jeudi 29 juin 2017

Mon avis sur "Un été invincible" d'Alice Adams

Le premier roman d'Alice Adams, jeune auteure d'origine australienne installée en Angleterre, vient de paraître aux Éditions Albin Michel. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Un été invincible (en référence à Albert Camus) est un roman de saison. Sera-t-il pour autant le roman de l'été ? Rien n'est moins sûr !
 
Benedict, Eva, Sylvie et Lucien sont inséparables depuis leurs années de fac à Bristol. Leur diplôme en poche, ils vont, pour la première fois, se disperser. Eva part à Londres pour travailler dans la finance ; Benedict reste à Bristol, il poursuit son doctorat. Quant à Sylvie et Lucien, fidèles à leurs rêves, ils entament une vie plus bohème, faite d'art et d'aventures. A l'approche de la trentaine, leurs liens autrefois si forts se distendent. Le temps qui passe les éloigne les uns des autres, leurs routes divergent. Pourtant, leurs chemins vont à nouveau se croiser et faire revivre le souvenir de l'été invincible qui les a liés à jamais.
 
Un été invincible débute à l'été 1995 pour se terminer vingt ans plus tard, en Août 2015. Vingt années durant lesquelles nous suivons ces quatre amis. Il y a ceux qui poursuivent leurs rêves, ceux qui ne veulent pas grandir, ceux qui investissent coûte que coûte leur projet professionnel et qui finissent par s'oublier, il y a ceux qui ratent leurs rendez-vous, ceux qui passent le plus clair de leur temps à se chercher. Ils étaient liés, la vie se chargera de les éloigner un temps pour finalement mieux se retrouver.
 
Un été invincible est un hymne à l'amitié, la vraie. Celle qui résiste au temps qui passe, celle qui demeure malgré les épreuves de la vie.  Un été invincible est un roman à la fois léger et profond. Il se lit facilement sans pour autant nous transporter, certainement parce que les étés s'enchaînent un peu trop vite, ne permettant pas aux personnages de s'ancrer en nous. C'est un roman somme toute agréable, mais certainement pas le roman de l'été.
 
Je tiens à remercier Babelio et les Éditions Albin Michel de m'avoir permis de vivre en 344 pages, vingt ans d'amitié sincère. Au milieu de l'hiver, je saurai m'en rappeler...
 
Belle lecture les amis !
 

lundi 26 juin 2017

Mon avis sur "Une robe couleur de vent" de Sophie Nicholls

Lire en avant-première un roman à paraître en octobre prochain, voici de quoi se sentir privilégiée... Quand à cela s'ajoute le plaisir, on mesure davantage notre chance. Ce privilège c'est aux Éditions  Préludes et à NetGalley que le dois, je les en remercie vivement ! Une robe couleur de vent de Sophie Nicholls est un roman loin d'être aussi léger qu'une petite robe d'été, c'est un livre qui célèbre la création, les relations mère-fille tout en traitant de l'intemporelle question de l'intégration.
 
Fabia Moreno vient de s’installer avec sa fille, Ella, dans la petite ville de York, au nord de l'Angleterre où elle a ouvert un magasin de vêtements vintage. Une boutique de rêve, comme les femmes de York n’en ont encore jamais vu. Car Fabia possède un don pour dénicher la robe idéale et l’ajuster à chaque cliente. Autour de son commerce, bientôt, les destins se croisent, les identités se révèlent, mais naissent aussi la méfiance et la jalousie. L’exubérance de Fabia dérange, et la jeune Ella, à la peau cuivrée, est une adolescente bien mystérieuse. Parviendront-elles à s’intégrer dans la communauté ? Quel sombre secret cache Fabia derrière ses tenues flamboyantes et son accent chantant ? Sa fille elle-même sait-elle tout de l’histoire familiale ?

