dimanche 21 juin 2015

C'est l'été aujourd'hui. Et le vôtre, il sera comment ?


Voilà l'été...
Et je ne sais pas comme sera le vôtre, mais le mien sera placé sous le signe de la lecture...
Dernière ligne droite dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche. Voici ce que le facteur m'a livré...


 Sept romans pour Juillet et Août :
  1. L'aquarelliste, de Béatrice Masini,
  2. Traine Savane, de Guillaume Jan,
  3. L'ombre douce, de Hoai Huong Nguyen,
  4. Les papillons rêvent-ils d'éternité ?, de Sandra Labastie,
  5. Les dieux sont vaches, de Gwendoline Hamon,
  6. Les enfants du jacaranda, de Sahar Delijani,
  7. Les collines d'eucalyptus, de Duong Thu Huong.

De la Lombardie, au Vietnam, en passant par le Congo, Téhéran et Paris, aucun doute, mon été sera placé sous le signe du voyage.

De beaux moments de lecture en perspective, surtout avec Duong Thu Huong qui est une auteure que j'apprécie tout particulièrement (et à laquelle je vais consacrer prochainement un billet).

Bonne lecture et surtout bel été à tou(te)s !


vendredi 19 juin 2015

Mon avis sur "La ballade d'Hester Day" de Mercedes Helnwein


Marre de vos parents, de votre sœur, de l'école, des conventions sociales ? Envie de tout envoyer bouler, de liberté, de tracer la route ? Ce road trip est pour vous.
 

La ballade d'Hester Day est l'histoire d'une fille qui ne voulait pas aller à son bal de promo, d'un apprenti poète qui l'a épousée pour trouver l'inspiration et d'un petit garçon rondouillard qui, à défaut de devenir cow-boy de l'espace, est ravi de tracer la route en camping-car avec eux. L'équipée sauvage d'Hester Louise Day promet un voyage épique. La famille, même bricolée, ce n'est jamais un long fleuve tranquille, surtout quand on est recherché par la police et le FBI.  Ça ne la dérange pas d'être rattrapée, seulement, pas tout de suite, pas trop vite… 

Hester est une jeune adulte qui n'a pas envie de suivre la voie que sa mère lui a tracée. Hester a envie de liberté, quoi que... Ce que veut Hester, c'est adopter un enfant. Encore faut-il être mariée. Alors, le jour de ses dix-huit ans, Hester épousera Fenton, un apprenti poète marginal en mal d’inspiration qu’elle croise régulièrement à la bibliothèque. Lorsque ses parents découvrent le pot aux roses, Hester trace la route, emmenant avec elle son cousin Jethro, dix ans. 

C'est parti pour le road trip !
Le trio va alors passer deux semaines à parcourir le Missouri, le Kentucky et le Kansas. Durant ce périple, il se testera, fera des rencontres atypiques et toutes sortes d'évènements improbables s’enchaîneront. 

Bien que n'étant pas désagréable, La ballade d'Hester Day est caricaturale et pas franchement réaliste. Côté écriture, rien de transcendant.

Au final,
La ballade d'Hester Day a beau nous trimballer dans un camping-car à travers l'Amérique, personnellement je n'ai pas été transportée. 

La ballade d'Hester Day est à découvrir par tous ceux qui ont envie (ou ont eu envie) de tracer la route et qui n'osent pas (ou n'ont jamais osé).

Bonne lecture !

lundi 8 juin 2015

Mon avis sur "Vernon Subutex, 1" de Virginie Despentes

Qui est Vernon Subutex ? Une légende urbaine. Un ange déchu. Un disparu qui ne cesse de ressurgir. Le détenteur d’un secret. Le dernier témoin d’un monde disparu. L’ultime visage de notre comédie inhumaine. Notre fantôme à tous.  Vernon  Subutex  a  la cinquantaine.
C'est un ancien disquaire. Victime des nouvelles technologies, il a été contraint de liquider son activité. Chômage, RSA, visite des huissiers et finalement expulsion. En galère, il compte sur ses amis, ou ce qu'il en reste, pour l'aider. Beaucoup d'entre eux sont morts, ou ont quitté Paris. Via les réseaux sociaux, Vernon  parvient à squatter chez les uns, chez les autres.  Parallèlement, son vieux pote devenu vedette de la chanson française, Alex Bleach, meurt d’une overdose. Vernon met alors à l'abri les cassettes vidéo qu'Alex lui avait confiées et sur lesquelles il s'était enregistré. Sans que Vernon ne s'en doute, ces cassettes sont recherchées de tous. Un producteur, un réalisateur, une biographe, une « privée », une star du X, une jeune fille voilée se mettent à chercher Vernon dans l'unique but de mettre la main sur les rushs exclusifs du testament halluciné d'Alex Bleach. 

