jeudi 3 mars 2016

Mon avis sur "Scipion" de Pablo Casacuberta

Scipion de Pablo Casacuberta est l'une des sélections du Prix du Meilleur Roman 2016 des lecteurs des Éditions Points.
Né en 1969 en UruguayPablo Casacuberta est peintre, photographe, cinéaste et romancier. Auteur de cinq romans, il est célèbre dans toute l’Amérique latine. J'avoue que je ne le connaissais pas, mais après avoir lu Scipion, je comprends son succès. Pablo Casacuberta a une vraie qualité littéraire classique et il n'hésite pas à ponctuer son roman de multiples références classiques. Il oscille entre la tragédie et le comique, le tout parsemé d'un humour à l'anglo-saxonne.
 
Scipion c'est l'histoire d'Aníbal, pas du Hannibal de la bataille de Zama, d'Aníbal Brener, le fils du célèbre professeur Brener, illustre historien, grand spécialiste de l'Antiquité. Bien qu'il n’ait jamais été à la hauteur des attentes de son père, Aníbal a pourtant suivi ses traces en enseignant lui-même l’histoire. Un brin paranoïaque, il a été chassé de l’université, a sombré dans l’alcoolisme et la femme qu'il aimait est partie. A presque quarante ans, Aníbal vit dans une chambre en colocation avec un vieillard. Aníbal n'a de cesse de se morfondre sur son sort. Bref, un raté. Il faut dire qu'avec le prénom chargé de sens que son célèbre père lui a donné, cela n'a rien de surprenant. Pourtant, lorsqu'il reçoit deux ans après le décès de son père sa part du testament : trois boîtes à l’étrange contenu, une édition résumée de l'Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain, l'œuvre célèbre de l'historien britannique du XVIIIe siècle Edward Gibbon, et, entre les pages de l'ouvrage, les confidences de son père, Aníbal décide de se battre. Pour récupérer son héritage, il doit publier dans une maison d'édition reconnue, un essai historique d'au moins 500 pages, traitant d'un sujet contemporain. S'enchaînent alors des situations pittoresques, des rencontres improbables, ponctuées de réflexions quant à la filiation, l'admiration, l'influence, le rejet. Aníbal est très narcissique, son sport favori : l'introspection. Une sorte de génie autiste que l'eau va réveiller et révéler.
Au final, Scipion est un roman qui mérite d'être lu, bien que la lecture des 150 premières pages soit poussive, les plaintes et gémissements en tout genre de nature à plomber l'ambiance. Une fois ce cap passé et que l'on parvient à lâcher prise, le style de Pablo Casacuberta se révèle pleinement pour le plus grand plaisir du lecteur.

Belle lecture !
 

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