Une robe couleur de vent est un roman au tempo lent. Son auteure a trouvé le juste rythme pour qu'au gré des pages, l'histoire de cette femme et de sa fille nous pénètre, qu'elles nous habitent et que le mystère qui les entoure se dévoile progressivement. Au rythme de la création, nous prenons conscience de leur combat. Un combat de femmes qui souhaitent défendre leur condition, des femmes qui luttent contre les préjugés, qui mettent en avant leurs difficultés, celle d'une mère à élever seule son enfant, à s'intégrer dans la société, à lutter contre le rejet et le rempli sur soi.

Une robe couleur de vent est le premier roman de Sophie Nicholls, il a été autopublié au Royaume-Uni et s’est vendu à plus de 160 000 exemplaires et a été traduit dans cinq langues. Ce roman est tout à fait conforme à l'esprit des Éditions  Préludes qui n'éditent que des premiers romans à raison d'une dizaine par an. Les Éditions Préludes privilégient avant tout la découverte des mots et des histoires qui résonneront longtemps. Leur volonté, partager leur enthousiasme pour de nouveaux talents de la scène littéraire française et étrangère, aucun doute Une robe couleur de vent  est de ceux-là. A priori, une suite est attendue puisque ce roman est annoncé comme le premier tome d'une trilogie.

D'ici là, belle lecture !
  

mercredi 14 juin 2017

Mon avis sur "Le jour du chien" de Patrick Bauwen

Patrick Bauwen, Patrick Bousquet à la ville et aux Urgences adamoises, est auteur de romans policiers. Il est membre de la Ligue de l'imaginaire, ce collectif qui rassemble des auteurs de talent tels que Babara Abel, Maxime Chattam,  Bernard Minier, Franck Thilliez, Bernard Werber... et l'excellent Henri  Lœvenbruck. Le jour du chien est le cinquième roman Patrick Bauwen et certainement pas le dernier...
 
Voici trois ans que Chris Novak, médecin, traîne son mal-être depuis que sa femme Djeen a été poussée sous une rame de métro. Son meurtrier, un dangereux psychopathe est enfermé dans un asile.
Un soir, Chris est grièvement blessé après avoir secouru une femme importunée dans le métro par des voyous. Il se réveille à l'hôpital et découvre que son agression a été filmée par un téléphone portable et est diffusée en
boucle sur le Net. Lorsqu'il visionne la vidéo, il aperçoit en arrière-plan une femme, sa femme. Djeen serait donc vivante ? Bouleversé, Chris va tout mettre en œuvre pour la retrouver et connaître enfin la vérité.

Autant vous prévenir de suite, une fois commencé, il devient impossible de poser Le Jour du Chien. Du début à la fin, Patrick Bauwen nous embarque à travers le tout Paris, y compris celui qui grouille sous nos pieds. Du métro aux catacombes, il n'y a qu'un tunnel que l'auteur nous invite à emprunter. Le rythme est soutenu, l'intrigue bien ficelée, le suspens à son comble, les rebondissements nombreux et inattendus.
Quant aux personnages, ils sont tous parfaitement travaillés et bien ancrés dans leur époque, ce qui rend l'histoire particulièrement crédible et en fait un véritable page-turner haletant.

Aucun doute, Patrick Bauwen maîtrise parfaitement la recette du thriller à succès. Il sait savamment doser chacun des ingrédients qui le compose. Le médecin tourmenté, la femme disparue paradoxalement omniprésente, le flic désabusé, sa coéquipière déterminée, le serial killer surdoué, l'homme politique véreux, la petite juge, les marginaux drogués, la menace terroriste et la surabondance des réseaux sociaux.  Quant au style d'écriture, c'est fluide, vif, percutant, le tout arrosé d'humour.

Depuis L'Œil de Caine, son premier roman, Patrick Bauwen trace joliment sa route... Tel un magicien, il sait enchanter nos lectures. Et ma petite voix me dit que ce n'est pas terminé, voire même que nous retrouverons prochainement le chien... Un conseil, lisez Le Jour du Chien.
 
