologique que produit la rencontre du courant chaud du Gulf Stream avec le courant froid du Labrador et lequel enveloppe l'île d'une opacité aveuglante. Véritable course contre la montre, <i>Dans les brumes des Capelans, </i>Coste nous en met plein la vue. La traque est prenante, l'intrigue parfaitement ficelée, les dialogues claquent. Bref, tout est réuni pour qu'il soit impossible de lâcher ce polar. Essayez, vous verrez. Il n'y a pas grand chose à dire tant tout fonctionne et nous tient en haleine. Du grand Norek, assurément !</div><div><br /></div><div>Belle lecture !</div></span></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3390136208803273461.post-87749361372603925392022-07-22T16:30:00.004+02:002022-07-22T16:31:06.706+02:00Mon avis sur "Le jeune homme" d'Annie Ernaux<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Parce qu'on ne la présente plus, parce qu'elle est une femme de lettres connue et reconnue, parce que son œuvre a été très largement saluée par la critique, parce que le temps file et surtout parce qu'il n'est jamais inutile de coucher sur papier ce que renvoie la société ne serait-ce que pour la faire évoluer et puis parce qu'elle a été l'unique invitée de cette émission littéraire de référence, j'ai cédé à l'appel d'Annie Ernaux et ai lu <i>Le jeune homme </i>(<a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-jeune-homme#">Gallimard</a>).</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxFz7HscJXxE4Nwb8lHQY3Ppb5obUKP3KK9DcWCSktqjp0RHKZgDb58xeLwAPBlJhcMm9GT_z5rhbSmVE1kU3EzkYRT9fqy36FUap1DsCBRF5fUaP1MSgNGSv7g2Mu35HUTIQHzgIXUDoH3qeo3lVAKRvpunwDpPhKmLG9-sKlCuXJ4OjVyN_YJMtNeA/s1399/Le%20jeune%20homme.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" data-original-height="1399" data-original-width="893" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxFz7HscJXxE4Nwb8lHQY3Ppb5obUKP3KK9DcWCSktqjp0RHKZgDb58xeLwAPBlJhcMm9GT_z5rhbSmVE1kU3EzkYRT9fqy36FUap1DsCBRF5fUaP1MSgNGSv7g2Mu35HUTIQHzgIXUDoH3qeo3lVAKRvpunwDpPhKmLG9-sKlCuXJ4OjVyN_YJMtNeA/s320/Le%20jeune%20homme.jpg" width="204" /></span></a></div><span style="font-size: large;">En quelques pages, à la première personne, Annie Ernaux raconte une relation vécue avec un homme de trente ans de moins qu’elle. Une expérience qui la fit redevenir, l’espace de plusieurs mois, la « fille scandaleuse » de sa jeunesse. Un voyage dans le temps qui lui permit de franchir une étape décisive dans son écriture.</span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">Ce texte court, très court, forcément trop court raconte une histoire d'amour entre une femme et un jeune homme. Pourquoi préciser que cet homme est jeune alors que je ne dis rien sur cette femme ? Justement, parce que tout tient dans l'absence d'adjectif qualificatif. Cette femme est Annie Ernaux. Elle avait la cinquantaine passée, était admirée par un étudiant qui voulait à tout prix la rencontrer, lorsqu'à l'issue d'un dîner au restaurant, elle l'emmena chez elle pour un dernier verre. Cette soirée s'est terminée comme elle se devait, les corps emboîtés. Il s'est séparé de son amie pour vivre cette nouvelle histoire. Du vendredi soir au lundi matin, Annie Ernaux prit l'habitude d'aller chez A., ce jeune homme de trente ans son cadet. Il habitait Rouen, la ville où elle avait été étudiante dans les années soixante. L'appartement de A. donnait sur l'hôpital dans lequel elle avait été transportée une nuit à cause d'une hémorragie due à un avortement clandestin. Hasard ou rendez-vous ? </span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: large;">En exergue de ce récit, Annie Ernaux écrit ceci : <i>"Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues." </i></span></div><div><span style="font-size: large;"><span style="text-align: left;">Avec A., Annie Ernaux n'avait plus d'âge. Elle dérivait d'un temps à l'autre. Elle se remémorait la période de sa vie qui fût la sienne à Rouen, découvrait de nouveaux lieux, le quotidien de ceux qui doivent compter, leurs centres d'intérêt si éloignés des siens. Leur différence l'indifférait. L'essentiel était ailleurs. Il était dans l'écriture de qu'il était advenu dans sa chair à elle, avant sa naissance à lui. Cet avortement. A. a été pour A(nnie) un ouvreur de temps. À son insu, </span><i style="text-align: left;">Le jeune homme</i><span style="text-align: left;"> aura participé à l'œuvre d'Annie Ernaux. Il lui aura permis d'aller au terme de ce </span><span style="text-align: left;">qu'elle a vécu et d'accoucher de </span><i style="text-align: left;"><a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/L-evenement">L'<span style="text-align: justify;">É</span></a></i><i style="text-align: left;"><a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/L-evenement">vènement</a></i><span style="text-align: left;">.</span></span></div><div><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><i>Le jeune homme</i> est à la fois le récit intimiste et sociologique d'une histoire entre une femme d'âge mûr et un jeune homme, mais également sur le cheminement émotionnel et intellectuel d'une auteure. D'un style épuré et percutant, ce livre autobiographique ne peut que frustrer ses lecteurs. Il frustre parce qu'il est trop court, parce qu'il n'est qu'un chapitre de la vie d'une femme libre, parce que l'on voudrait lire ceux d'avant et ceux d'après, parce que malgré tout, on se demande si l'on n'aurait pas été victime d'un coup marketing. </span><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;">À moins que je n'ai rien compris, si ce n'est que le temps est venu pour moi de me plonger dans l'œuvre de cette auteure.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="text-align: left;"><span style="font-size: large;">Belle lecture !</span></span></div></div>Fab.http://www.blogger.com/profile/00209755357675083223noreply@blogger.com0