mardi 31 janvier 2017

Mon avis sur "La succession" de Jean-Paul Dubois

Ah Jean-Paul Dubois..., rappelez-vous je l'avais rencontré au Forum Fnac Livres le 4 septembre dernier, j'avais acheté son dernier roman, qu'il m'avait gentiment dédicacé. Nous avions échangé et depuis, La succession était là près de moi, je le caressais des yeux, parfois l'ouvrais, le reposais comme pour mieux me languir... Et puis est venu le moment de le lire, de rejoindre Paul...

Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Jamais il n’a connu un tel bonheur. Pourtant, il se sent toujours inadapté au monde. Même la cesta punta, ce sport dont la beauté le transporte et qu’il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasser le poids qui pèse sur ses épaules. Quand le consulat de France l’appelle pour lui annoncer la mort de son père, il se décide enfin à affronter le souvenir d’une famille qu’il a tenté en vain de laisser derrière lui. Car les Katrakilis n’ont rien de banal : le grand-père, Spyridon, médecin de Staline, a fui autrefois l’URSS avec dans ses bagages une lamelle du cerveau du dictateur ; le père, Adrian, médecin lui aussi, est un homme étrange, apparemment insensible ; la mère, Anna, et son propre frère ont vécu comme mari et femme dans la grande maison commune. C’est toute une dynastie qui semble, d’une manière ou d’une autre, vouée passionnément à sa propre extinction. Paul doit maintenant rentrer en France pour vider la demeure. Lorsqu’il tombe sur deux carnets noirs tenus secrètement par son père, il comprend enfin quel sens donner à son héritage. 

On ne choisit pas sa famille, Paul, ne le sait que trop. Pas facile de se construire quand son grand-père, son père, son oncle et sa mère se sont suicidés. Peut-on se libérer de son héritage familial ? Telle est la question à laquelle La succession tente de répondre.

Jean-Paul Dubois nous livre là un roman sombre empreint d'une mélancolie du début à la fin. Il explore avec une infinie justesse la quête existentielle d'un homme qui a tout quitté pour échapper à son fardeau familial jusqu'à ce que la mort le rattrape. Tantôt léger, tantôt grave, souvent cocasse, La succession mêle la nostalgie du bonheur à la tristesse de la perte. Aux émotions, Jean-Paul Dubois ajoute une pointe d'absurde comme lui seul sait le faire. Quant à la plume, elle est une fois de plus, superbement acérée.

Pas de doute, Jean-Paul Dubois est un grand auteur et La succession, un grand Dubois. Quant à moi, je l'avoue, je suis fan !
 
Belle lecture !
 

vendredi 27 janvier 2017

Mon avis sur "Dieu n'habite pas La Havane" de Yasmina Khadra

Dieu n’habite pas la Havane est le dernier roman de Yasmina Khadra. Une histoire somme toute ordinaire sur fond de rumba, ornée des chaudes et sensuelles couleurs de Cuba.

À l’heure ou le régime castriste s’essouffle, Juan del Monte Jonava, alias Don Fuego, chante toujours dans les cabarets de La Havane. Jadis, sa voix magnifique électrisait les foules. Aujourd’hui, les temps ont changé. Le Buena Vesta, le club dans lequel il se produisait est privatisé, vendu à une riche américaine.  Le roi de la rumba est alors remercié. Livré à lui-même, il erre dans les rues. Il s'accroche à sa gloire passée jusqu'au jour où il rencontre Mayensi, une belle jeune fille rousse dont il tombe éperdument amoureux.   

Yasmina Khadra a quitté l'Orient pour rejoindre les Caraïbes et nous conter un Cuba d'aujourd'hui, peut-être plus propice à une réflexion nostalgique sur le temps qui file, la gloire qui passe. L'auteur nous rappelle s'il en était besoin, que rien n'est jamais acquis, que la Société évolue, qu'elle est source de changements. Si ces mutations sont parfois bénéfiques, elles peuvent aussi être génératrices d'angoisse. 

Hier encore idolâtré, protégé par le régime politique alors en place, Don Fuego vieux beau décadent, trimballe sa nostalgie et ses costumes usés là où ses pas le mènent. C'est en déambulant qu'il rencontrera une sublime jeune fille qui n'a que le tiers de son âge. Divorcé, cela fait une paire d'années qu'il n'a plus aimé. Fasciné par la beauté et la jeunesse de la belle, il veut croire en des lendemains heureux. Peu à peu il reprend espoir, retrouve sa joie de vivre et une certaine insouciance. Cette allégresse ne durera qu'un temps... Le temps que la réalité le rattrape.   