Belle lecture !

dimanche 11 juin 2017

Mon avis sur "Petites histoires pour futurs et ex-divorcés" de Katarina Mazetti

Rappelez-vous le fameux refrain des Rita Mitsouko, ils chantaient Les histoires d'amour finissent mal en général. Sans vouloir leur donner absolument raison, en France, 44 % des mariages se terminent par un divorce. Phénomène de société ou pas, on connaît tous des couples qui ont mille et une raisons de divorcer… et (parfois) de le regretter ! De là à en faire un livre, il n'y avait qu'un pas que Katarina Mazetti, l’auteure des titres à succès Le mec de la tombe d'à côté et Le caveau de famille, a franchi.

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés est un recueil de vingt-neuf nouvelles qui traite de ce qu'il y a de plus compliqué à gérer, les relations humaines, surtout s'agissant du couple. Il commence par se composer, puis les années passant, se décompose, se déchire, se sépare pour finir par se recomposer. Une histoire sans fin... Tous ceux qui un jour ont vécu en couple, se reconnaîtront forcément dans Petites histoires pour futurs et ex-divorcés. Ils se reconnaîtront plus aisément que Katarina Mazetti évoque un sujet qu'elle connaît bien. Et pour cause, l'auteure a, à son actif, plusieurs mariages et divorces. Du coup, Petites histoires pour futurs et ex-divorcés sonne vrai.  

Avec une bonne dose d'humour, Katarina Mazetti dresse de jolis portraits de couples  lessivés par plusieurs années de vie commune. Leur douce complicité cède sa place à l'incompréhension, la confiance à la méfiance et à la jalousie, le désir à l'indifférence. Et puis un beau jour, un vent de liberté souffle sur ces êtres devenus l'un pour l'autre, quasi des étrangers. Vient alors le temps de la séparation... ou pas. 
Il y a ceux qui fêtent cette liberté chérie retrouvée, ceux qui ne supportent pas la solitude qui s'impose à eux, ceux qui se remarient et se recomposent une famille. 

Immanquablement, tous ceux qui vivent en couple se retrouveront dans Petites histoires pour futurs et ex-divorcés. Le tout est caustique et drôle, c’est signé Katarina Mazetti et c'est savoureux.

Belle lecture !

mardi 6 juin 2017

Mon avis sur "Une saison au Cambodge" de Lawrence Osborne

Qui n'a jamais rêvé de prendre son sac à dos, d'y jeter quelques affaires, d'attraper son passeport, de casser sa tirelire et de larguer les amarres ?

Robert Grieve est un jeune enseignant britannique. Solitaire, il décide de s'offrir un superbe voyage en Asie. Plus son séjour s'écoule, plus il se met à rêver de ne jamais rentrer chez lui. Or tout bascule lorsqu'il franchit la frontière thaïlandaise pour rejoindre le Cambodge. Ses économies épuisées, il tente sa chance au casino : c'est le jackpot. Cet évènement va être un déclencheur pour changer de vie à jamais et disparaître. Les poches pleines de billets, Robert y croit. Il endosse alors une nouvelle identité. Mais le Barang ne passe pas inaperçu sans compter que l'argent a une odeur que certains ne peuvent ignorer...

Une saison au Cambodge commence très lentement, le temps pour l'auteur d'installer ses personnages, de nous permettre de saisir leur psychologie, de nous familiariser à l'environnement, au climat. Puis insidieusement l'intrigue se met en place. Le rythme va crescendo, les liens se resserrent et nous voici contre toute attente, embrigadés avec Robert au cœur d'une affaire de trafic et de corruption en tous genres. 

N'allez pas en déduire qu'Une saison au Cambodge est un thriller, ce n'est pas vraiment le cas. C'est de mon point de vue davantage un roman d'aventure. Une aventure qui virera au cauchemar. L'écriture de a construction de son récit, intelligente. Les multiples rebondissements, la superstition khmère omniprésente et la description minutieuse des lieux nous livrent un portrait du Cambodge inattendu et somme toute assez envoûtant.

Avant de quitter l'Asie et sa chaleur humide, je tiens à remercier NetGalley et les Editions Calmann-Lévy de m'avoir offert ce voyage.

Belle lecture !