Sur fond de rock, chaque appartement qui accueille Vernon Subutex nous livre une  vie, un destin, un bilan. C'est finalement parce qu'elle a vu autour d'elle des gens dans des situations compliquées à la cinquantaine, que Virginie Despentes a eu l'heureuse idée de réaliser une formidable cartographie de notre société française contemporaine qu'elle dissèque à merveille. Jugez plutôt :
Loïc sourit, il aime la mise de pression. Noël est mal assis. Quand il est arrivé il ne restait que le fauteuil le plus pourri de la pièce. Il est contrarié. Il pensait que Loïc ne viendrait pas. Il évite son regard.
La situation le saoûle. S'il avait su, il serait rentré direct chez lui. Il est crevé. Il est resté debout toute la journée, sans voir la lunière du jour, à remettre des cintres à l'endroit, replier des pulls et cavaler dans les rayons pour ranger les fringues que les clients abandonnent en tas dans les cabines d'essayage. Les samedis, c'est l'émeute. Tout ce que Paris compte de minets, pédés, zyvas, sapeurs, négros, bolosses, étudiants, bicots, bracass et beaux gosses se retrouvent chez H&M pour enfiler les derniers molards de la mode, tout ce que le capital feuj cherche à leur fourguer de merdes fabriquées par des gosses à l'autre bout du monde - et ces connards payent pour porter ça. Merde, avant d'y bosser jamais ça ne lui aurait traversé l'esprit de vouloir s'acheter un jean ou un pull chez H&M. Encore moins un samedi. Il faudrait boucler le magasins avec les gens à l'intérieur une à deux fois par jour, et gazer tout le monde, là-dedans. Sérieux. Les malades mentaux qui fréquentent cette taule. Il faut voir les meufs toute la journée devant des miroirs à prendre des pauses de putes, personne s'imagine que quand tu es aussi moche, tu minaudes en te voyant dans du H&M. Les gros tas, déjà que la nature n'a pas été généreuse en plus tu les emballes dans de la sous-marque - et ça continue de se la raconter Bachelor girl. Il y a les mecs qui vont avec. Ils feraient mieux d'occuper leur samedi à pousser de la fonte, ces bâtards. Ils sont gaulés comme des asticots. A vingt ans ils ont le bide extralarge, ça fait des petites bouées sous les chemises trendy. Faites des abdos, merde, avant de vouloir vous habiller pensez à votre corps, tas de saindoux. T'as ton samedi, tu peux traîner avec des potes, faire l'amour à ta copine, te faire un ciné, ou juste glander devant la télé avec une bonne bière fraîche et non. Tu vas chez H&M. Et le crétin qui range derrière toi, c'est bibi. C'est Noël. (p 364-365)

L'écriture de Virginie Despentes est vive, tranchante, sans concession. Conçu comme une bonne série TV, ce livre nous emporte d'un univers à l'autre. Toujours avec émotion. Alors forcément on devient accro. Et une fois terminé, on en redemande. Ça tombe bien, Vernon Subutex 2 est disponible dans toutes les bonnes librairies dès demain.

Bonne lecture !


vendredi 5 juin 2015

Prix des lecteurs du Livre de Poche, la sélection de Juin-15

Nous sommes déjà en Juin il est grand temps pour moi de vous dévoiler la sélection  de ce mois-ci du Prix des lecteurs 2015 catégorie "Littérature". En Juin je lirai :





1. "La ballade d'Hester Day" 
    de Mercedes Helnwein,




                            

                                   

                                   2. "Une saison à Longbourn
                                        de Jo Backer,




3. "L'art d'écouter les battements de coeur"         
    
de Jean-Philip SENDKER


                                 


                                                          4. "L'éternel"
                                                               de Joann Sfar
.


Je n'ai lu aucun de ces livres, j'espère faire de jolies découvertes.
En attendant mes avis, bonne lecture !


En Mai fait ce qu'il te plaît...

Vous connaissez le proverbe, en Mai fait ce qu'il te plaît... Et bien je vais me l'appliquer s'agissant du vote que je suis censée exprimer dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de Poche.

