jeudi 10 janvier 2019

Mon avis sur "Rompre" de Yann Moix

Il semblerait que la cinquantaine soit une étape délicate dans la vie. En 2009, un publicitaire déclarait que si à cet âge-là on n'avait pas de Rolex, c'est qu'on avait raté sa vie. Cette semaine, Yann Moix affirmait à cinquante ans être incapable d'aimer les femmes de cinquante ans, au motif que c'était trop vieux. Autant vous le dire, entre Yann Moix et la gente féminine, c'est la rupture. Justement en la matière, il excelle. Pour preuve, il publie aux Éditions Grasset Rompre. Alors provocation gratuite ou promotion maladroite ?

Avec ce court roman, Yann Moix revient à son thème de prédilection, l’amour. Plus exactement ses difficultés à aimer, à commencer par lui. 
Rompre prend la forme d’un dialogue imaginaire où l'auteur bavarde, à la terrasse d’un café, avec un ami qui tente de le consoler à la suite de sa dernière déconvenue amoureuse… En réalité, Rompre est la retranscription, mot pour mot, d’un entretien qu’a eu l’écrivain avec un journaliste. Plutôt que de répondre aux questions, Yann Moix, s’est complètement laissé submerger par ses émotions. Il a mis des mots sur ces maux. Ils étaient tellement beaux, touchants que le journaliste a décidé de les coucher sur papier et de contacter Grasset, la maison d'édition de l'auteur. C'est ainsi que ce qui devait être qu'un entretien de plus, s'est transformé en véritable hymne à l'amour.

Dans Une simple lettre d'amour, déjà il l'affirmait. Ce que les femmes préfèrent chez Moix, c'est le quitter. Il faut dire que l'auteur fait tout pour et semble parfaitement parvenir à ses fins. La rupture dit-il est inscrite dans ses amours comme un infarctus dans le myocarde. Mais comment lui en vouloir quand laminé, dévasté par le chagrin, Yann Moix
 trempe sa plume dans les tréfonds du désespoir amoureux et qu'il dissèque son état psychologique d'après rupture ? 
Gouverné par l'affect, l'auteur est enfermé dans son histoire d'amour qui vient de se conclure. Il se met à nu. Évoque sa vision du couple, le processus de destruction lente. Le tout le renvoie à son enfance, aux douleurs et humiliations enfouies. Il convoque ses hématomes du passé.

Pour survivre, Yann Moix se plonge dans le travail. L'écriture. Que l'on apprécie ou pas l'homme dans ce qu'il donne à voir, il faut bien reconnaître que la douleur lui sied à merveille. Le chagrin magnifie un peu plus sa verve. Bien que court (128 pages), Rompre est un roman très dense. Aucun doute, c'est beau un amour qui s'achève vu par Yann Moix.

Belle lecture !

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