Au-delà de cette thématique et même si sa plume tend à le magnifier, Yasmina Khadra nous dépeint avec parcimonie le rude quotidien des cubains. Les familles s'entassent par dizaine, la jeunesse est désœuvrée, délaissée, des trafics en tout genre s'organisent pour mieux contrer le rationnement, le tout largement arrosé d'alcool. Heureusement la plume de l'auteur, la jubilation de chanter, de danser et de croire en des lendemains plus heureux contrebalancent la noirceur du récit.

Au final, et bien que Dieu n’habite pas la Havane, ne soit pas le meilleur roman de Yasmina Khadra, sa subtile mise en musique est une douceur pour nos oreilles et son écriture une véritable caresse pour nos yeux.

Belle lecture !

lundi 23 janvier 2017

Mon avis sur "Black coffee" de Sophie Loubière

Qui n'a jamais rêvé un jour de faire la mythique Route 66 ? On s'est tous imaginé au volant d'une Ford Mustang ou aux commandes d'une vieille Harley, cheveux au vent, Bob Dylan dans les oreilles et rouler des kilomètres durant. C'est Justement ce que nous propose Sophie Loubière, un road trip. Mais attention, le voyage sera loin d'être pépère... Black Coffee est un jeu de piste à la recherche d'un mari disparu et d'un tueur en série qui sévit sur la Route 66. Attachez vos ceintures, c'est parti !

Juillet 1966. Dans la petite ville perdue de Narcissa, Oklahoma, une maison isolée en bordure de la mythique Route 66 est la cible d’un tueur sanguinaire. Une femme enceinte et une fillette sont assassinées, une mère et son fils Desmond grièvement blessés. Le jeune garçon va grandir hanté par la figure du tueur, sous le regard d’une mère psychologiquement détruite.  
Été 2011. Devenu journaliste puis professeur de criminologie à l’université, Desmond G. Blur décide de quitter Chicago pour s’installer en Arizona dans la maison de son père décédé. L’arrivée dans le secteur d’une française va réveiller les démons passés de Desmond. Lola voyage seule avec ses deux enfants. Sous couvert de jouer les touristes, elle cherche son mari littéralement volatilisé quatre ans plus tôt sur la Route 66. 

Black Coffee est un roman noir de la plus pure tradition. Dès les premières pages, le lecteur est happé par l'histoire. Il est embarqué sur cette mythique route dont l'asphalte fond sous un soleil de plomb, il traverse les États et les années au rythme des disparitions. Il tente de résoudre l'énigme en recoupant les témoignages qui s'entrecroisent, et quand il croit y être parvenu, il réalise qu'il a fait fausse route. C'est que Sophie Loubière a habilement manœuvré. Grâce à sa plume acérée et nerveuse, mais également à ses personnages dont la personnalité est parfaitement ciselée, elle nous balade sur la Route 66 du début à la fin. Black Coffee offre dépaysement et suspens qui en font bon moment de lecture. 

Et comme quand on prend la route, il y a un aller et un retour, Sophie Loubière a publié à l'automne dernier la suite, White Coffee. Inutile de préciser que j'ai déjà mon billet retour en poche... 

Belle lecture !

dimanche 15 janvier 2017

Mon avis sur "En attendant Bojangles" d'Olivier Bourdeaut

En attendant Bojangles, premier roman d'un illustre inconnu, Olivier Bourdeaut, est paru aux Éditions Finitude. Il a déjà été consacré par six prix littéraires : le Prix du Roman des étudiants France Culture-Télérama, le Grand Prix RTL-Lire, le Prix France Télévision, le Prix Emmanuel-Roblès, le Prix de l’Académie de Bretagne et le Prix Hugues Rebell. En attendant Bojangles est un roman incomparable aux autres. C'est une loufoquerie, une fable, un conte fantasque qui dès les premières lignes extrait le lecteur de son quotidien. Ce livre nous embarque vers un ailleurs ou tout est prétexte à la fête et à la légèreté.

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur Mr. Bojangles de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. 