Q
uatre
livres, une réelle déception quant à la sélection du mois de Mai. Dès lors, pourquoi devrai-je vraiment voter ?
 

Le mois dernier déjà la sélection ne m'avait pas franchement emballée. Cependant, n'étant pas une adepte de l'abstention, j'avais mis un point d'honneur à m'exprimer. Ce mois-ci considérant qu'en Mai je peux faire ce qu'il me plaît, je vais m'abstenir. Et j'assume.  

En effet, je considère qu'aucune des propositions ne peut prétendre à un quelconque prix littéraire. Pour mémoire, les romans soumis au vote du jury en Mai étaient :
  1. "Le sourire des femmes" de Nicolas Barreau
  2. "L'empereur, c'est moi" d'Hugo Horiot 
  3. "Chronique de la débrouille" de Titiou Lecoq
  4. "Conte d'hiver" de Mark Helprin

Bien que sympathique et agréable à lire, "Le  sourire des femmes" est une comédie romantique à réserver pour la plage. Rien de transcendant côté écriture. C'est une gentille bluette qui m'a fait l'effet d'une cerise bien mûre en bouche. Rondement menée, l'histoire est agréable, douce, sucrée, elle se dévore en une bouchée mais une fois avalée, il n'en reste pas grand chose. Non, ce livre n'a rien d'un prix littéraire.

« L’empereur c’est moi » est l’autoportrait de Hugo Horiot ancien autiste Asperger. L'auteur raconte ce qu'il a vécu enfant. Il nous permet d'entrer dans sa tête, nous explique l'autisme et comment peu à peu il a voulu et réussi à s'en sortir. Ce livre est un joli témoignage, sensible et poignant sans jamais être larmoyant. Intelligemment écrit, souvent très drôle, c'est un véritable hymne à la vie. Bien que très agréable à lire, en dépit de la gravité du sujet, ce livre n'a, de mon point de vue, rien d'un prix littéraire.

"Chroniques de la débrouille" est l'histoire romancée et adaptée du blog de Titiou Lecoq. Elle y raconte sans ambages le quotidien de la génération Y et finalement de toutes les générations. Sympathique, frais et léger comme une brise d'été, voilà ce qu'est "Chroniques de la débrouille". En aucun cas, un prix littéraire.

Quant à "Conte d'hiver" de Mark Helprin un pavé de 999 pages qui m'est très vite tombé des mains. Il est évidemment inenvisageable de voter pour un livre que je n'ai pas réussi à lire. Ce serait malhonnête de ma part.

Vous l'aurez compris,  la sélection du mois de Mai du Livre de Poche m'a déçue. Alors pour manifester mon mécontentement, et notamment parce que le mois dernier j'ai ressenti ce même sentiment, je ne voterai pas. N'en déplaise à l'éditeur. 

Il n'en demeure pas moins que je m'interroge quant à la sélection des romans qui nous sont proposés dans le cadre de ce prix. C'est incompréhensible. Peut-être ai-je trop d'attentes ? D'ailleurs, qu'attendre d'un prix littéraire ?
Selon moi, un prix littéraire doit consacrer le talent d'un auteur. Ce talent passe nécessairement par l'art d'écrire. Un prix quel qu'il soit ne doit pas se réduire à une simple compétition éditoriale même s'il est vrai qu'au vu des enjeux économiques, chaque maison d'édition a créé son prix littéraire tantôt à l'automne, tantôt en début d'année. On peut être pour, on peut être contre la culture de masse et sa vulgarisation, il n'empêche que cette mutation a quelque peu désacralisé les prix littéraires. Autrefois exclusivement attribués par  les académiciens, se sont maintenant des lycéens, des professionnels, des lecteurs qui sont appelés à les décerner.
Quoi qu'il en soit, mon propos n'est pas de remettre en cause les jurys populaires, mais ce qu'il leur est proposé. Quelles nourritures terrestres nous propose t-on ? Comment sont sélectionnés les livres qui sont soumis au vote des jurés ? 

Ce ne sont pas ceux qui sont appelés à se prononcer qu'il faut fustiger, mais bien ceux qui sélectionnent les ouvrages. J'ai regardé avec attention le règlement du Prix des lecteurs du Livre de Poche, rien n'est précisé sur ce point. C'est regrettable. Nous avons été quelques uns à manifester notre étonnement quant à la sélection des mois d'Avril et Mai. Alors si en passant on peut nous dévoiler les méandres de la sélection des œuvres littéraires dans le cadre de ce type de compétition, je suis preneuse.
Et si par hasard un éditeur me lit, qu'il n'hésite pas à me contacter, je serai ravie d'échanger avec lui.


Heureusement, Juin a déjà débuté et avec lui quatre nouveaux romans nous ont été livrés, pourvu que ma déception ne soit plus qu'un mauvais souvenir...

Bonne lecture !
 

jeudi 4 juin 2015

Mon avis sur "Conte d'hiver" de Mark Helprin

"Conte d’hiver" de Mark Helprin a été adapté au cinéma par Akiva Goldsman sous le titre "Un amour d'hiver".   D'après les critiques, le film -que je n'ai pas vu- a laissé son public de glace... Qu'en sera t-il du livre ?
 
"Conte d'hiver" commence sous la neige, un matin tranquille, dans les rues de New York. Un cheval blanc échappé de son écurie de Brooklyn trotte vers Manhattan. Son chemin va croiser celui d’un homme en fuite… Conte d'hiver est une ode à la ville que l'on traverse comme le temps, où l'on se promène à la fin du XIXe siècle et autour de l'an 2000. C'est un New York fantasmé, peuplé de personnages étranges et fascinants : un cheval qui vole, un tatoueur orphelin, une femme amoureuse des mots, un gang féroce et des hommes qui rêvent d'une ville parfaitement juste. C'est aussi l'histoire d'un amour fou entre un voleur magnifique et une jeune fille fortunée qui, pour s'aimer, devront braver les conventions sociales et les limites de la mort. Selon la quatrième de couverture, il y a la folie, le rêve, le fantastique, le comique, l'invention poétique dans "Conte d'hiver".
Pour ma part, j'y ai surtout rencontré l'ennui. Et oui, je ne me suis pas laissée emporter dans cette histoire décousue. Alors ce pavé de 999 pages m'est tombé des mains. Je l'ai laissé là où il a atterri. Finalement ce n'est pas dramatique, il y a tant de livres à lire. J'en lirai d'autres qui m'emporteront à New York ou ailleurs.

Bonne lecture !

Mon avis sur "Chroniques de la débrouille" de Titiou Lecoq

"Chroniques de la débrouille" est l'histoire romancée et adaptée du blog de Titiou Lecoq http://www.girlsandgeeks.com/. Elle y raconte sans ambages le quotidien de toute une génération.
Comment survivre à une rupture amoureuse ? Comment s'insérer dans une société qui, clairement, n'attend pas les bras ouverts un bac + 5 de  sémiologie ?... En adoptant une technique de survie simple : la débrouille. Dans ce journal de bord hilarant se dessine la vie au jour le jour d'une jeune femme d'aujourd'hui, trentenaire, qui passe sa vie entre les boulots, les cartons, ses amis précieux et les histoires ratées. Incapable de survivre sans télé ni ordi, elle doit aussi faire face aux nouveaux  rapports hommes-femmes : on discute, on boit, on couche. Le lendemain, on se réveille et on réfléchit. On ne badine pas avec l’amour, ni avec le porno. Un beau jour un enfant naît, et on découvre la vie à trois. 

Vif, drôle, parfois trash, souvent cash ce livre, "Chroniques de la débrouille"  fait du bien et m'a fait rire. Il a un je ne sais quoi (ou plutôt, si je sais quoi...) d'une certaine Bridget Jones. Sympathique, frais et léger comme une brise d'été, voilà ce qu'est "Chroniques de la débrouille". Jugez plutôt :
Théorie sur le sexe n°2 : les chaussettes
Comme j'ai décidé d'élargir mon activité sexuelle à autre chose qu'un tête-à-tête avec mon ordi en incluant d'autres êtres humains, je suis en mesure de vous faire profiter d'une remarque de la plus haute importance : il y a un tabou de la chaussette.
Dans la vraie vie, ça se passe comment ? Vous commencez par vous embrasser fougueusement, vous enlevez des épaisseurs en haut, puis vous faites valser les chaussures. Un enlèvement rapide des chaussures est crucial -à ce titre, les Converse sont un handicap très net, comme j'ai récemment pu le constater. Surtout quand vous avez 8 ans d'âge mental comme moi et que vous faites des doubles nœuds à vos lacets. Les chaussures envoyées en travers de la pièce, les pantalons ne tardent pas à les rejoindre. Et là, vous vous trouvez donc en chaussettes. (p.52, 53)
La génération Y ça vous parle ?
Non ?
Alors c'est que comme moi, vous êtes de la génération X. Non cela n'a rien de porno. C'est juste que vous êtes né(e) entre 1965 et 1977. La génération Y c'est celle qui suit. De 1978 à 1994.