En attendant Bojangles souffle un vent de liberté et de folie. Olivier Bourdeaut nous raconte à deux voix, celle du père et du fils, l'histoire d'une famille bien singulière embarquée dans la folie d'une femme. Les parents s'aiment d'un amour fou et dansent jour et nuit dans leur immense appartement en sirotant des cocktails colorés. Ils en oublient tout le reste. Ils n'ouvrent pas le courrier pour mieux ignorer la banalité des contraintes sociales et le temps qui passe. En attendant Bojangles est un savoureux cocktail de mensonges à l'endroit et à l'envers qui se joue sur la musique des sentiments pour que la fête continue malgré la maladie.
D’elle mon père disait qu’elle tutoyait les étoiles, ce qui me semblait étrange car elle vouvoyait tout le monde, y compris moi. (p.12)  
A l'école, rien ne s'était passé comme prévu, alors vraiment rien du tout, surtout pour moi. Lorsque je racontais ce qui se passait à la maison, la maîtresse ne me croyait pas et les autres élèves non plus, alors je mentais à l'envers. Il valait mieux faire comme ça pour l'intérêt général et surtout pour le mien... Je mentais à l'endroit chez moi et à l'envers à l'école, c'était compliqué pour moi, mais simple pour les autres. (p.37)
C'est entre comédie et tragédie que l'auteur nous dessine les contours de la folie. L'écriture d'Olivier Bourdeaut semble simple, mais en réalité, elle est parfaitement maîtrisée. Olivier Bourdeaut joue des mots comme personne, d'ailleurs ne dit-on pas que seul celui qui maîtrise peut jouer ?  Et dire qu'il a longtemps hésité à se lancer dans l'écriture, se sentant tout petit face à sa bibliothèque... 

Vous l'aurez compris, En attendant Bojangles est un petit bijou de lecture, il a un je ne sais quoi de L'écume des jours de Boris Vian. En attendant Bojangles se lit, plus qu'il ne se décrit, alors lisez-le !

Allez, let's dance !

 

jeudi 12 janvier 2017

Mon avis sur "Les devoirs de vacances" d'Adèle Bréau

Les devoirs de vacances est le dernier opus de la trilogie d'Adèle Bréau qui vient clore La cour des grandes et Les jeux des garçons. Rappelez-vous de Mathilde, Alice, Lucie et Éva, ces quadras qui courent du lever au coucher. Mais au fait, après quoi courent-elles et pourquoi ne s'arrêtent-elles pas ? Justement, après le rythme effréné d'une année bien remplie en changements divers et variés, voici venu le temps des vacances, cette période où le temps suspend sa course, où l'on décompresse enfin... Et si les vacances étaient la période la plus éprouvante de l'année ?

Mathilde, Alice, Lucie et Éva ont traversé les tempêtes de l'année scolaire écoulée avec courage et passion. De leur côté, Christophe, Max, Jacques, Fred, Vincent et Adrien ont fait leur mue, subi ou décidé de grands changements qui ont bouleversé leur vie. Finalement, tous semblent avoir retrouvé un équilibre professionnel et personnel. Les vacances tombent à point, et pourtant... Alors qu'ils se réjouissent de ces congés ensoleillés partagés dans une immense bâtisse bretonne, la mort subite de l'un d'entre eux va venir bouleverser ce bel équilibre. 

C'est avec plaisir que l'on retrouve cette sympathique petite bande qui malgré les séparations, l'arrivée de nouveaux protagonistes, demeure la même. Ces hommes et ces femmes sont toujours aussi  touchants, à la fois légers et empreints de doutes, ils ne courent qu'après une chose : le Bonheur. Leur quête est la nôtre. Il est donc impossible de ne pas s'identifier aux personnages, et c'est d'ailleurs ce qui fait le succès de cette trilogie. Malgré quelques situations cousues de fil blanc, voire improbables, on se réjouit de partager une dernière fois le quotidien de ces joyeux quadras.

Vous l'aurez compris, loin d'être une corvée, Les devoirs de vacances sont un réel plaisir de lecture. On s'imagine aisément siroter un bon verre de vin blanc bien frais en terrasse, rire à gorge déployée avec Mathilde, Alice, Lucie et Éva, avant de rejoindre enfants et maris pour un bon déjeuner au jardin. On referme ce livre avec une seule envie, que la saison des barbecues (re)commence...

Belle lecture à tou(te)s ! 

dimanche 8 janvier 2017

Mon avis sur "La fille sur la photo" de Karine Reysset

Selon l'INSEE, un enfant sur dix vit dans une famille recomposée. Un tel phénomène de société vaut bien un roman... Qu'à cela ne tienne, Karine Reysset consacre justement son dernier roman, La fille sur la photo, aux relations entre belle-mère et enfants. L'attachement, puis lorsque les amants se séparent, vient le délitement des sentiments. Que reste t-il alors de cette jolie famille d'adoption ?

Quand elle accourt au chevet de Garance, la fille de son ancien compagnon, Anna doit faire face à tout ce qu'elle a cru laisser derrière elle. Le foyer qu'elle a fui et la place incertaine qu'elle y a tenue pendant dix ans. Son histoire d'amour avec le "grand homme", réalisateur de renom, qu'elle a quitté pour un admirateur plus inquiétant qu'il n'en avait l'air. Les trois enfants qu'elle a "abandonnés", après les avoir aimés comme s'ils étaient les siens. Les raisons de son départ, dont elle-même a fini par douter, et les traces qu'il a laissées dans le cœur des uns et des autres. Est-il trop tard pour recoller les morceaux ? Est-ce seulement souhaitable ? 