Et bien voilà, Titiou Lecoq dans "Chroniques de la débrouille" nous narre la vie de la génération Y. Les jobs alimentaires sans intérêt, les ruptures  amoureuses, les appartements pourris et mal insonorisés, les Chocapic, la maternité, sans compter ses théories sur le sexe. Bref, les préoccupations de toute une génération, de toutes les générations. Et oui, que vous soyez de la génération X ou Y, XX ou XY "Chroniques de la débrouille" n'a rien d'une autobiographie qui ne concernerait que son auteure et ses cercles. Non, "Chroniques de la débrouille" raisonne. On s'y retrouve tous (et je dois bien l'avouer, j'ai également 8 ans d'âge mental avec mes Converse...).
Pour autant et bien que très sympathique, jamais ô grand jamais, je n'aurai sélectionné ce livre dans le cadre d'un prix littéraire. Non, ce livre malgré toutes les ondes positives qu'il véhicule n'a rien d'une œuvre littéraire. Encore une fois, comprenez-moi bien, ce n'est pas Titiou Lecoq qui est en cause. Pas du tout ! C'est juste que s'agissant d'un prix littéraire, je m'attendais à autre chose de beaucoup plus... euh... littéraire tout simplement. Alors même si je ne voterai pas pour "Chroniques de la débrouille", je vous en conseille la lecture. L'été prochain sur la plage, vous verrez, il vous rafraîchira.

Bonne lecture !

mercredi 3 juin 2015

Mon avis sur "L'empereur c'est moi" d'Hugo Horiot

« L’empereur c’est moi » est l’autoportrait de Hugo Horiot. A six ans, Hugo a tranché la gorge de Julien. Julien est mort !  Hugo est alors né pour devenir le roi de son corps et de son esprit.
Hugo Horiot a été un enfant autiste Asperger. Plongeant dans sa mémoire, il raconte sa souffrance d’avoir été différent, son refus de parler, son désir d’avoir voulu être un autre jusqu’à changer de nom. Au fil des chapitres, il nous entraîne avec lui. Il a quatre ans, huit ans, douze ans. Il a peur. Il se cogne à l'absurdité de la vie comme un papillon contre une lampe. Il est parfois cruel. À travers ce témoignage, il nous fait part de ce qui se passe dans la tête d’un enfant autiste extrêmement intelligent, ses obsessions, ses angoisses, son regard sur notre monde et la guerre sans merci qu’il mène contre lui-même et contre les autres.
 Avec « L’empereur c’est moi », Hugo Horiot, comme le fit avant lui sa mère Françoise Lefèvre dans son livre le Petit Prince Cannibale, a voulu partager sa souffrance et nous faire comprendre ce qu'enfant il a pu ressentir. Il raconte ce qu'il a vécu, il nous fait entrer dans sa tête et nous explique l'autisme, son cheminement et comment peu à peu il a voulu et réussi à s'en sortir. Ce livre est un joli témoignage, sensible et poignant sans jamais être larmoyant.
Intelligemment écrit, souvent très drôle, « L’empereur c’est moi » est un véritable hymne à la vie. 
Julien, je te hais. Tu es trop grand et trop gros pour retourner dans le ventre de maman et trop petit pour aller au centre de la terre. Tu m'encombres, tu me bloques. Je ne peux rien faire avec toi. Je dois prendre des mesures. Faire des réformes. Je ne peux pas rester là avec toi, et pourtant je suis bloqué ici à cause de toi ! Il faut que ça change ! Oui, il faut du changement. Il faut que quelque chose se passe. Il faut partir, que tu partes de moi. (p.62)
« L’empereur c’est moi » a beau être un témoignage poignant, un livre agréable à lire dont on ressort grandi, il n'a, de mon point de vue rien d'un prix littéraire. Dès lors, je ne cesse de m'interroger. Pourquoi a-t-il été sélectionné pour concourir dans la catégorie littérature du prix des lecteurs du Livre de Poche ?

Qu'Hugo Horiot me pardonne, je ne voterai pas pour son joli témoignage, mais je vous en conseille la lecture.


Bonne lecture !