Karine Reysset suit son héroïne dans sa quête d'identité et d'indépendance. Elle nous dévoile au fil des pages et au gré des retours en arrière comment Anna a débarqué dans la vie de Serge et de ses trois enfants, pourquoi elle a fui ce bonheur familial d'adoption. Les problèmes de santé de Garance avec laquelle Anna entretenait une relation fusionnelle, la conduisent à reprendre contact avec les membres de cette famille. C'est empreinte de doutes et de culpabilité que l’héroïne refait surface. Alors que sa vie sentimentale est en déshérence, Anna se demande si elle ne devrait pas revenir vivre avec ceux qui ont finalement fait son bonheur ? 

Karine Reysset nous livre un roman intimiste, introspectif, une histoire de famille recomposée, de famille décomposée comme il en existe tant de nos jours. Mais au milieu de ces histoires, des hommes, des femmes et des enfants qui même s'ils ne sont pas liés par le sang, partagent un bout de vie ensemble. Ils forment une famille jusqu'au jour où ils doivent affronter le déchirement de la séparation. C'est à travers le parcours sentimental d'Anna que ces thèmes sont abordés. 

L'écriture de Karine Reysset est fluide, limpide. La multitude de personnages et la description des liens familiaux des uns et des autres peut perdre le lecteur. Mais une fois que l'on situe qui est le fils de l'ex-belle-mère de la nouvelle belle-mère des enfants du père, on se laisse bercer par ce conte familial des temps modernes, même si une fois  refermé La fille sur la photo ne laissera pas un souvenir impérissable.

Quoi qu'il en soit, je remercie Babelio pour cette Masse critique ainsi que les Éditions Flammarion. Grâce à vous, j'ai découvert une auteure que je ne connaissais pas.

Belle lecture !

mercredi 4 janvier 2017

Mon avis sur "Un fond de vérité" de Zygmunt Miloszewski

Dans toute légende, dit-on, il y a un fond de vérité. C'est justement cette vérité que devra découvrir l'attachant procureur polonais, Teodore Szacki qui a quitté Varsovie pour atterrir à Sandomierz, une bourgade tranquille de la province polonaise. Enfin tranquille c'est peut-être un peu rapide...

Fraîchement divorcé,  Teodore Szacki a quitté Varsovie pour s'installer à Sandomierz, où il compte bien refaire sa vie. Mais six mois à peine après avoir abandonné l’agitation de la capitale et l’asphyxie de son mariage, l’ennui le gagne jusqu'à la découverte d'un corps  près d’une ancienne synagogue. Apparemment, une jeune femme catholique aurait été égorgée selon un rite sacrificiel juif, la shehita. Tous les soupçons se tournent vers le mari de la victime jusqu'à ce qu'il subisse le même sort. Il n'en fallait pas moins pour faire renaître une vielle légende selon laquelle les enfants catholiques étaient égorgés et vidés de leur sang avec lequel on fabriquait du pain azyme. Aux prises avec une flambée d’antisémitisme sans précédent, Teodore Szacki va devoir plonger dans un passé aux échos douloureux et tenter de trouver la vérité dans une histoire qui déchaîne toutes les passions. Dans toute légende, il y a un fond de vérité, n'a t-on de cesse de lui répéter...

Un fond de vérité est le deuxième volet des aventures de l'attachant procureur, Teodore Szacki. Zygmunt Miloszewski, jeune auteur polonais qui monte, observe à travers le regard sarcastique de son personnage, la montée du nationalisme et de l'obscurantisme. Il n'hésite pas à explorer les zones d'ombre de la Pologne et notamment son histoire antisémite. 

Outre l'aspect historique, ce polar est remarquablement bien construit,  l'intrigue rondement menée et la fin surprenante. Un vrai polar noir comme on les aime.  Le personnage principal, un homme ordinaire tout juste divorcé, qui tente de reconstruire sa vie affective et de rester en contact avec sa fille, est attachant, incisif, déterminé. Quant à la plume de l'auteur, elle est vive, rythmée et teintée d'humour noir. Assurément, Un fond de vérité de Zygmunt Miloszewski mérite que l'on s'y attarde. 

Je remercie Lecteurs.com et les Éditions Pocket de m'avoir permis de découvrir cet auteur dont le troisième opus, La rage est maintenant disponible chez Fleuve Éditions.

Belle lecture !